Critique : Ant-Man

Chérie, j’ai rétréci un super-héros

Fiche

Phase 2 du Marvel Cinematic Universe
Titre Ant-Man
Réalisateur Peyton Reed
Scénaristes Adam McKay, Paul Rudd, Joe Cornish, Edgar Wright
Acteurs Paul Rudd, Evangeline Lilly, Michael Douglas, Corey Stoll, Bobby Cannavale, Michael Peña, T.I., Wood Harris, Judy Greer, David Dastmalchian
Titre original Date de sortie 14 / 07 / 2015
Pays États-Unis Budget 130 000 000 $
Genre Action, Science-fiction Durée 1h 57

L’histoire d’Ant-Man est celle d’un petit escroc du nom de Scott Lang. Doté d’une capacité étonnante – celle de rétrécir à volonté tout en démultipliant sa force – ce dernier doit embrasser la part de héros qui est en lui afin d’aider son mentor, le docteur Hank Pym, à protéger d’une nouvelle génération de redoutables menaces, le secret du spectaculaire costume d’Ant-Man. Contre des obstacles en apparence insurmontables, Pym et Lang, doivent mettre au point – et réussir – un audacieux cambriolage qui pourrait sauver le monde dune issue fatale…

Photo d'Ant-Man
Here Comes a New Challenger : Ant-Man.

Critique

Avant de prendre la parole pour critiquer le nouveau Marvel, Ant-Man, je vais laisser mon clavier au très estimé réalisateur de Les Gardiens de la Galaxie, le nommé James Gunn, pour son avis sur le film. Enfin, juste une phrase, parce que bon, c’est chez moi, ici ! Non mais oh. James Gunn en a principalement dit : « Ant-Man est peut-être juste mon film Marvel préféré depuis le Iron Man de Jon Favreau. ». Boum, ça pose la stature de l’homme-fourmi !

De cette phrase, retenez surtout la référence à Iron Man, parce qu’elle n’est vraiment pas anodine. Mais ça, j’y reviendrais plus tard. Tout d’abord, je voudrais revenir sur la genèse chaotique du projet.

Du chaos est né Ant-Man

S’il fallait remercier un seul homme pour Ant-Man, ce serait Edgar Wright. Le réalisateur britannique de 41 ans s’est révélé aux yeux du monde pour ses travaux avec le duo inoubliable, Simon Pegg et Nick Frost. Avec eux, il a fait Shaun of the Dead, Hot Fuzz et Le Dernier Pub avant la fin du monde, sans oublier la série Les Allumés. Surtout, Edgar Wright a signé un chef d’œuvre, un de mes comic movies préférés au monde : Scott Pilgrim vs. the World. Par la suite, Edgar Wright s’est attelé à adapter les aventures d’Ant-Man pour le cinéma. Pourtant, pas grand-monde n’y croyait. Jusqu’au jour où il a réalisé un extrait pour donner une idée de ce à quoi pourrait ressembler le film. Le jour où l’extrait a fuité sur le web, l’enthousiasme des fans ne se fait pas attendre.

D’ailleurs, ce test footage se retrouve dans le film, mais dans une nouvelle version. Malheureusement, Edgar Wright a fini par quitter le projet à quelques semaines du tournage (pour en savoir plus, lire pourquoi Edgar Wright a-t-il quitté le projet Marvel ?). J’ai ragé quand j’ai appris la nouvelle. Parce que bon, Ant-Man est très loin d’être un super-héros que j’affectionne. Et puis merde quoi, un film Marvel par le réalisateur de Scott Pilgrim ! Finalement, Peyton Reed a repris les rênes. Peyton Reed ? Le réalisateur d’American Girls, Bye Bye Love, La rupture et Yes Man ? Achevez-moi ! Les seuls espoirs qui me restaient alors étaient le casting et le scénario dont Joss Whedon en disait le plus grand bien. Paul Rudd, malgré ses 46 ans, était parfait comme choix. J’étais aussi vraiment curieux de voir Michael Douglas dans un Marvel. Finalement, mon enthousiasme est remonté grâce à une promo réussie qui jouait avec humour sur les pouvoirs de son héros comme ce teaser qui nécessitait une loupe pour pouvoir le visionner.

Quoiqu’il en soit, Ant-Man débarque dans nos salles en ce mois de juillet 2015 pour clôturer la phase 2 du Marvel Cinematic Universe.

On termine la phase 2 du MCU en revenant aux origines

Je reviens vers mon introduction pour reprendre cette fameuse référence à Iron Man. Indubitablement, c’est aux premières aventures de l’homme de fer qu’on pense en regardant Ant-Man. Les similitudes sont fort nombreuses. Déjà, le héros est un homme dans la quarantaine : 43 ans pour Robert Downey Jr. à la sortie d’Iron Man et 46 pour Paul Rudd. Les deux portent une armure. Les deux se démerdent pas mal en science (avec un net avantage pour Tony, quand même). Leurs méchants sont très similaires : celui d’Ant-Man, Darren Cross (Corey Stoll), est une fusion entre Obadia Stane (Jeff Bridges, Iron Man) et Aldrich Killian (Guy Pearce, Iron Man 3). On retrouve aussi cette idée du mentor qui lance leur carrière héroïque après un passé trouble (Tony Star était un trafiquant d’armes avant de rencontrer Yinsen / Scott Lang était un voleur avant de rencontrer Hank Pym). On retrouve même cette idée de petite-amie loin d’être une demoiselle en détresse (Pepper Potts / Hope Van Dyne). La structure du film est presque similaire, seulement ce constat s’étend à la plupart des films Marvel Studios.

Ces points-là font que je me suis nettement moins enthousiasmé que d’habitude. Par contre, le grand public risque de fort apprécier le côté véritablement stand-alone d’Ant-Man. Même si ce n’est pas totalement vrai, comme en témoigne cette séquence de cambriolage qui survient après l’entraînement. Ma séquence d’action préférée du film, pourtant loin d’être la plus spectaculaire. Néanmoins, le film peut facilement être vu sans jamais avoir vu un Marvel. Seule la scène post-générique risque de leur passer par-dessus la tête, mais de toute façon, le grand public ne reste jamais jusqu’au bout du générique.

S’il a beaucoup de similitudes avec Iron Man, Ant-Man a ses qualités. Déjà, il ajoute à sa panoplie des séquences de cambriolage vraiment sympathiques, j’ai beaucoup aimé la première, et des séquences humoristiques qui dénotent un peu avec le reste du Marvel Cinematic Universe. L’humour est différent. Personnellement, j’ai moins rigolé, mais j’ai beaucoup apprécié, notamment les « explications » du personnage de Michael Peña, Luis.

Photo d'Ant-Man
« Bon sérieux, les gars ? C’est moi, Wasp ou pas ? »

De plus, Ant-Man offre un trio vraiment génial : Paul Rudd, Michael Douglas et Evangeline Lilly. Paul Rudd est vraiment bon dans le rôle de Scott Lang. Il s’avère étonnamment convaincant en super-héros sans jamais renier ce qui fait son charme, son humour pince-sans-rire. Si je dis « étonnamment », c’est que l’acteur n’a jamais approché le genre de toute sa carrière. Finalement, il réussit à camper un super-héros qu’on a instinctivement envie d’aimer. Faut dire que son côté « je veux renouer avec ma fille (adorable en passant) » y contribue beaucoup.

Quant à Michael Douglas, c’était la vraie surprise du projet. Encore plus, quand on sait qu’à 70 ans, il incarne Hank Pym, un des plus grands Avengers. J’étais un peu dubitatif à l’idée de voir qu’on installe directement Scott Lang en Ant-Man et qu’on fasse l’impasse sur Hank Pym. Finalement, il n’a pas fallu longtemps pour que je sois convaincu. Juste une scène. La première du film. Cette scène m’a vraiment excité et j’ai vraiment envie que Marvel exploite cette voie. D’ailleurs, le réalisateur Peyton Reed n’est pas contre. Il est excité à l’idée de faire un préquel autour d’Hank Pym. À moins qu’Agent Carter ? De plus, une nouvelle mythologie est introduite dans le MCU grâce au personnage. Je termine avec Michael Douglas en rendant hommage à son très émouvant monologue où il raconte le destin de Janet Van Dyne.

Je profite de l’évocation de Janet pour embrayer directement sur Hope Van Dyne. Incarné par Evangeline Lilly, il s’agissait du personnage le plus mystérieux. Finalement, les rumeurs étaient vraies, mais je n’en dis pas plus. L’ancienne elfe est l’atout de charme du casting et est absolument adorable avec sa petite perruque. Elle est celle qui amène le plus de curiosité pour la suite. Ne manquez sous aucun prétexte la scène mid-générique.

Déception, par contre, du côté du méchant. J’ai beau apprécier l’acteur Corey Stoll, je le trouve vraiment léger dans le film du jour. Son personnage est si classique et si tête à claques qu’il finit par devenir fade. Un peu à la manière de Guy Pearce dans Iron Man 3. Non, c’est même pire. C’est dommage, car il y avait moyen d’en faire un méchant ambigu, comme pouvait laisser espérer ce plan où il semble se questionner à propos de ce qu’il est devenu en se regardant dans le miroir. Fort heureusement, son costume, Yellowjacket, est une réussite, autant au niveau du look qu’en action.

Ant-Man, c’est la honte comme nom, non ?

Si tout le monde (même le fils de Paul Rudd, comme en témoigne la photo ci-dessous) s’est marré en découvrant le nom du super-héros Marvel pour la première fois. Sérieusement, l’homme-fourmi, ça fait pitié… Il faut néanmoins reconnaître que ses pouvoirs relèvent du jamais-vu dans le genre super-héroïque, et même au cinéma en général. Si on excepte la saga Chérie, j’ai…, il n’y a pas grand-chose à signaler. Ça tombe bien, c’est ce point qui a vraiment plu à Edgar Wright et qui est le plus exploité.

Eh bien, il faut reconnaître qu’à l’écran, ça donne quelque chose de nouveau. Les combats changent de dimension. Ma scène préférée est la première fois que Scott Lang utilise ses pouvoirs. Plusieurs fois, le film joue avec le changement de tailles. Une séquence ultra-spectaculaire à l’échelle d’une fourmi devient pitoyablement dérisoire à l’échelle humaine. Cela fait partie de l’humour dont je vous ai parlé ci-dessus. Ça ne fait pas rire, mais c’est un très bon trait d’humour. On peut ajouter quelques séquences spectaculaires comme le premier envol avec Antoinette qui bouleverse les lois de la gravité. Néanmoins, je regrette que les effets spéciaux soient parfois un peu trop visibles. Quoiqu’il en soit, j’ai vraiment hâte de voir Ant-Man dans Captain America: Civil War. Je me marre rien qu’en l’imaginant dans une scène de bataille.

Par Christophe Menat, le , en direct depuis le Microverse.

Photo d'Ant-Man
On remet ça ?

Conclusion

Contrairement à James Gunn, je ne pense pas qu’Ant-Man soit un des meilleurs films de Marvel Studios. Toutefois, il en est une valeur sûre en renouant avec l’esprit de leurs premiers films, surtout Iron Man. En bref, une aventure qui fonctionne très bien en solo (même si ça ne l’empêche pas d’avoir quelques scènes en commun avec le reste du Marvel Cinematic Universe) et avec ce dont un bon Marvel a besoin tout en apportant sa pierre à l’édifice, via les pouvoirs de son héros qui bouleversent un peu ce qu’on a l’habitude de voir dans le genre.

+

  • Des pouvoirs jamais vu à l’écran
  • Un trio de héros vraiment réussi
  • Les séquences « explication » de Luis
  • La petite Cassie
  • Subtilement intégré dans le MCU
  • L’humour autour de la promotion

  • Un méchant faiblard
  • Impression de déjà-vu avec Iron Man
  • J’aurais adoré voir le film d’Edgar Wright
Trophée7/10
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