Critique : Stoker

Young Girl and Old Boy

Fiche

Titre Stoker
Réalisateur Park Chan-wook
Scénariste Wentworth Miller
Acteurs Mia Wasikowska, Nicole Kidman, Matthew Goode, David Alford, Jacki Weaver
Titre original Date de sortie 1 mai 2013
Pays États-Unis, Royaume-Uni Budget 12 000 000 $
Genre Drame, Épouvante, Thriller Durée 1h40

Après la mort de son père dans un étrange accident de voiture, India, une adolescente, voit un oncle dont elle ignorait l’existence, venir s’installer avec elle et sa mère. Rapidement, la jeune fille se met à soupçonner l’homme d’avoir d’autres motivations que celle de les aider. La méfiance s’installe, mais l’attirance aussi…

Stoker Photo
« Elle m’a l’air louche Nicole, ce sont des vrais larmes ? Le chirurgien a raté son nez ? »

Critique

Stoker, dont le nom provient de l’écrivain de Dracula, Bram Stoker, est à la base un scénario écrit par Ted Foulke. Un homme au nom de chien car derrière ce nom se cache Wentworth Miller (le Michael Scofield de Prison Break) qui a emprunté ce nom à son chien. Un pseudonyme utilisé pour éviter qu’on ne prenne pas son scénario au sérieux. Puis Park Chan-wook a débarqué sur le projet, le réalisateur sud-coréen de la géniale trilogie de la vengeance fait ici ses premiers pas au pays de l’Oncle Sam…

Pour son premier long-métrage américain, Park Chan-wook appelle plusieurs références comme Brian De Palma, David Cronenberg, David Lynch mais surtout Alfred Hitchock. Si vous êtes plutôt connaisseur de ces maîtres du cinéma, vous savez donc à quoi vous attendre pour Stoker. Un long-métrage avec un sentiment de malaise omniprésent et doté d’un fort suspense sans oublier une réalisation au poil.

« Le réalisateur sud-coréen de la géniale trilogie de la vengeance fait ici ses premiers pas au pays de l’Oncle Sam… »

Malheureusement, Stoker n’en aura que la réalisation vraiment sublime. Park Chan-wook et son équipe ont mis en place des plans éthérés presque proche du conte et surtout des fondus d’une rare beauté comme ces cheveux qui deviennent un champ ou la lecture des lettres. Un travail très abouti…

… toutefois comme je l’ai précisé le film est totalement dénué de suspense et de malaise viscérale, la faute à des acteurs moyens. Ça me fait mal de le dire mais Mia Wasikowska est totalement hors du coup. Son personnage se révèle tellement apathique qu’elle finit davantage par provoquer l’ennui et l’agacement qu’autre chose. Avec India Stoker (Mia Wasikowska), je n’ai pas arrêté de penser au Kevin de We Need to Talk About Kevin. Deux personnages similaires sauf que le Kevin incarné par Ezra Miller est d’une fascination de tous les instants. On sentait dans son regard cette folie, ce machiavélisme totalement absent chez India. Pour faire simple, on a une fille qui fait la gueule pendant tout le film, qui tente par moments d’intéresser le spectateur avec des gestes « bizarres » (le balancement de la lampe lors des passages dans la cave ou la confrontation face aux caïds) mais rien à y faire, tu nous emmerdes ma petite (et ne parlons même pas du fait de prendre une actrice de 23 balais pour jouer une lycéenne…).

Chez le reste du trio, c’est du même calibre. Nicole Kidman nous refait un Rabbit Hole (je chiale tout les cinq minutes, je picole), sa prestation est tout juste sauvée par un monologue poignant. Matthew Goode, l’Ozymandias de Watchmen, est censé incarner ce personnage inquiétant dont l’ombre plane dans chaque recoin, sauf qu’avec une telle tête de con (désolé, mais je n’ai pas d’autres termes et ma copine me dit que j’en ai une donc je sais de quoi je parle XD), il fait davantage marrer. Puis bon, n’ayant pas d’attachements envers la victime, India so, difficile d’être envahi par cette peur panique qu’il lui arrive quelque chose à tel point que Matthew Goode peut lui faire ce qu’on veut, on s’en fout, pire même, on prie que ça arrive rapidement parce qu’on se fait un peu chier quand même (il ne se passe strictement rien durant les 45 premières minutes). Seule actrice à se sortir du lot, la toujours sublime Jacki Weaver.

« Matthew Goode est censé incarner ce personnage inquiétant dont l’ombre plane dans chaque recoin, sauf qu’avec une telle tête de con… »

Du côté de l’histoire, l’intrigue est mal maîtrisée. La scène d’ouverture nous fait deviner tout le reste du film. La prestation de Matthew Goode ne laisse aucune place au suspense et on devine tout de suite ce qu’il en retourne. Le final est d’un prévisible. Bref, c’est un beau ratage de ce côté même si les dialogues sont plutôt bons et parfois drôles et les monologues mémorables (surtout celui de Nicole Kidman).

Stoker Photo
Oh, oh, le grand méchant loup est là.

Conclusion

Pour sa première réalisation américain, Park Chan-wook n’a pas eu le même succès que son compatriote Kim Jee-woon avec Le Dernier Rempart. La faute à des acteurs moyens, une intrigue prévisible et on s’y emmerde beaucoup. Seule la réalisation a quelque chose à offrir.

+ – la réalisation
– Jacki Weaver
– prévisible
– chiant
– le trio d’acteurs principaux
4/10
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