Critique : Rock Forever

« Oh mon dieu, je viens de vomir… dans mon fute. »

Fiche

D’après la comédie musicale de Broadway
Réalisateur Adam Shankman (Hairspray)
Scénariste Justin Theroux (Iron Man 2), Chris D’Arienzo (Barry Munday), Allan Loeb (Le Mytho – Just Go with It)
Acteurs Tom Cruise (Mission : Impossible – Protocole fantôme), Malin Akerman (Peace, Love et plus si affinités), Bryan Cranston (Contagion), Catherine Zeta-Jones (Mon babysitter), Julianne Hough (Burlesque), Alec Baldwin (la sitcom 30 Rock), Russell Brand (American Trip), Paul Giamatti (Cosmopolis), Diego Boneta, Mary J. Blige (La Couleur des sentiments)
Titre original Rock of Ages
Pays USA Date de sortie 11 juillet 2012
Genre Comédie, Drame, Musical, Romance Durée 2h02
Budget 70 000 000 $
Sherrie, jeune provinciale, rencontre Drew, garçon de la ville, sur le Sunset Strip, alors qu’ils tentent de percer à Hollywood. « Rock Forever » raconte leur histoire d’amour à travers les tubes de Def Leppard, Foreigner, Journey, Poison, REO Speedwagon, et Twisted Sister…

Critique

Spectacle phénomène à Broadway qui se jouait encore lorsque j’ai fait un tour à New-York, il y a quelques mois, Rock Forever était une adaptation très attendue surtout en sachant que le réalisateur n’était pas à premier coup d’essai dans le genre. Il avait notamment réalisé le sympathique Hairspray (lui-même inspiré d’un spectacle de Broadway).

L’attente tournait autour de Tom Cruise notamment en voyant sa performance dans la bande annonce. Il crève l’écran dans Rock Forever, livrant une prestation à des années lumières de ses rôles habituels. On pense notamment à son personnage culte de Tonnerre sous les Tropiques, Les Grossman. Sa prestation de Stacee Jaxx, un rockeur perdu dans les méandres de la célébrité, offre les meilleurs passages du film et les plus drôles sans oublier des scènes de concert où le Tom semble littéralement habité par l’esprit d’un dieu du Rock’n’Roll. Pour l’anecdote qui tue, c’est bien l’acteur qui chante et qui danse dans le film. Pour ce faire, il s’est préparé pendant six mois, à raison de cinq heures de chant et de danse par jour. Clairement, le résultat à l’écran en vaut la chandelle.

La prestation de Tom Cruise est telle que le petit couple, héros du film finissent par nous gonfler un peu. En fournissant une resucée de la petite blonde plouc venue à Hollywood pour devenir une star (même si en fait, elle veut juste trouver l’amour et chanter, « mais bien sûr ma petite, dis-moi tu peux passer sous la table pour qu’on trouve un arrangement ») et du héros déjà en place depuis un moment, l’aidant à accomplir son rêve tout en réalisant le sien (une pierre deux coups), on a un sentiment de déjà-vu assez gonflant. Rien que l’année dernière, Burlesque offrait la même histoire mais au moins Julianne Hough est bien plus belle que Christina Aguilera. La tendance à légèrement parodier permet de trancher avec le sérieux de Burlesque et calme un peu l’exaspération du spectateur habitué au genre comme par exemple avec l’échange suivante:

Sherrie Christian : Je suis une strip-teaseuse au Venus Club !
Drew Boley : Je suis dans un boy band !
Sherrie Christian : [après une longue pause] Tu gagnes.

Toutefois l’avantage de Rock Forever par rapport à la concurrence, c’est sa BO démentielle (« Don’t Stop Believin' » de Journey, « I Love Rock’n’Roll » de Joan Jett, « Rock of Ages » de Def Leppard, « Paradise City » des Guns N’ Roses, entre autres) et son casting de second rôles à faire se damner un ange. Commençons avec mon préféré : Alec Baldwin. Will Ferrell et Steve Carell ont été pressentis pour le rôle mais on n’imagine pas le personnage autrement que par Alec Baldwin. Suivant la sitcom 30 Rock, je n’avais aucun doute sur son potentiel comique mais avec Rock Forever, il va certainement éclater à la face du monde. Son duo avec Russell Brand offre une des chansons les plus hilarantes du film et un petit panel de scènes drôles (ah le mini golf).

On trouve aussi l’acteur Paul Giamatti, excellent surtout lors de ses confrontations avec Heyman mais l’autre vraie surprise du film concerne un rôle n’existant pas dans la pièce originelle, celle de Patricia Whitmore jouée par une très grande Catherine Zeta-Jones. Incarnation de la censure, elle dispose de deux scènes musicales marquantes notamment par la chorégraphie assez ouf. En tout cas, on plaint son pauvre mari joué par l’inoubliable papa de Malcolm ou Walter White, Bryan Cranston (ça me fait du bien de revoir la mimique qu’il affichait souvent dans la série Malcolm).

Revenons à Tom Cruise, si beaucoup ont désormais du mal avec lui à cause du background scientologie, il faut tout de même avouer qu’il est magnifique dans le film du bout des ongles, que ce soit la performance sur scène ou son look confectionné par la costumière Rita Ryack aidée par le styliste rock Tony Sartino. De plus, l’acteur a un talent fou avec les scènes comiques et sa scène avec Alec Baldwin est tout simplement démentielle (celle où Stacey Jaxx parle de l’oiseau de feu).

Conclusion

Rock Forever est un film musical respirant le rock (encore heureux) et doté d’un casting très réussi porté par un Tom Cruise au sommet. Dommage d’avoir intégré cette composante des deux petits jeunes remplis d’espoir et tombant amoureux l’un de l’autre. Ça a l’inconvénient de rallonger la durée du film et de désintéresser épisodiquement le spectateur malgré l’envoutante beauté de Julianne Hough (surtout ses cheveux).
+ – Tom Cruise
– Alec Baldwin
– Catherine Zeta-Jones
– La BO
– L’humour
– Couple plan-plan
– Long
6/10
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