Critique : Guilty of romance

Le Chaperon Rouge fait du porno

Fiche

Réalisateur Sion Sono
Scénariste Shion Sono
Acteurs Megumi Kagurazaka, Miki Mizuno, Makoto Togashi, Kazuya Kojima, Satoshi Nikaido
Titre original Koi no Tsumi Date de sortie 25 juillet 2012
Pays Japon Budget
Genre Drame, Érotique, Horreur, Thriller Durée 1h52
Izumi est mariée à un célèbre romancier romantique mais leur vie semble n’être qu’une simple répétition sans romance. Un jour, elle décide de suivre ses désirs et accepte de poser nue et de mimer une relation sexuelle devant la caméra. Bientôt, elle rencontre un mentor et commence à vendre son corps à des étrangers, mais chez elle, elle reste la femme qu’elle est censée être. Un jour, le corps d’une personne assassinée est retrouvé dans le quartier des « love hôtels ». La police essaie de comprendre ce qui s’est passé.

Critique

Ce qui suit a été écrit d’une traite pour préserver la nature brute de l’écrit donc si vous voyez des fautes de syntaxe ou autre, c’est voulu. Voilà, c’est dit.

Difficile de ne pas être subjugué devant l’affiche de Guilty of romance mêlant deux genres rarement mis ensemble mais pourtant complémentaire : le roman pornographique et le thriller horrifique. Surtout le titre du film en lui-même semble être une ode à la liberté romantique. Il n’en est point, c’est même la grosse surprise du film.

Il n’est point question d’amour dans ce film mais plutôt de dépersonnification sexuelle. Le sexe n’y ait représenté que comme l’assouvissement d’un désir insatiable. Avant d’aller plus loin sur ce thème, il serait bon de revenir sur le film sinon vous allez être paumé. En fait, le film commence comme Se7en, on découvre avec un inspecteur deux cadavres enfin deux cadavres… on ne sait pas trop vu que des morceaux de corps sont collés à des mannequins. Si ça se trouve, ce n’est qu’une personne mais ça pourrait être aussi une dizaine. En tout cas, l’ambiance promet beaucoup, les corps sont filmés de façons crus laissant voir les asticots dévorer la chair putréfiée. Sans oublier un jeu de lumières tout simplement excellent donnant l’illumination à des couleurs interdites au cinéma mais souvent synonyme de cinéma asiatique underground comme le Gaspar Noé, celui où un frère décédé assouvit un désir sexuel malsain en possédant le corps de son pote en train de sauter sa sœur (euh la sœur du héros) afin de pouvoir se réincarner dans le bébé de sa sœur, le gros bad trip quoi… Mince, c’est quoi le nom du film ? Ah oui, Enter the Void. D’ailleurs, l’ambiance est presque similaire durant la deuxième partie du film où on plonge dans les Love Hotel (un truc au nom plutôt romantique mais tenant davantage place à des dépravations, tiens comme Guilty of romance) avec ces néons assommants, son décor urbain sale et ses personnages perdus dans les méandres du sexe perverti.

J’avance encore trop vite, revenons au début du film. Bref, on a ces « deux » cadavres sur les bras et paf, on nous file une femme au foyer. Bon, j’avoue que je n’étais pas très content après bon, si c’est l’histoire d’un prologue rapide afin de nous plonger dans l’ambiance avant de bifurquer sur cette histoire de mannequins collés à des morceaux de cadavre (tiens, on avait vu ça dans la dernière saison de Dexter, marrant ça), pourquoi pas. Sauf que bon, le prologue commence à se faire long et sombre dans le téléfilm un peu pourri du dimanche après-midi avec un peu plus de nichons (que madame a très beaux d’ailleurs) et de cul. En fait, c’est l’histoire de bobonne qui se fait chier, ben oui, tous les jours elle fait la même chose et en plus, son mari ne la saute pas et bla bla. Du coup, elle décide de prendre un petit boulot. Le mari trop content de ne pas avoir à se la farcir acquiesce avec un grand sourire. Il a l’air chelou ce mec d’ailleurs, une bonne tête de pervers (soupçon confirmé par la suite). Ben oui, faut m’expliquer pourquoi il ne va pas faire un gosse à bobonne qui n’attend que ça d’ailleurs, ses seins aussi, ils sont déjà rempli de lait.

Mais Sion Sono, le réalisateur/scénariste ne veut pas aller sur ce chemin. Il nous emmène voir les périples de bobonne dans le milieu porno. Voir madame tomber dans un piège gros comme le Chaperon Rouge même pas foutu de voir que c’est le loup qui a pris la place de mère grand. « Comme vous avez de grandes dents ! » devient « Oh, il y a des photos de nu dans votre book mais je n’en ferais pas hein ? Je suis une princesse, moi! ». Du coup, on se rend compte que bobonne est sacrément conne, tiens ça rime. Bon ben, elle tombe dans le piège les seins en avant, se fait sauter mais.. mais surprise, elle aime ça. Premier twist de fou du film, c’est une nympho en fait ! Comme Victoria Abril dans Entre les jambes mais au lieu de coucher avec Javier Bardem, elle se tape un type louche avec une bonne tronche de pédophile qui s’amuse à balancer du liquide rose fluo. D’ailleurs, le mec, il lui en balance dans la tronche et elle se marre. Mais putain, elle est sacrément atteinte bobonne. Après je vais vous avouer que j’ai décroché là, n’arrivant plus à suivre le film. Comment voulez-vous que je fasse avec une héroïne aussi conne ?

On se doute d’ailleurs de ce qu’il va se passer ensuite, elle va se faire niquer platoniquement puis métaphoriquement. Elle va rencontrer une autre nana encore plus atteinte sauf qu’elle, au moins, elle envoûte… enfin juste à temps pour s’apercevoir qu’il s’agit de Dexter version prostituée. Tu sais, le genre de délire: prof le jour, pute la nuit. Le réalisateur, pour faire genre, il fout des citations de Kafka, surtout un truc avec un Château, ils n’arrêtent pas d’en parler pendant le film. Merde, je passe pour un gros con, je n’ai jamais lu Kafka, je ne sais même pas de quoi ils parlent. Bon d’après ce que j’ai compris, c’est un genre de truc inaccessible représenté par la relation entre la Dexter pute et son papa mais pour bobonne, c’est autre chose. Après il y a le mari qui revient et paf, gros twist de la mort qui tue sauf qu’on s’y attendait depuis un moment, en fait depuis qu’on a vu sa grosse tête de pervers. La fin part en couille même pas marrante et y a l’autre con qui continue à balancer du liquide rose fluo. Mais arrête bordel, t’es chiant à la fin ! On est en train de regarder un film, là.

La révélation finale m’a fait mourir de rire surtout en voyant la tronche du dégénéré qui a fait ça, mdr, ptdr. Puis ça finit avec une phase uro devant deux gosses amusés. « Regarde Jin, la dame elle fait pipi », « Oh, Heihachi, c’est trop drôle regardons-la. ». Là, je me suis dit que provoquer c’est bien mais bon, pas besoin de mêler des gosses à ces histoires de bobonne qui fait du porno.

Après, je me rappelle plus comment ça finit (je viens de le voir, il y a deux heures en plus). Ouais, il y a un suicide plutôt hard pis un gros plan sur le visage de bobonne et ça s’arrête là. Alors qu’est-ce qu’on a retenu les enfants ? Ben, je me suis fait un peu chier, j’aurais bien aimé avoir une télécommande pour avancer tout ça. Mais il y avait des trucs pas trop mal et ça m’a permis d’essayer un autre genre de critique dont je ne suis pas très friand pourtant : la critique qui ne sert à rien mais qui permet de se soulager sur le film (ben attendez, la bobonne, elle fait de l’uro devant les gosses donc je peux lui faire dessus, non ?). En fait ma critique ne sert à rien un peu comme le film, voulant être un électrochoc féministe sauf que le réalisateur a oublié de brancher la prise donc il s’est retrouvé comme un con à essayer de réanimer un cadavre avec deux électrochocs pas branché et sans personne pour prévenir, bande de bâtards les autres quand même. Pourtant, il a bien taffé pour écrire son scénario, Sion Sono (en même temps, il a de la bonne sono – j’enlève ou pas cette blague de merde? Allez, je la laisse), il a interrogé des femmes adultères et des prostituées pour développer son histoire. C’est sûrement de là qu’est parti son délire : « Moi je baise mais toi, tu payes ». Putain l’argument féministe qui fait reculer la condition de la femme de plusieurs siècles en arrière. Elles auraient dit « Moi, je paye et toi tu me lèches », moi j’aurais dit oui, bordel de oui, vive les femmes libres. Pas ces bobonnes soumises qui finissent par dériver vers le grand n’importe quoi, y a des gens qui ont des vrais galères dans le monde.

Ah oui, apparemment le film est vachement intelligent, le mec il aime les poèmes mais il en profite pour utiliser ses personnages masculins pour dire que les poèmes, c’est de la merde mais le mec qu’a dit que c’était de la merde, il se fait casser la gueule par bobonne parce que pour elle, le poème qu’elle a cité, il déchire ! Mais après bobonne se fait casser la gueule parce qu’elle a agressé le client (ben oui le mec qu’a dit que c’était de la merde, il a avait payé bobonne pour des relations tarifiés), tu ne vois pas le génie dans la situation mais putain, c’est du pur génie !

Moi, je ne l’ai pas vu, le génie, donc je dois être un gros con…

Conclusion

Restons sérieux une minute, juste pour la conclusion. Guilty of romance est une oeuvre assez barré rappelant les mythiques roman porno. En mêlant érotisme et drame, Sion Sono a voulu réveiller le spectateur sauf qu’en faisant de ses personnages des pantins sans vie, il finit par provoquer son ennui. Même les passages de sexe ne réveilleront pas le petit soldat bien épuisé après sa longue journée de ramonage. Putain, je rédéconne, bon c’est la faute du film. Z’avez qu’à le voir pour vous faire un avis.
+ – Réalisation urbaine grisante
– La bonne vie de merde de bobonne
– Makoto Togashi en variante de Dexter
– Personnage principal très agaçant par sa stupidité
– Le film multiplie les passages sexes atténuant tout leur pouvoir
– Les révélations finales à mourir de rire
– Tourne en rond
3/10
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