Critique & Test Blu-ray : Stake Land

Mix de La Route et 28 jours plus tard
Réalisateur Jim Mickle (Mulberry Street)
Scénaristes Nick Damici, Jim Mickle
Acteurs Nick Damici (The Black Donnellys, Les Experts), Connor Paolo (Gossip Girl, Revenge), Danielle Harris (les remakes Halloween I & II), Michael Cerveris (Fringe et futur Lex Luthor dans Man of Steel, le Superman de Zack Snyder), Bonnie Dennison (New York 911), Kelly McGillis (The L Word), Sean Nelson (The Corner)
Interdit aux moins de 16 ans
Pays États-Unis Date de sortie – (Direct-to-Video)
Genre Horreur Durée 1h38
L’Amérique n’est plus qu’un chaos politique et économique depuis qu’une terrible épidémie s’y est propagée. Et pas des moindre, puisqu’il s’agit de vampirisme. C’est dans cet enfer sur terre que Martin, un adolescent, rencontre un chasseur de ces monstres aux dents pointues. Aidé de celui-ci et des rencontres qui jalonnent son périple, il se dirige vers le Canada, encore épargnée par l’épidémie. Encore faudra-t-il pouvoir échapper aux buveurs de sang et aux fanatiques religieux…
Date de sortie Blu-ray/DVD 4 octobre 2011 Format vidéo 2.35:1
Langues Anglais et Français (DTS-HD Master Audio 5.1)
Sous-titres Français
Suppléments Blu-ray 7 web-épisodes Stake land, Le journal de bord, Les effets spéciaux

La critique

Porté par une très bonne réputation sur le net et acquise lors de ses différents passages dans les festivals, c’était avec une certaine impatience que j’attendais le nouveau film de Jim Mickle surtout que son précédent long-métrage Mulberry Street promettait beaucoup. Mulberry Street était un film d’horreur à très petit budget, bourré de bonnes idées et malgré de défauts arrivait tout de même à faire passer un bon moment.

Stake Land nous livre un monde post-apocalyptique où les vampires ont infesté le monde. Déjà, le premier constat de stupeur. Ces vampires-là sont bien plus proches des goules que des vrais maîtres de la nuit. Stupides et uniquement portés par leur faim, ils se jettent bêtement sur leur proie au risque de se faire empaler. Mais du coup, vous allez me dire, ce n’est pas un vrai film de vampire. Je ne peux que répondre par l’affirmative tant ils ressemblent aux infestés de 28 jours plus tard ou autres films de zombies rapides. On les aurait appelés des morts-vivants, on n’aurait rien trouvé à redire mais ça aurait empêché le héros de récupérer de la picole et de forcer le respect en donnant les dents des vampires qu’il a récupéré (même si c’est sur des cadavres déjà morts, tricheur !). Pour conclure sur cette digression « vampire ou zombie », notons qu’en plus les vampires n’ont rien à voir avec ceux de la mythologie si ce n’est pour le pieu en plein cœur qui les tue et pour leurs modes de déplacement surhumains. Ils craignent juste le feu mais pas les croix. Le mythe vampirique est réduit au plus bas, bien loin de celui du plutôt pas mal em>Daybreakers.

L’acteur qui joue Mister (un espèce de mélange d’Eli et de Mad Max), le patriarche, est Nick Damici, il a co-signé le scénario du film avec le réalisateur et était un des héros de Mulberry Street dont il a aussi co-signé le scénario. En gros, le mec s’arrange pour être le héros principal. Fallait y penser mais on n’en tiendra pas compte vu qu’il joue plutôt bien. A des années-lumière de l’acteur principal Connor Paolo qui est aussi le membre le plus mauvais du casting. Déambulant sans émotion, il se contente de suivre Mister en nous narrant l’histoire franchement loin d’être emballante.

L’histoire ressemble à un mix de La Route et de 28 jours plus tard. La Route pour son côté western post-apocalyptique et 28 jours plus tard pour ses infestés enragés qui sautent partout. Sauf que de l’un, il n’arrive jamais à égaler son ambiance lyrique et déprimante, ni sa photographie et de l’autre, sa nervosité et ses moments de flippe.

Stake Land nous livre des sectes d’humains regroupées prêchant la parole « sainte » pour mieux asseoir l’anarchie et leur domination mais elles sont bien loin de nous procurer autant d’effroi que les cannibales de La Route où chaque rencontre est un pur moment d’angoisse. Il est vraiment dommage de voir que ce côté n’est pas vraiment approfondi. C’est juste abordé de façon superficielle et plutôt maladroite. Dans le style, les militaires de 28 jours plus tard étaient nettement mieux décortiqués ou la majorité des Romero.

Le problème avec ces films à petits budgets, c’est bien leur budget. Ne permettant pas de plans magistraux, le réalisateur tente tout de même un peu d’ambition mais le constat est plutôt négatif. Certains décors sont plutôt réussis, d’autres beaucoup moins mais le fait le plus horrible concerne principalement les cadavres de pendus plutôt ratés. Il aurait mieux fallu de ne pas zoomer dessus. Ça a pour effet de nous rappeler qu’il ne s’agit que d’une série B (alors que le film ne s’en prend pas pour un). Toutefois les mises à mort sont plutôt sympathiques même si leurs nombres sont relativement restreints.

Comme pris par des ailes, Jim Mickle fait la tentative d’un plan séquence (on filme non stop durant un temps relativement long une séquence d’action) dont la plus connue est celle de Les Fils de l’Homme (celle de Dans Ses Yeux est excellente aussi), autant vous dire que c’est passablement foiré. Déjà une gamine regarde la caméra dans les yeux avant de s’en détourner comme de la peste. S’ensuit une attaque plutôt mitigée, les raccords étant plutôt mal foutu : certains figurants se plantent dans les grandes largeurs. Mais l’essai était là et il faut saluer Jim pour l’avoir tenté.

La deuxième partie du film s’inspire nettement de La Route et est la meilleure partie du film. Les décors n’étant que la forêt écrase par son emprise, la brume renforçant le côté fin du monde. On s’éloigne donc de certains décors foirés de la première partie. Difficile de ne pas penser à La Route tant l’environnement semble être calqué mais budget oblige, la puissance n’est pas la même. On a ce même environnement grisâtre, déprimante avec un sentiment de solitude paradoxal car à la fois réconfortante et dérangeante. Dommage que cette partie se termine par un combat final plutôt… bidon. La fin est d’une platitude et…

Spoiler

…l’happy end à gerber.

Pour finir, revenons sur le maquillage des vampires. Une vraie petite réussite, chacun des vampires respire sa propre personnalité. On n’a pas l’impression d’avoir des clones. Par contre, l’effet est moins marquant que les zombies de la série The Walking Dead vraiment très réussis.

Le blu-ray

La qualité de l’image est plutôt bonne mais la photographie du film n’étant pas transcendante, il n’y a pas grand chose à signaler sauf dans la deuxième partie où la forêt est magnifique.

Niveau son, rien à signaler. Les musiques passent plutôt bien mais l’ensemble manque cruellement de pêche.

Par contre, gros point fort pour les bonus qui proposent sept webisodes pour faire la promo du film et constat étonnant, elles se révèlent bien plus marquantes que l’intégralité du film. Elles proposent de revenir sur les origines des six personnages du film avant les évènements se déroulant dans Stake Land. Elle renforce nettement les personnages et les rend bien plus attachant. J’en suis même venu à regretter de ne les pas voir vu avant de voir le film. Nul doute que ça aurait renforcé son impact. Dommage. Je n’ai pas vraiment de préférés tellement ils sont tous bons. Celui avec Mister est émouvant, celui avec Belle est un bel exercice de style et celui de Martin, flippant. Sans oublier le webisode qui revient sur les origines de l’épidémie : excellent !

Après c’est plutôt classique, un journal de bord plutôt intéressant retraçant notamment la genèse du projet, un module sur les effets spéciaux beaucoup trop court et des bandes annonces dont une de qualité dégueulasse (celui du Le Choc des Empires qui a l’air d’être une belle merde en passant).

N’arrivant jamais à égaler son modèle La Route, Stake Land prône au côté de Le Livre d’Eli parmi les tentatives de western post-apo qui se révèlent au final moyen. La faute à un manque d’audace et des moyens plutôt précaires.

Stake Land est un hommage au genre qu’il ne marquera absolument pas.

Sa scène culte : aucune.

Film : 5/10

Un blu-ray techniquement moyen mais qui propose des bonus innovants et intéressants.

Image : 7/10

Son : 7/10

Bonus : 7/10

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