Critique : Restless

L’amour danse avec la mort

Fiche

Réalisateur Gus Van Sant (Harvey Milk, Elephant, Will Hunting)
Scénariste Jason Lew
Acteurs Henry Hopper, Mia Wasikowska (Alice dans la version de Tim Burton et prochainement dans Jane Eyre), Ryo Kase (Outrage, Lettres d’Iwo Jima), Schuyler Fisk, Lusia Strus, Jane Adams
Pays États-Unis Date de sortie 21 septembre 2011
Genre Drame Durée 1h35
Budget 15 000 000 $
Bien qu’en phase terminale d’un cancer, la jeune et jolie Annabel Cotton est animée d’un amour profond de la vie et de la nature. De son côté, Enoch Brae a cessé d’avoir envie de faire partie du monde depuis que ses parents sont tragiquement morts dans un accident. Lorsque ces deux êtres à part se rencontrent à un enterrement, ils se découvrent d’étonnants points communs. Pour Enoch, dont le meilleur ami se trouve être le fantôme d’un pilote de guerre kamikaze, et Annabel, qui voue une fascination à Charles Darwin et à la vie de toute créature, c’est le début d’une relation exceptionnelle. En apprenant la mort imminente d’Annabel, Enoch propose de l’aider à vivre ses derniers jours avec intensité, au point de défier le destin, les traditions et la mort elle-même.

Critique

Restless pose la nouvelle star, la sublime Mia Wasikowska qui a accédé à la postériorité l’année dernière avec l’Alice de Tim Burton. Faut-il voir une coïncidence que la musique de Restless soit jouée par Danny Elfman (compositeur attitré de Tim Burton)? Probablement pas. Le reste du casting est plutôt méconnu si on excepte Ryo Kâse vu dans l’ensorcelant Lettres d’Iwo Jima de Clint Eastwood.

Mais la grande star de l’affiche, c’est avant tout Gus Van Sant. Cet homme, c’est la certitude de bénéficier d’un drame qui s’attachera davantage aux sentiments et aux personnages plutôt que le reste donc aucun artifice, aucune surcharge émotionnelle, la simplicité au service des acteurs. Ce n’est pas pour rien que les acteurs sont sublimés chez lui. Qui a oublié l’extraordinaire prestation de Robin Williams alors cantonné aux comédies (Will Hunting) ou celle de Sean Penn en tant que politicien homosexuel (Harvey Milk). C’est donc avec une grande ferveur qu’on attendait son nouveau film surtout au vu de sa sublime affiche.

Alors quel est le résultat ? Un drame poignant traînant parfois en longueur mais n’oubliant jamais son but. On revisite ici le mythe de Roméo et Juliette, non plus face à leur famille mais à la Mort elle-même. Chronique d’un amour voué à se terminer alors qu’il n’a même pas encore commencé, Restless est le genre de film où les larmes s’accrochent aux rebords de vos yeux, prêtes à jaillir au moindre signe de faiblesse. Il ne va que de votre habilité à les retenir pour vous empêcher de pleurer. Plus on s’approche de la fin, plus la mission devient difficile devant la succession de scènes magnifiques et émouvantes portées par deux jeunes et bon acteurs.

Le film soumet aussi une belle réflexion sur la mort que n’aurait pas renié la série culte : Six Feet Under. Notons aussi une bonne prestation de Ryo Kâse en tant que fantôme d’un soldat kamikaze de la seconde guerre que seul le héros peut voir.

On regrettera une photographie un peu ratée par moment. Je ne sais pas si c’est le cinéma chez moi (UGC Bercy) mais la luminosité était beaucoup trop élevée et la résolution trop basse. Ça donnait certes une sorte de forme éthérée au film plutôt bien vu vers la fin mais l’effet est surprenant au début. Après la réalisation n’a rien d’extraordinaire s’effaçant derrière son sujet et ses personnages comme à l’habitude du réalisateur mais c’est bien pour ça qu’on l’aime.

Conclusion

Un Van Sant mineur mais un beau film tout de même. En revisitant le mythe de Roméo et Juliette, le réalisateur américain nous livre un film touchant et sensible doté d’une belle réflexion face à la mort.

Sa scène culte : la mise en scène de la mort d’Annabel.

Note : 7/10

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