Critique : Une nouvelle chance

Problème avec la courbe

Fiche

Réalisateur Robert Lorenz
Scénariste Randy Brown
Acteurs Clint Eastwood (Gran Torino), Amy Adams (Les Muppets, le retour), Justin Timberlake (Bad Teacher), John Goodman (Red State), Matthew Lillard (The Descendants), Robert Patrick (Sécurité rapprochée), Scott Eastwood (Invictus)
Titre original Trouble With The Curve Date de sortie 21 novembre 2012
Pays USA Budget
Genre Drame, Sport Durée 1h51

Un découvreur de talents spécialisé dans le baseball voit sa vie basculer avec la perte progressive de sa vue. Il décide pourtant de faire un dernier voyage à Atlanta, accompagné de sa fille, à la recherche d’un talent prometteur.

Critique

Le nouveau film de Clint Eastwood, ah non mince, je me suis trompé, il ne fait que revenir devant la caméra. Mais quelle mouche l’a piqué? Il n’avait pas dit que Gran Torino serait son dernier devant les projecteurs? Parce que comme chant de cygne, on avait rarement trouvé mieux… Ah d’accord, on me dit à l’oreillette qu’il l’a fait par amitié pour Robert Lorenz, le réalisateur d’Une nouvelle chance qui a été son assistant l’histoire de sept films. Ben c’est con parce que vu le résultat final, le pauvre Eastwood va devoir refaire un chef d’oeuvre pour clôturer sa carrière d’acteur de la meilleure manière possible (sinon c’est comme la sortie de Zidane, un gout amer). Non pas du fait qu’Une nouvelle chance soit pourri au contraire, il demeure sympathique mais on est à des années-lumières du Gran Torino. Pour le reste de l’équipe technique, on ne change pas, l’équipe de Clint est au service de Robert, ce qui explique les similitudes pouvant faire croire que l’inspecteur Harry est à la barre.

Tout d’abord, on se demande bien ce qui a pu attirer l’équipe devant ce scénario assez convenu empilant les clichés faciles car il faut dire qu’absentes sont les surprises (Yoda, sors de mon corps), le tout s’enchaînant selon une partition ficelée jusqu’à la moelle. Ce qui ne veut absolument rien dire mais vous me comprenez (sic, c’était le mec de Kaamelott qui a emprunté mon corps).

Le point positif dans ce film est sans aucun doute le grand maître de l’Ouest car le bonhomme même s’il semble gêné lorsqu’il fait de la comédie a un talent certain pour ça surtout dans son rôle du vieux ogre sur le déclin entamé par Space Cowboys et magnifié par Gran Torino. On lui impute aussi les meilleurs répliques du film en égalité avec Justin Timberlake pas dégueulasse non plus.

Toutefois le gros point faible du film est une surprise, c’est Amy Adams. Vraiment la voir essayer de se travestir en avocate est à mourir de rire tant elle porte mal la panoplie (la même élégance que le plus gros macho sur Terre dans une robe). C’est dubitatif qu’on la regarde essayer de jouer le rôle d’un requin des barreaux sans jamais y croire une seule seconde. Heureusement, elle se rattrape par la suite en reprenant son rôle fétiche de la fille un peu garçon manqué. Nul doute que ses cheveux sublimes permettent de cacher son jeu d’actrice plutôt fluctuant (on est quand même loin de Fighter). Néanmoins la relation père/fille entre Clint et Amy fonctionne bien même si ça traîne parfois trop en longueur (les « Papa, t’es trop… » reviennent trop souvent).

En plus d’être un drame, Une nouvelle chance est aussi un film sur le sport, le baseball plus précisément, voilà qui ne ravira pas les français mais c’est davantage le recrutement des jeunes espoirs qui est décortiqué ici en vue du Draft (une spécificité américaine afin de tenter de rééquilibrer le niveau entre les différentes équipes). C’est tout de suite plus grand public même si on n’apprendra pas des masses de toute façon. L’ensemble ayant déjà été décortiqué et de meilleure manière dans d’autres films. Puis de toute façon, la référence de ces derniers années sur le baseball reste Le Stratège.

La réalisation de Robert Lorenz est bien loin d’arriver au niveau de son maître empilant des plans statiques sans vraiment d’inspiration (seul la photographie nous rappelle que nous ne sommes pas dans un téléfilm). C’est une première plutôt décevante pour l’ancien assistant-réalisateur. Que dire de plus sur ce film sans vraiment de surprise? En me relisant, je me suis dit que j’ai été plutôt négatif dans l’ensemble alors que ce n’était pas vraiment mon impression en sortant du cinéma. Non, le film n’est pas mauvais, il est plutôt sympathique, on s’attache rapidement aux personnages, on prend un petit plaisir à suivre les évènements et on aboutit à un final jouissif dans la pure tradition hollywoodienne. En bref, l’archétype du film sympa à mater un après-midi histoire de se redonner un coup de pêche mais qu’on oublie très vite.

PS: le titre dégueulasse de mon article? J’ai voulu traduire le titre original du film et quand même, le marketing français a bien fait de le changer parce que bon… La preuve, même les canadiens n’ont pas traduit le titre mot pour mot (pourtant c’est leur spécialité et ça donne parfois des titres à mourir de rire,), chez eux ça devient : Retour au jeu.

Conclusion

Pour sa première réalisation attendue au tournat, Robert Lorenz ne parvient pas à surpasser son maître, ni même à l’égaler, il ne fait qu’accoucher d’un film sympathique qui ne restera pas gravé dans les mémoires.

+ – Clint Eastwood is back devant l’écran
– Clint Eastwood reprend son rôle de Gran Torino en plus soft
– Clint Eastwood s’énerve sur une table basse et la fait valdinguer d’un coup de pied (je ne sais pas pourquoi mais j’ai adoré cette séquence)
– Amy Adams décevante
– Trame classique
– Réalisation sans surprise (j’attendais mieux d’un mec qui a travaillé sept films durant avec le Clint – merde, j’ai mis Clint dans les moins, misère, je vais me prendre une balle de Magnum .357)
6/10
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