Critique : Triple 9

Heat peut se reposer tranquillement

Fiche

Titre Triple 9
Réalisateur John Hillcoat
Scénariste Matt Cook
Acteurs Chiwetel Ejiofor, Casey Affleck, Anthony Mackie, Woody Harrelson, Aaron Paul, Kate Winslet, Gal Gadot, Norman Reedus, Teresa Palmer, Michael Kenneth Williams, Clifton Collins Jr.
Titre original Date de sortie 16 / 03 / 2016
Pays États-Unis Budget 28 000 000 $
Genre Action, Drame, Thriller Durée 1h 55

Ex-agent des Forces Spéciales, Michael Atwood et son équipe de flics corrompus attaquent une banque en plein jour. Alors qu’il enquête sur ce hold-up spectaculaire, l’inspecteur Jeffrey Allen ignore encore que son propre neveu Chris, policier intègre, est désormais le coéquipier de l’un des malfrats. À la tête de la mafia russo-israélienne, la redoutable Irina Vlaslov ordonne à l’équipe d’effectuer un dernier braquage extrêmement risqué. Michael ne voit qu’une seule issue : détourner l’attention de l’ensemble des forces de police en déclenchant un code « 999 » – signifiant « Un policier est à terre ». Mais rien ne se passe comme prévu…

Photo de Triple 9
Deadpool ? Is that you ?

Critique

Quand monsieur Hillcoat sort un film, on arrête tout et on se dirige vers la salle de cinéma la plus proche. On parle tout de même du bonhomme qui a offert un western mémorable (The Proposition), un film post-apocalyptique détonnant (La Route) et un film de gangsters poignant (Des hommes sans loi). Du coup, on est bien curieux à l’idée de voir ce qu’il va faire au film de braquage.

Sur papier, John Hillcoat a toujours su s’entourer d’un excellent casting. Si les stars veulent travailler avec lui, c’est qu’il les sublime à l’écran. Pour Triple 9, il s’offre sans aucun doute le meilleur casting de sa carrière. C’en est même presque indécent. Du Coen, pourrait-on dire. Toutefois, avec le film du jour, il prend le plus de risques, car il déploie un film choral. Ce genre si casse-gueule, car tellement mieux adapté à une mini-série. Et sans surprise, Triple 9 est son plus mauvais film, sans être raté.

Reposant sur une anecdote que je ne connaissais pas : le fameux 999 (rien à voir avec le chiffre du diable à l’envers), le film brode autour une histoire de gangsters, de mafieux, de flics et de ripoux. Le fameux quatuor qui peut faire très mal. Sauf qu’à force de s’éparpiller un peu partout, le récit caricature ses personnages comme, par exemple, avec celui d’Aaron Paul qui fait du Jesse Pinkman, celui de Woody Harrelson qui fait du Woody Harrelson ou encore celui de Kate Winslet, absolument peu convaincante dans le rôle. Mais là, c’est pour une raison ridicule : je n’ai pas arrêté de bugger sur sa coupe de cheveux. Impossible de passer outre.

Le braquage ne fait pas tout

De plus, s’il faut reconnaître que John Hillcoat n’a jamais rien inventé dans ses films, il savait sublimer le genre, sauf qu’ici, il semble ne plus trop savoir où donner la tête. J’ai eu l’impression de tout survoler sans jamais voir le temps de m’attacher à qui que ce soit. Fort heureusement, l’emballage est toujours aussi impeccable avec un superbe combo entre la photographie et la mise en scène.

On peut aussi reconnaître au Triple 9 un rythme soutenu (heureusement pour un film choral de moins de deux heures) entrecoupé de scènes d’actions pas dégueulasses, même si citer Heat lors de la promo fait un peu tâche (merci Le Figaro). Parmi mes autres vraies satisfactions, je compterais sur un Chiwetel Ejiofor vraiment classe (ses cicatrices sur la tête font tout). Hâte de le revoir en vilain pour le Marvel, Doctor Strange.

Le problème majeur avec Triple 9, c’est qu’on a largement vu mieux ailleurs. Avec Heat, mais aussi la série culte, The Shield qui aborde tous les sujets du film du jour, mais en allant plus loin.

Par Christophe Menat en phase de debug sur la coupe de Kate Winslet, le .

Photo de Triple 9 avec Kate Winslet
Désolé, mais cette coupe…

Conclusion

J’espérais un concurrent de poids à Heat, faisant confiance en la capacité de John Hillcoat à être capable de toucher du doigt le meilleur d’un genre. Sauf qu’ici, Triple 9 s’éparpille trop. Atténuant par-là sa capacité à nous foutre des uppercuts. Reste donc un long-métrage pas emmerdant pour un sou et avec un joli casting (mais sous-exploité).

+

  • Pas mal, ce casting quand même…
  • On ne s’ennuie jamais
  • Belle photographie

  • …, mais les personnages sont trop caricaturés
  • Rien de neuf sous le soleil du braquage
  • Impossible de s’impliquer
5/10
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