Critique & Test Blu-ray : Les Chaussons Rouges

Le film qui a inspiré Black Swan

Fiche

D’après le conte de Hans Christian Andersen
Réalisateurs Michael Powell, Emeric Pressburger
Scénaristes Michael Powell, Emeric Pressburger
Acteurs Anton Walbrook, Moira Shearer, Marius Goring, Robert Helpmann
Titre original The Red Shoes
Pays États-Unis Date de sortie 10 juin 1949
Genre Drame, Musical, Romance Durée 2h13
Vicky, danseuse, et Julian, compositeur, sont engagés dans une troupe de ballet. Tyrannique, le directeur pousse Vicky à s’identifier à l’héroïne du ballet « Les Chaussons rouges ». Elle y sacrifie tout, même son amour pour Julien.
Date de sortie Blu-ray/DVD 9 novembre 2011 Format vidéo 1.33:1
Langues Anglais, Français (PCM Mono)
Sous-titres Français
Suppléments La restauration des Chaussons Rouges, présenté par Martin Scorsese (4mn17, HD), Il était une fois « Les Chaussons Rouges », documentaire qui retrace l’histoire du film (24mn13), Rencontre avec Thelma Schoomaker Powell, veuve de Michael Powell, monteuse de Martin Scorsese, qui revient sur la portée de ce film (7mn05), Ballet Flamboyant (32mn29, HD), Un voyage dans les coulisses des ballets du film, en compagnie de Nicolas Le Riche (Danseur Étoile à l’Opéra national de Paris) et de Mathias Auclair (Conservateur en Chef à la Bibliothèque-musée de l’Opéra), Bande annonce, Galerie photos (6mn42, HD)

Critique

Considéré comme un des plus grands films de l’histoire du cinéma par Martin Scorsese himself (et d’autres comme Coppola) et comme la principale source d’inspiration pour le Black Swan d’Aronofsky, Les Chaussons Rouges force la curiosité.

Pour ma part, le constat est plutôt mitigé. Si la représentation du monde du ballet force l’admiration et demeure encore de nos jours un classique indémodable, le film perd beaucoup de sa force dans une deuxième partie qui vire au trio amoureux cucul : le « méchant » amoureux de la belle, la belle et le beau prince. La même histoire que celle du Titanic, la grâce en moins.

Mais avant d’aller plus loin, je tiens à préciser que le fait d’avoir vu Black Swan avant Les Chaussons Rouges m’a beaucoup pénalisé tellement les deux long-métrages reprennent les mêmes schémas et reposent sur les mêmes idées (plagiat diront certains, réactualisation diront les autres).

La représentation du monde de ballet ne m’intéressant que peu, j’ai tout de même réussi à être captivé par la gigantesque démesure de Les Chaussons Rouges, reflet d’une autre époque. La beauté des décors illustre l’onirisme entourant le film. Mais cet onirisme atteint sa plénitude lors de la représentation finale du ballet « The Red Shoes » dont la force le transforme en pure joyau du cinéma : une scène culte comme on les aime! La danse de Victoria, qui surpasse sans problème celle de Nathalie Portman dans Black Swan, est sublimée par des décors dont la poésie est d’un poids saisissant. Ce sont des véritables tableaux vivants qui prennent vie et dont la grâce vous prendra à la rétine.

La première partie du film est un magnifique spécimen du cinéma. Malheureusement, si le film est un pur chef d’œuvre dans sa première partie, la deuxième est beaucoup moins intéressante et moins maîtrisée. Elle reprend le même thème que celui de Black Swan à savoir le choix entre l’art ou la vie ? Ce désir d’atteindre le zénith de son art. Victoria comme Nina, le personnage de Nathalie Portman, aime la danse.

A la question, « Pourquoi vit-on ? », Victoria répond « Pour danser. ». Mais là s’arrête la ressemblance avec Black Swan alors qu’Aronofsky explore la fracture de la psyché qui poussera son cygne à vouloir se dépasser pour fournir l’ultime représentation, la représentation parfaite, celle qui ne peut avoir lieu qu’une fois par vie car son tribut est la vie et son âme.

Difficile alors de voir en Victoria un égal au Cygne Noir. Voir le fugace choix de Sophie entre l’amour et la danse résumé en un seul plan d’à peine de quelques secondes, demeure bien pâle par rapport à la lente descente aux enfers du Cygne Noir. On y retrouve aussi un autre point commun entre les deux films, la façon dont les deux héroïnes deviennent habitées par la pièce qu’elles jouent : Les Chaussons Rouges pour Victoria et Le Lac des Cygnes pour Nina.

Test

La remastérisation supervisée par Martin Scorsese force l’admiration et est à ranger au côté de celle de La Mélodie du Bonheur et Le Magicien d’Oz, autres films Technicolor. L’image ne sera jamais aussi belle de même pour le son.

Côté bonus, des documentaires très intéressants revenant sur le film. A voir absolument.

Notons aussi un packaging en carton très réussi, en le dépliant on découvre de magnifiques fresques. Un beau travail.

Conclusion

Les Chaussons Rouges est un classique par sa représentation du monde du ballet sublimée par la représentation du ballet Les Chaussons Rouges. Malheureusement le film ne dure pas 1h25 mais 2h15 et la deuxième partie est bien loin d’accéder à la majestuosité de la première. A voir tout de même pour son côté classique.
+ – Des acteurs géniaux
– Une représentation du monde du ballet jamais vu au cinéma (du moins par votre serviteur)
– La représentation du ballet Les Chaussons Rouges est culte
– Une deuxième partie cucul avec un trio amoureux inintéressant
– Sa comparaison avec Black Swan
Trophée8/10
Un blu-ray qui permettra de voir Les Chaussons Rouges au top de sa forme.
Image : 8/10 Son : 7/10 Bonus : 8/10
Trophée8/10

PS: pour le calcul de la note : 10/10 pour la première partie et 5/10 pour la deuxième = 7,5/10 arrondi à 8 pour sa scène culte qui le mérite amplement.

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