Critique : Lucy

Nikita 2.0

Fiche

Titre Lucy
Réalisateur Luc Besson
Scénariste Luc Besson
Acteurs Scarlett Johansson, Morgan Freeman, Choi Min-sik, Pilou Asbæk, Analeigh Tipton, Amr Waked
Titre original Date de sortie 6 août 2014
Pays États-Unis, France Budget 40 000 000 $
Genre Action, Science fiction Durée 1h 29

A la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini. Elle « colonise » son cerveau, et acquiert des pouvoirs illimités.

Photo du film Lucy
Morgan : Natasha Romanoff ?
Scarlett : Euh, non moi, c’est Lucy, sa jumelle blonde.

Critique

Si c’est la mode de fracasser Luc Besson et sa boite de prod incapables d’aligner des scénarios corrects, il faut tout de même convenir que le réalisateur commence à faire du mieux ces derniers temps. Son The Lady était très bon, Malavita moins, mais se matait sans aucun souci. Bon certes, on est loin de ses chefs d’œuvres que sont Léon, Le Cinquième Élément, Le Grand Bleu et Nikita (à se demander si Luc Besson n’avait pas délégué la réalisation de ces films à quelqu’un d’autre). Par contre, avec Lucy, il revient vers ce qui avait fait son succès : les femmes fortes !

Luc Besson a toujours kiffé les femmes à poigne et Lucy la lui rend bien. Interprétée par une excellente Scarlett Johansson, Lucy est une héroïne nouvelle génération, une sorte de Nikita 2.0. Il est fini le temps des femmes à flingues, désormais, les femmes dévoilent des super pouvoirs. Le pitch a de quoi attiser la curiosité : que se passerait-il si un humain atteignait 100 % de ses capacités cérébrales (actuellement, si j’en crois le film, on plafonne à 10 %) ? C’est ce que Lucy va nous montrer.

Faisant preuve d’un vrai sens de rythme, Luc Besson ne perd pas de temps et balance dès l’ouverture Lucy dans la merde avec une comparaison amusante avec une chasse dans la savane. Le film dure moins d’une heure trente et n’a pas de temps à perdre. Tout comme Lucy. C’est là le souci du film. Luc Besson ne prend pas le temps de développer son histoire et ses personnages, se contentant de faire un grand huit (à l’image des dernières productions de sa société, EuropaCorp) avec des dialogues sans réellement de saveurs. Fort heureusement, on peut compter sur Min-sik Choi comme méchant, l’acteur Sud-Coréen n’ayant pas besoin de beaucoup de dialogues pour vampiriser l’écran. Assurément, l’une des bonnes idées du film. Aussi, le thème du film est correctement exploité et suffisamment intéressant pour qu’on soit intrigué. Ce qui n’est pas le cas de 80 % des productions d’EuropaCorp, on est bien d’accord ?

Luc Besson revient vers ce qui avait fait son succès : les femmes fortes ! Il prend sa Nikita et la transforme en super-héroïne. Nom de code : Lucy.

Malheureusement, les scènes d’action du film sont faiblardes, malgré quelques bonnes séquences. La pièce maitresse du long-métrage de Luc Besson est une course-poursuite en plein cœur de Paris, mais malheureusement, elle est plombée par des effets spéciaux trop visibles et un comportement de la part de Lucy qui rend circonspect. Elle n’hésite pas à démonter des bagnoles (avec des conducteurs dedans) pour pouvoir aller où elle veut. Évidemment, il ne faut pas voir autre chose que l’amour que porte Luc Besson à démolir les voitures (surtout celles des flics comme en témoigne la saga Taxi). Néanmoins, ça a le mérite de choquer, d’autant plus, que le passager de Lucy, un flic, n’y trouve rien à redire. Même pas une petite remarque. Par contre, respect à Luc Besson qui ne censure pas la violence de son film. En effet, il n’est pas rare de voir de l’hémoglobine, surtout lorsque des gunfights.

Le final du film prête à sourire, car il est impossible de ne pas penser à Léon et son climax de malade (en beaucoup moins cool, malheureusement) et surtout Lucy s’achève avec ce qui ressemble à une cinématique de fin de jeu vidéo. Sans oublier, la ressemblance troublante entre Lucy à 100 % et le personnage que Scarlett jouait dans Under The Skin.

Par Christophe Menat, le .

Photo du film Lucy
Planquez-vous ! Il y a le malade mental de J’ai rencontré le Diable.

Conclusion

On pouvait s’attendre à un ratage du niveau de Transcendance, variante sur le même sujet avec Johnny Depp. On y échappe avec un Lucy dynamique, mais malheureusement trop simplifié pour prétendre à autre chose que le statut de série B qui se mate sans faim. On a vu Luc Besson plus inspiré, mais moins aussi.

+ – Thème développé de façon intéressante
– Scarlett Johansson et Min-sik Choi
– Violence non édulcorée
– Film construit de façon trop simple pour prétendre à plus
– Scènes d’action un peu molles
6/10
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