Critique : Silence

Apocalypse Now : 300 ans avant

Fiche

Titre Silence Titre VO
Réalisateur Martin Scorsese Scénaristes Jay Cocks, Martin Scorsese
Acteurs Andrew Garfield, Adam Driver, Liam Neeson, Tadanobu Asano
Date de sortie 08 / 02 / 2017 Durée 2h 41
Genre Drame, Histoire Budget 40 000 000 $

XVIIème siècle, deux prêtres jésuites se rendent au Japon pour retrouver leur mentor, le père Ferreira, disparu alors qu’il tentait de répandre les enseignements du catholicisme. Au terme d’un dangereux voyage, ils découvrent un pays où le christianisme est décrété illégal et ses fidèles persécutés. Ils devront mener dans la clandestinité cette quête périlleuse qui confrontera leur foi aux pires épreuves.

Photo du film Silence avec Andrew Garfield
« Miyagi, je te conjure de m’apprendre ce coup imparable que tu as enseigné à Daniel. »

Critique

Quand le petit Martin sort un film, la loi m’oblige à me diriger vers le cinéma le plus proche et acheter un ticket (et du pop-corn salé avec des boules de Kit-Kat si j’ai un peu faim). Peu importe, si j’avais du travail à faire. « Vous comprenez hein, patron ? Scorsese, quoi ? ».

L’histoire de Silence, ça fait 20 ans que Martin Scorsese essaie de la porter au cinéma. Autant dire qu’il fallait de la patience. À la base, il s’agit d’un roman japonais du même nom écrit en 1966 par Shūsaku Endō, un écrivain catholique japonais. Ce long-métrage est l’occasion rêvée pour explorer un morceau d’histoire que j’imagine méconnu. En tout cas, moi, je ne savais pas qu’il y avait des japonais catholiques. Encore moins, au XVIIème siècle.

Posons cartes sur table. Les deux heures et quarante minutes du film, on les sent passer. Voilà, t’as quoi comme jeu ? Comment ça, je vais trop loin dans la métaphore ? Bref, Silence (non, non, je ne te demande pas de te taire, je te rappelle que c’est le nom du film) raconte le voyage intime à la Apocalypse Now d’un prêtre joué par Andrew Gardfield qui incarne à nouveau un homme à la foi sacrément impressionnante après le Tu ne tueras point de Mel Gibson. Or qui dit problème de foi, dit problème tout court.

Dur de voyager après s’être pris une balle dans le petit orteil

En axant son récit sur le doute de son héros, Martin Scorsese se tire une balle dans le petit orteil. On peut continuer à marcher. Un petit orteil, ça ne sert pas à grand-chose au bout du compte. Mais on boite et le temps que ça cicatrise, ça fait un peu mal quand même. Il faut remplacer cette douleur par l’ennui pour avoir une idée ce que j’ai vécu durant le visionnage de Silence. C’est bien loin d’être inintéressant, le traitement de l’État envers ses citoyens catholiques est à la fois horrible et fascinant, la mise en scène est impeccable (réalisation, décors, costumes, acteurs japonais ne semblant aucunement occidentalisés) et les acteurs sont très bons, mais qu’est-ce qu’on s’emmerde par moment. Surtout une fois, l’heure et demie passée. C’est à ce moment-là où les cheveux (s’ils en restent) se dressent en regardant la montre : « Sérieux, il reste encore une heure et dix minutes ?! ».

Comprenez bien que la longueur est indispensable pour renforcer l’empathie envers la souffrance du Spider-Padre. Il n’empêche que, n’étant pas vraiment religieux, j’avais un peu de mal à m’y identifier. J’avais ce côté : « Mon gars, mais qu’est-ce que tu vas t’emmerder avec ça ? Lâche l’affaire. ». J’étais obligé de me refaire l’histoire en remplaçant l’enjeu par un autre ayant plus d’écho à mes yeux (j’imaginais un fan de foot à qui on demandait de renier son club de cœur). Aussi, le parti-pris très catholique m’a parfois agacé. En gros, dans le film, les membres de l’Inquisition japonaise sont des gros malades mentaux et les prêtres, des anges envoyés par Dieu pour dire la Vérité. Alors que bon, l’histoire a prouvé que l’Église, hum, hum…

Par Christophe Menat qui a vécu l’apparition du générique de fin comme la dernière sonnerie de la journée à l’école, le 9 février 2017.

Photo du film Silence avec Andrew Garfield et Adam Driver
Kylo Ren vient de frapper un grand coup en recrutant Spider-Man dans son armée de Sith.

Conclusion

Un Martin Scorsese, ça ne se refuse pas. Mais pour celui-ci, je vous encourage à y réfléchir deux fois avant d’embarquer pour le Japon à bord de votre cinéma le plus proche. C’est long. Ça se focalise sur un truc pas foncièrement captivant. Néanmoins, j’y ai trouvé beaucoup de choses intéressantes, car ça couvre un pan de l’histoire que je ne connaissais pas du tout (la tentative d’Évangélisation du Japon au XVIIème siècle). Bref, vu la durée et les longueurs, je vous invite à attendre une séance peinard à la maison.

+

  • Morceau d’histoire totalement méconnu
  • Mise en scène solide

  • C’est loooooong
  • Côté subjectif parfois agaçant
6/10
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