Critique : Whiplash

Full Metal Drums

Fiche

Titre Whiplash
Réalisateur Damien Chazelle
Scénariste Damien Chazelle
Acteurs Miles Teller, J.K. Simmons, Melissa Benoist, Paul Reiser
Titre original Date de sortie 24 / 12 / 2014
Pays États-Unis Budget 3 300 000 $
Genre Drame, Musical Durée 1h 47

Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence…

Photo de Whiplash
Vernon Schillinger de retour pour nous jouer un mauvais tour.

Critique

Une claque. Une expérience cinématographique rare. Cette année, on avait eu droit à pas mal de bons films. J’avais même bouclé mon top 10 de l’année, il y a quelques semaines. Et voilà que…

Et voilà que Whiplash a retenti.

Je suis sorti de la séance, bouleversé. Avec des chatouillements au ventre et la tête à l’envers. Personnellement, je n’aurais jamais cru que ce petit film indépendant écrit et réalisé par l’américain d’origine française Damien Chazelle aurait pu atteindre de tels sommets. Mince, on parle du gars qui a rédigé les scénarios de Grand Piano (Eugenio Mira, 2013) et Le Dernier Exorcisme 2 (Ed Gass-Donnelly, 2013), deux films très mal notés. Pour Whiplash, Damien Chazelle s’est basé sur son expérience scolaire pour composer les personnages d’Andrew Neiman (Miles Teller) et Terence Fletcher (J.K. Simmons). Comme quoi, cracher sur écran ses tripes et sa vie pour atteindre la perfection, ce n’est pas juste un cliché. C’est d’ailleurs le sujet du film du jour.

Devenir le nouveau Charlie Parker

Tout commence comme la série Glee, un jeune élève solitaire tente de percer par la voie de la musique. Attention, prêt ? La comparaison s’arrête là. Alors que la série part dans des délires rose bonbon donnant l’indigestion si on enchaîne plus de deux épisodes à la suite, Whiplash capte la réalité. Whiplash capte cette volonté admirable de devenir le meilleur dans son domaine. Jusqu’au bout, le film est d’une crédibilité inouïe. L’introduction est un exemple en la matière. Très vite, j’ai été pris d’empathie pour le personnage en m’y identifiant avec une intensité qui m’a légèrement effrayé. Il faut dire que j’ai retrouvé pas mal d’éléments de ma propre vie chez lui, notamment ma scolarité.

Puis vint le professeur n’ayant rien à envier au sergent instructeur de Full Metal Jacket (pas mal d’éléments de la première partie du film de Kubrick sont repris dans celui de Chazelle). La suite du film bascule alors dans un duel entre respect, amour et haine. La trinité fatale. Ce duel monte crescendo jusqu’à arriver à un sommet époustouflant. Un climax exceptionnel marquant la fin du film sur une note parfaite. Un superlatif à l’égal des prestations de Miles Teller (la révélation de l’année qui ajoute un deuxième chef d’œuvre à sa filmographie après The Spectacular Now) et de J.K. Simmons (son meilleur rôle depuis la série Oz). Le premier dans la peau de l’élève et le deuxième dans la peau du professeur tyrannique. Jamais duel d’acteur n’aura été aussi intime et dévastateur. Il faut dire que les personnages sont profonds, à plusieurs couches comme un vrai être humain.

La surdité, un handicap pour ce film musical ?

Le plus surprenant, c’est qu’étant sourd, je pensais que j’allais sortir de l’histoire, car il ne faut oublier qu’il s’agit d’un film musical, mais bizarrement, ça n’a été aucunement le cas. Après analyse, ce n’est pas si compliqué à comprendre. Car le réalisateur ne reste pas passif face à la musique. Sa caméra vibre au rythme des battements de cœurs de la batterie. Il rend le montage tellement organique qu’on a parfois l’impression d’être dans la peau d’Andrew. C’est d’autant plus flagrant lors des moments du film où le sang se même à la sueur. En cela, le climax est épique. Jamais je n’aurais cru sortir le mot « épique » pour un film musical, mais là, il faut clairement avouer que je ne vois pas d’autres mots. Dès lors, ne pas pouvoir suivre la musique, ou même la comprendre, n’est aucunement pénalisant. L’intensité des basses couplée au montage permet de combler ce manque.

Le plus merveilleux dans ce film, c’est que jamais, mais jamais, il ne tombe dans la routine du cahier de charges hollywoodien. Certes, il contient des moments over the top, mais ces derniers s’intègrent à merveille dans la narration. Whiplash, un monument cinématographique réussissant à retranscrire tous les espoirs et angoisses de cet âge.

Un film parfait, assurément.

Par Christophe Menat, le .

Photo de Whiplash
« Qui… Qui a osé péter pendant la répèt’? Nom d’un Adebisi, qui ? »

Conclusion

Avec Whiplash, le jeune Damien Chazelle (29 ans) s’est mis une pression énorme. Deuxième long-métrage et déjà, un chef d’œuvre. Que je n’aimerais pas être à sa place. Cette pression énorme de devoir confirmer. En fait, si. Car j’aimerais être un génie. Je guette très fort son prochain film La La Land toujours avec Miles Teller, mais accompagné cette fois-ci d’Emma Watson.

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