Critique : L’Interview qui tue !

Quand l’Amérique rencontre la Corée

Fiche

Titre L’Interview qui tue !
Réalisateurs Evan Goldberg, Seth Rogen
Scénariste Dan Sterling
Acteurs James Franco, Seth Rogen, Lizzy Caplan, Randall Park
Titre original The Interview Date de sortie 28 / 01 / 2015
Pays États-Unis Budget 44 000 000 $
Genre Action, Comédie Durée 1h 52

Un animateur de talk show et son producteur se retrouvent impliqués dans un complot meurtrier à l’échelle internationale.

Photo de L'interview qui tue !
L’Amérique et la Corée ont passé un très bon Réveillon du Nouvel An et vous souhaitent une excellente année 2015.

Critique

L’interview qui tue ! est probablement le film qui a le plus défrayé la chronique en 2014. Pourtant, difficile d’imaginer que la nouvelle « connerie » du duo Evan Goldberg et Seth Rogen ait atteint de telles proportions. Après tout, il ne s’agit que d’une comédie comme on aime chez eux : c’est con, mais c’est drôle (même si on a honte de le dire).

Si on exempte les conséquences politiques du long-métrage, que reste-t-il à dire sur le film ? Déjà, si vous n’avez pas aimé C’est la fin ou Tonnerre sous les tropiques, aucune chance que vous aimiez L’interview qui tue ! Tiens, le titre me rappelle une comédie horrifique que j’avais beaucoup aimé : La Main qui tue (Rodman Flender, 1999). Par contre, là, il n’est pas question d’un jeune homme dont la main a été possédée par une entité démoniaque, mais de deux amis travaillant ensemble sur le show people « Skylark Tonight », l’un comme producteur (Seth Rogen), l’autre comme présentateur vedette (James Franco). Le personnage de Seth Rogen traverse une légère crise existentielle à force d’accumuler les sujets impliquant le showbiz et de subir les moqueries de ses confrères, c’est à ce moment-là qu’il bénéficie de l’incroyable possibilité d’interviewer le dictateur de Corée du Nord. La suite est une joyeuse bouffonnerie où la CIA se mêle en invitant les deux bonhommes à assassiner Kim Jong-un.

Seth et Evan font du Seth et Evan (avec James Franco)

Pour ceux habitués à l’humour du duo Goldberg/Rogen, ils retrouveront rapidement leurs marques entre citations de films cultes (surtout Le Seigneur des Anneaux, ici), humour en dessous de la ceinture et satire de la société actuelle. Après s’être moqué de ses collègues acteurs dans C’est la fin (et accessoirement, montré la bite du Diable), Seth Rogen s’est décidé à se moquer des journalistes américains plus enclins à parler people plutôt que politique. Cela donne naissance au meilleur passage du film où des guest stars comme Eminem viennent avouer des secrets « honteux » à l’écran. Celui qui brille le plus à ce jeu est James Franco. L’acteur en fait des tonnes (un peu trop, parfois, mais personnellement, il m’a bien fait rire) en tant que présentateur vedette, on soulignera l’intelligence commune avec celle de Ron Burgundy. Encore dans cette première partie, il faut rendre hommage à l’excellente scène d’ouverture avec une chanson juste magique.

Sook Rambo : First and Last Blood

Par la suite, le duo est envoyé en Corée du Nord pour assassiner Jim Jong-un, c’est à ce moment-là que le film perd en rythme, ne se réveillant que sporadiquement comme sur une séance de basket-ball entre Dave Skylark et Kim Jong-un (clin d’œil à l’amitié qui lie le dictateur au basketteur Dennis Rodman) ou la récupération du contenu d’un drone (j’en ai eu mal aux fesses). Fort heureusement, il se réveille au bon moment avec un joyeux climax parodiant à merveille l’excellent film de Ron Howard, Frost/Nixon (2008). Un climax accompagné de séquences d’action bandantes et joyeusement gores (oui, oui) et dont le point d’orgue est illustré par la furia du personnage de Diana Bang (Sook) alors équipée d’une mitrailleuse lourde pour un massacre n’ayant rien à envier à celle du climax de John Rambo (2008).

Bouclons avec un petit coup de chapeau à Randall Park qui arrive à incarner le dictateur le plus « hype » du monde. Un joli petit numéro entre humour, rage et larme. Il réussirait presque à nous faire apprécier Kim Jong-un, ce con !

Par Christophe Menat, le .

Photo de L'interview qui tue !
« Allo, la CIA ? Oui, voilà, on a sorti le film comme vous l’avez souhaité. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? … Allo ? Allo ? … Alloooooo ? »

Conclusion

L’Interview qui tue est une énorme connerie, il faut le dire. Malgré tout, il offre des passages mémorables et a le mérite de faire rire. Néanmoins, il est moins bon que le précédent long-métrage du duo : C’est la fin.

+

  • Hilarante scène d’ouverture
  • Parfois méchamment drôle
  • Parodie des émissions people
  • Climax assez ouf

  • Gros creux au milieu du film
  • Barouf médiatique desservant le film, en faisant de lui plus ce qu’il n’est
6/10
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