Critique : Sale temps à l’hôtel El Royale

Goddard fait du Tarantino

Fiche

Titre Sale temps à l’hôtel El Royale Titre VO Bad Times at the El Royale
Réalisateur Drew Goddard Scénariste Drew Goddard
Acteurs Jeff Bridges, Cynthia Erivo, Dakota Johnson, Jon Hamm, Cailee Spaeny, Lewis Pullman, Chris Hemsworth
Date de sortie 07 / 11 / 2018 Durée 2h 21
Genre Crime, Drame, Mystère, Thriller Budget 32 000 000 $

Sept étrangers, chacun avec un secret à planquer, se retrouvent au El Royale sur les rives du lac Tahoe ; un hôtel miteux au lourd passé.

Critique

J’avais kiffé son La Cabane dans les bois. Dès lors, j’étais impatient de découvrir le nouveau long-métrage de Drew Goddard, mais il aura fallu attendre longtemps. Six ans pour être précis. Entre temps, le mec aura signé les scénarios de World War Z et Seul sur Mars et aura créé la série Daredevil. Aujourd’hui, après la cabane, il revient avec un hôtel. Progression sociale.

Whedon, ton génie narratif manque

Le début est particulièrement emballant. Drew Goddard installe avec brio les enjeux, notamment avec un premier mystérieux et intriguant plan fixe long de plusieurs minutes. Par la suite, il introduit chacun des personnages et difficile de ne pas penser très fort à Tarantino sur certains dialogues. Bref, je me régalais puis la machine s’est un peu pris les pieds dans les nombreuses fils narratifs. On sent l’absence du génie de Joss Whedon, co-scénariste avec Goddard sur La Cabane dans les bois, dans la fluidité du récit.

Je pourrais critiquer la longue durée du film, mais paradoxalement, on ne s’emmerde jamais tant il s’y passe des choses. Il y a cependant un truc qui m’a gonflé. L’un des personnages est une chanteuse et Drew Goddard abuse de ses chants. C’est sympa la première fois qu’on la voit chanter surtout via la façon dont le chant est astucieusement attaché à la narration. Mais au bout de la troisième fois…

Imprévisible, mais provoquant trop rarement l’empathie ou la fascination

La force de l’histoire est d’être imprévisible. Les coups de théâtre s’y multiplient, parfois sans cohérence à mes yeux (certains font vraiment coup de théâtre pour faire coup de théâtre), malheureusement l’impact n’est pas aussi fort que j’aurais espéré. Le problème est surtout dû au fait que les protagonistes ne sont pas attachants. À l’exception de Jeff Bridges, faut pas déconner quand même, et d’une belle surprise sur le climax. Je vais tout de même préciser que l’un d’entre eux est incarné par Dakota Johnson et je ne peux pas la blairer donc ça peut jouer. Reste également un Chris Hemsworth absolument hilarant.

Par Christophe Menat fier d’avoir reconnu Ron Swanson même s’il était bien caché, le14 novembre 2018.

Conclusion

Partant d’un pitch rappelant Identity, Sale temps à l’hôtel El Royale avait tout pour être un excellent film. La première partie est d’ailleurs formidable. Mais l’ensemble finit par se casser la gueule en partant dans tous les sens au point d’alourdir considérablement la narration et trop de personnages sont bof. Fort heureusement, le climax remonte le niveau. N’empêche, ça manque un peu de folie. Celle d’une certaine cabane dans les bois.

+

  • Première partie excitante
  • Jeff Bridges, Chris Hemsworth et la surprise
  • On s’emmerde jamais

  • Trop de chants tue le chant
  • Trop de personnages inintéressants
  • Trop de fils narratifs
6/10

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