Critique : Real Steel

alias Over the Top 2: Rocky Robot, le champion du peuple
Adapté d’une nouvelle de Richard Matheson (L’Indéracinable) déjà adaptée dans la saison 5 de La Quatrième dimension (épisode 2 : Steel (Sam Kelly en VF))
Réalisateur Shawn Levy
Scénaristes John Gatins (un des scénaristes les plus terrifiants du monde, il faut dire qu’il a pondu les scénarios des pires immondices du septième art : Raymond, Norbit, Appelez-moi Dave et je n’ai cité que les moins pires)
Acteurs Hugh Jackman, Dakota Goyo, Evangeline Lilly, Anthony Mackie, Kevin Durand, Hope Davis, James Rebhorn, Karl Yune, Olga Fonda
Pays États-Unis, Inde Date de sortie 19 octobre 2011
Genre Action, Drame, Science-fiction, Sport Durée 2h07
Dans un futur proche, la boxe a évolué pour devenir un sport high-tech. Charlie Kenton, un ancien boxeur, a perdu toute chance de remporter le championnat depuis que les humains ont été remplacés sur le ring par des robots d’acier de 900 kilos et de 2,40 m de haut. A présent, il n’est plus qu’un manager minable qui utilise des robots bas de gamme fabriqués à partir de pièces de récupération. Il gagne juste assez pour survivre d’un combat à l’autre. Lorsque Charlie touche le fond, il accepte à contrecœur de faire équipe avec son fils Max, qu’il a perdu de vue depuis des années, pour construire et entraîner un champion. Dans l’arène où tous les coups sont permis, les enjeux sont plus élevés qu’ils ne l’ont jamais été. Contre toute attente, Charlie et Max ont une chance, une seule, de faire leur grand retour…

Une bonne surprise. Alors qu’on pouvait s’attendre à un blockbuster enfantin, irritant les adultes par tant de mièvrerie mêlée à de la niaiserie, Real Steel arrive à l’éviter. Bien sûr, ça n’empêche pas les bons sentiments, ni une prévisibilité dans son déroulement (bien aidé par la bande annonce). Le film est une histoire comme Hollywood nous en a déjà pondu des milliers mais qu’on aime malgré tout. Cette fois-ci, il s’agit d’un mix de Rocky et Rend la monnaie, papa (un film avec la gamin de Maman, j’ai raté l’avion) ou encore Over the Top (le film avec Sylvester Stallone en champion de bras de fer).

On pouvait se poser des questions sur la carrure du réalisateur Shawn Levy après tout le mec n’a fait que réaliser des films familiaux mais c’est ce qu’est Real Steel donc pas de pépin de ce côté, ensuite on pouvait se questionner sur sa maîtrise des effets spéciaux parce que Real Steel pèse quand 80 millions de dollars mais ce serait oublier son excellente maîtrise sur les deux opus d’une nuit au musée. Shawn Levy, l’homme de la situation ? Oui, mille fois oui.

La star Hugh Jackman se démerde plutôt pas mal dans le rôle d’un gros loser salaud qui a abandonné son fils, qui arnaque et qui vit dans l’ombre de son passé (on est surpris que le personnage ne soit pas plus édulcoré avec une excuse bidon). Hugh nous montre l’étendue de son talent en faisant un Wolverine soft même si son Wolverine est déjà soft à la base, là on a un Wolverine adapté aux gosses, d’ailleurs en parlant de Wolverine, j’espère que le prochain film consacré au « meilleur dans sa partie » sera un peu plus violent (ça c’était pour l’instant fan de Marvel). En gros, pas de surprise de son côté.

Evangeline Lilly joue la potiche de service et plutôt bien même si parfois elle tape un peu sur le système surtout durant le combat final où on est un peu gêné par tant d’exubérance mais la passion est ce qu’elle est. M’enfin elle n’apparaît que peu dans le film donc elle ne sert pas à grand chose si ce n’est à ajouter une petite amourette heureusement vite expédiée.

Mais la star du film, c’est le jeune Dakota Goyo. On l’avait déjà vu dans Thor où il jouait la version juvénile du fils d’Odin (raah lovely, le fan de Marvel est content, deux échappés du Marvelverse au cinéma). Dans Real Steel, il s’accapare de toute la couverture (le petit chenapan), ne laissant que quelques miettes à ses collègues à la manière de Macaulay Culkin. Le voir danser avec le robot reproduisant ses mouvements derrière est un des nombreux moments jouissifs.

Venons à ce qu’on était venu voir pour Real Steel : les combats de robots. En remplaçant les humains par des robots, les combats deviennent plus violent, plus fun car après tout, il ne s’agit que du métal. Les combats sont le très gros point fort du film. Bien mis en scène, bonne ambiance, tension dramatique parfois palpable, des combats digne de notre enfance où on opposait nos jouets tout en rythmant la musique de Rocky (à moins que ce ne soit que moi). Real Steel, c’est un peu un fantasme d’enfant qui prend vie.

Pour les effets spéciaux, ils sont très réussis à tel point qu’il devient difficile de deviner pour les robots s’il s’agit d’effets spéciaux ou d’une réplique construite. Par contre, c’est moins le cas lors du combat entre un robot et un taureau où la modélisation du taureau est un peu foirée mais Shawn Levy a l’intelligence de limiter le temps de sa présence à l’écran.

Pour finir la dernière bonne idée est de donner une vraie identité à chacun des combattants à tel point qu’il devient facile d’en citer au moins trois à la sortie du film alors que pour la majorité des films du genre, c’est loin d’être le cas. Mon préféré est le plus évident : Atom, tellement humain suivi de près par Noisy Boy.

Dommage toutefois que le film n’est pas davantage approfondit le côté « humain » du robot star du film. Je m’explique davantage dans la partie spoiler à ne lire qu’après avoir vu le film :

Spoiler

On voit bien l’enfant se projeter sur le robot l’humanisant au passage, un peu comme nous tous lorsqu’on était enfant avec nos jouets ou poupées, qui ne croyait pas qu’ils vivaient? D’ailleurs le fait qu’Atom reproduise le comportement de l’enfant y contribue beaucoup. A la manière d’A.I. Intelligence artificielle, chef d’œuvre de Spielberg où un certain malaise s’installait du fait qu’on s’attachait beaucoup à l’enfant-robot, qu’on pleurait quand il était abandonné par ses parents. Mais il ne s’agissait que d’un robot. Dès lors, le chef d’œuvre de Spielberg/Kubrick nous interrogeait: le fait qu’il y ait IA signifie-t-il qu’ils sont doués de sentiments?

Real Steel aurait pu davantage approfondir ce côté-là mais il ne fait que l’effleurer comme ce plan où le robot se regarde dans le miroir et que la caméra zoome longuement dessus (on guette s’il va bouger). Pourquoi avoir mis un tel plan si ce n’est pour davantage entretenir le doute, l’espoir d’un fantastique pour faire du robot le premier à subir une IA perfectionnée: une humanisation en vivant au côté d’humains. Malheureusement pour une raison inconnue (pas assez grand public ? trop trouble ? ou pas assez de temps ?), le réalisateur abandonne cette piste pour revenir à l’histoire de départ, le père et son garçon. C’est vraiment mon grand regret sur ce film surtout que ça aurait pu donner un côté épique à l’histoire.

Autre exemple renforçant un peu le trouble sur le côté « vivant du robot ». Lors du combat final, à chaque fois qu’il tombe au sol, il se relève mais par quel miracle ? Le robot a appris sa hargne en vivant aux côtés des deux héros (leur volonté s’est donc imprimé sur ses circuits, principe de l’IA où la machine apprend et développe une conscience?) ou pur hasard mécanique ?

Ça aurait été moi le scénariste, j’aurais remplacé la fin par : au moment où la reconnaissance vocale se met à déconner, les deux héros sont désemparés. Atom de fait démolir par Zeus. Sa tête se penche vers le garçon. Il le voit pleurer et miracle, la machine « vit ». Son programme se libère des inhibitions, son IA fait un bond en avant, il a conscience de lui-même (ce qui est le propre de l’homme : il a conscience de lui-même et de facto de sa mort). Il supplante donc l’IA perfectionné de Zeus qui au bout du compte n’est qu’un algo capable de prévoir tous les cas possibles mais en aucun cas, un comportement humain ce qu’Atom est désormais capable. Grâce à sa fonction miroir, il a appris des deux humains comme un bébé apprend du monde qui l’entoure. Et puis pour finir, gros plan sur la tête du génie asiatique qui affiche un visage où se mélange étonnement et colère. La plus grande intelligence ne peut rien contre le cœur de l’homme.

Certes ça fait un peu too much mais nous sommes dans l’usine de rêves donc rêvons un peu et puis, c’est un film familial donc profitons.

Un blockbuster familial qui ravira petit comme grand. C’est tellement rare qu’il faut en profiter un maximum.

Sa scène culte : le garçon qui apprivoise Atom.

Note : 7/10

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