Critique : Sur la piste du Marsupilami

Le blockbuster à la française

Fiche

D’après la bande dessinée d’André Franquin
Réalisateur Alain Chabat (Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, RRRrrrr !!!)
Scénaristes Alain Chabat, Jeremy Doner (L’Arnacoeur, la série Damages)
Acteurs Jamel Debbouze (Hollywoo), Alain Chabat (La Guerre des boutons), Fred Testot (Itinéraire bis), Géraldine Nakache (Et soudain, tout le monde me manque), Lambert Wilson (A l’aveugle), Patrick Timsit (L’Emmerdeur), Liya Kebede (Or Noir), The Great Khali (Mi-temps au mitard), Jacques Weber, Aïssa Maïga
Pays France Date de sortie 4 avril 2012
Genre Aventure, Comédie, Famille Durée 1h45
Budget 40 000 000 euros
Quand Dan Geraldo, reporter en quête de scoop, arrive en Palombie, il ne se doute pas qu’il va faire la plus incroyable des découvertes… Avec Pablito, guide local plein de ressources, ils vont aller de surprise en surprise au cours d’une aventure trépidante et surtout révéler une nouvelle extraordinaire : Le Marsupilami, animal mythique et facétieux, existe vraiment !!!

Critique

La précédente incursion d’Alain Chabat n’a pas donné une comédie mémorable, non, ce n’était pas le deuxième épisode du petit avec le gros, pardon l’enveloppé mais La Guerre du Feu version Robin des Bois, RRRrrrr !!! (ah, c’est relou, je ne sais jamais combien de « r » je dois écrire). Alors là quand il s’attaque à un monument de la bande dessinée enfantine, on commence à s’inquiéter surtout quand on se remémore ce qu’avait donné les bonhommes bleus de Peyo au cinéma, non, ça n’a pas donné Avatar (t’es un comique toi) mais le catastrophique Les Schtroumpfs. Mais bon, c’était les américains qui l’avaient réalisé, là on reste bien chez les français et puis, Chabat avec la bande dessinée pour l’instant, c’est du 1/1 avec pas moins la meilleure aventure des gaulois au cinéma (le premier est moyen, le troisième, je n’en parle même pas). Sauf que là, il s’agit d’un film pour les enfants. On se demande bien comment son humour façon Les Nuls va s’exporter dans la cour de récré ?

Ne vous inquiétez pas, il sait ! Tout simplement en gardant l’humour des Nuls qui ravira les adultes et y ajoutant des gags visuels directement sorti d’une planche de BD pour nos marmots. Et ça marche. Pas tout de suite, la machine met du temps à se mettre en marche comme un bon Diesel. On ne rigole pas encore, on regarde Jamel faire du Debbouze, Alain faire du Chabat, Fred faire du Testot, Lambert faire du Wilson, Patrick faire du Timsit, m’enfin vous m’avez compris.

Puis avec l’arrivée du Marsu, le moteur commence à s’emballer avant de retomber (ah le diesel, ça ne vaut pas quand même pas le sans plomb). On peut toutefois commencer à s’enthousiasmer devant les effets spéciaux. Le Marsupulami est une pure réussite visuelle (même si je n’aime pas trop les yeux, trop petit, trop réaliste, un phénomène qui rappelle celui du Tintin de Spielberg). Chabat délivre une performance qu’on ne lui connaissait pas, les images de synthèse et les effets mécaniques se manient à merveille, à tel point que jamais, ô grand jamais, on ne remet en doute l’existence du Marsu avec ce désagréable effet où on aperçoit que les yeux des acteurs ne sont pas dirigés dans la bonne direction. Décernons un beau 10/10 pour Alain Chabat quant à l’intégration de la créature jaune et noire dans le monde réel, « Welcome to the real world » comme dirait l’autre avec ses lunettes de soleil façon Harry Potter. Sur la piste du Marsupilami en remontre aux américains et leurs Schtroumpferies.

Le diesel explose une fois les deux gais lurons, Chabat et Debbouze, arrivés dans le mystérieux camp des Payas. Là l’humour trouve sa cadence et délivre des perles toutes les deux minutes sans jamais oublier les enfants dont un gag hilarant incluant un Jamel enterré et un chien. Attention scène sensible ! Non, il n’y a pas à dire « Houba », la partie dans le camp est la meilleure du film et de loin.

Mais la scène la plus formidable et la plus hilarante du film est… Hum, hum je reformule, l’oscar de la scène la plus drôle du film est à décerner à … roulement de tambour… Lambert « Céline » Wilson, pour une scène dont le statut de culte rappelle celui de la Carioca emballé par Alain Chabat et Gerard Darmon dans La Cité de la Peur.

Les scènes d’action ne sont pas non plus en reste avec un Marsu au top de sa forme prêt à se castagner pour protéger ses petiots. Notons un plan de combat directement repris de celui de Mission Cléopâtre. Les répliques du film ne dépayseront pas les fans du mec qui jouait un chien nommé Didier, on en récupère des hilarantes. En tout cas, Chabat confirme qu’on peut faire des blockbusters en France sans être ridicule, un film familial avec des bons effets spéciaux (n’est-ce pas Adèle Blanc Sec?)!

Mention spéciale à The Great Khali, le catcheur professionnel aux mensurations à faire pâlir le Terminator (quand même 2,21 mètres pour 190 kilos, excusez du peu), surprenant dans le film dans un rôle à contre-emploi qui n’est pas sans rappeler le champion d’UFC Jérôme Le Banner dans Fatal. Surtout restez durant le générique final, quelques sketches sont diffusés.

Conclusion

Pour réussir une adaptation de bande dessinée française, ne confiez pas le boulot aux mecs qui se trimballent avec des billets verts. Non, laissez faire notre Alain.
+ – le Marsupilami
– Chabat approved
– le passage dans le camp des Payas
– long à démarrer
7/10

PS: merci aux cinémas Gaumont et Pathé pour avoir proposé des séances VFST pour les spectateurs sourds et malentendants. Un effort que je soulignerais deux fois plutôt qu’une étant moi-même sourd. En tout cas, ça va me faire réfléchir à deux fois pour savoir si je vais garder ma carte UGC surtout si aucun effort n’est fait chez UGC.

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