Critique : Un voisin trop parfait

Desperate Housewives, le film

Fiche

Titre Un voisin trop parfait
Réalisateur Rob Cohen
Scénariste Barbara Curry
Acteurs Jennifer Lopez, Ryan Guzman, Ian Nelson, John Corbett, Kristin Chenoweth
Titre original The Boy Next Door Date de sortie 20 / 05 / 2015
Pays États-Unis Budget 4 000 000 $
Genre Thriller Durée 1h 31

Une mère, récemment séparée, a une aventure avec un jeune homme de son quartier. Quand ce dernier sympathise avec son fils et qu’elle décide de mettre fin à leur relation, les problèmes commencent…

Photo du film Un voisin trop parfait réalisé par Rob Cohen avec Jennifer Lopez, Ryan Guzman
La frontière entre le début d’un porno et d’un nanar est mince.

Critique

Fast & Furious 7 fait actuellement des miracles au cinéma, mais tout le monde a oublié Rob Cohen, pourtant réalisateur du premier épisode de la saga. Je ne vais pas me lancer dans un hommage, parce que bon, si on excepte Fast & Furious, xXx ou Dragon, la filmographie du réalisateur de 66 ans est catastrophique : Furtif (avec son avion furtif qui se prend pour Ultron), La Momie: la Tombe de l’Empereur Dragon (le pire épisode de la saga malgré une momie Jet Li) ou encore Alex Cross (avec Jack de Lost en tueur en série). Du coup, son association avec Jennifer Lopez qui n’a rien à lui envier aussi : Le Plan B (comédie romantique sentant bon le navet à défaut du muguet), Sa mère ou moi ! (où elle affronte Jane Fonda), et j’en passe. Toutefois, j’aime beaucoup chez l’actrice Anaconda avec le papa d’Angelina Jolie qui se fait avaler par un anaconda géant et The Cell, énorme délire visuel malsain de Tarsem Singh. Bref, le duo promet de faire des étincelles.

nanar, nom masculin : un nanar est, dans le langage familier, un film tellement mal réalisé et ridicule qu’il en devient involontairement amusant et comique. Le nanar diffère du navet par son aptitude à divertir.

On peut clairement qualifier Un voisin trop parfait de nanar, plus que d’un navet, car tout le film est à mourir de rire tant il enchaîne les clichés et situations rocambolesques. Et ça commence fort dès l’ouverture. En plus, ça ne dure qu’une heure et demie, du coup, le format est parfait pour ne pas se lasser trop vite.

Si on le prend d’un point de vue sérieux, Un voisin trop parfait essaie de renouer avec un genre de thriller qui était vachement à la mode dans les années 80/90 et qui est tombé en désuétude depuis. Le thriller psychologique avec un soupçon de sexe. Malheureusement pour Rob Cohen, il y a peu est sorti l’étourdissant Gone Girl. Pour son film, le réalisateur remplace la terrifiante Amy par un jeune beau gosse semblant s’être échappé d’un épisode de Desperate Housewives.

Un gâteau nanardesque goûteux

Alors du coup, on va faire comme sur un épisode de Desperate Housewives, on va tout prendre au second degré et c’est tant mieux, car ça devient franchement hilarant. Tout y passe. Les personnages au comportement imprévisible (que ce soit l’héroïne ou le bad guy). Les décors impeccables (ça me fait toujours marrer ces maisons semblant sortir d’une double page d’un magazine de déco – niveau réalisme, on repassera). Les situations invraisemblables : le bad guy fracasse la gueule d’un étudiant dans un lieu scolaire et n’est pas du tout inquiété, l’héroïne décide d’aller chez le malade mental pour supprimer une vidéo au lieu d’aller voir la police, l’oncle du malade mental ne sert que pour un jump scare foiré, une séquence à suspense où l’héroïne se démène pour cacher des photographies compromettantes sous son bureau ou encore juste après cette scène où elle se fait remonter les bretelles par le proviseur pour avoir usé de force physique sur ce fameux malade mental et ça, quelques minutes après la scène où ce dernier fracasse un autre étudiant. Le tout se terminant merveilleusement avec une action n’ayant rien à renier à un film gore où ATTENTION SPOILER (de toute façon, tu t’en branles, t’iras jamais voir le film) l’héroïne plante une seringue dans l’œil du voisin trop parfait. La cerise sur le gâteau nanardesque.

Le tout avec une réalisation techniquement bien ficelée et une Jennifer Lopez à l’honneur durant une scène de sexe bien au point (à chaque fois que je m’écriais « doublure », la caméra remontait et laissait voir le visage de la MILF, chapeau la miss). En tout cas, le film a eu un joli petit succès outre-Atlantique en récoltant 35 millions pour un budget de 4. Visiblement, chez les Américains, on raffole des nanars.

Par Christophe Menat, le , en direct depuis Nanarland.

Photo du film Un voisin trop parfait réalisé par Rob Cohen avec Jennifer Lopez
L’équipement complet de la MILF. Encore une fois, la frontière entre le porno et le nanar est vraiment fine.

Conclusion

C’est si mauvais qu’on est obligé de le prendre au second degré. Ce faisant, Un voisin trop parfait devient un délicieux nanar à déguster entre amis. Je fais donc péter un point de plus pour la bonne soirée passée.

+

  • Vrai nanar

  • C’est un nanar, donc si on ne se prend pas au jeu, c’est un mauvais moment à passer
4/10
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