Critique : Les Poings contre les murs

Le fils de Bronson

Fiche

Titre Les Poings contre les murs
Réalisateur David Mackenzie
Scénariste Jonathan Asser
Acteurs Jack O’Connell, Rupert Friend, Ben Mendelsohn
Titre original Starred up Date de sortie 4 juin 2014
Pays Royaume-Uni Budget
Genre Drame Durée 1h 45
Eric est un jeune délinquant violent prématurément jeté dans le monde sinistre d’une prison pour adultes. Alors qu’il lutte pour s’affirmer face aux surveillants et aux autres détenus, il doit également se mesurer à son propre père, Nev, un homme qui a passé la majeure partie de sa vie derrière les barreaux. Eric, avec d’autres prisonniers, apprend à vaincre sa rage et découvre de nouvelles règles de survie, mais certaines forces sont à l’œuvre et menacent de le détruire.
Photo du film Les Poings contre les murs avec Jack O’Connell
« Je m’entraîne tous les jours pour devenir le prochain Tom Hardy ! »

Critique

Même si taper des poings contre les murs est une action magnifiée par Rama dans The Raid 2, c’est aussi le titre de la nouvelle réalisation de David Mackenzie, un truc semblant inoffensif au premier abord, mais finalement poignant et tenace comme la mâchoire du héros sur les bijoux de famille d’un gardien de prison (véridique). D’entrée, le ton est donné : un uppercut droit sur le menton.

Pourtant, je n’étais pas spécialement emballé par le film, refroidi par le nom du réalisateur qui a donné naissance à ce film aussi chiant que la mort, Perfect Sense où Ewan et Eva se faisaient des mamours tout en perdant leur sens un par un. Mais les critiques élogieuses, des notes très élevées dans les sites cinéma les plus populaires et une semaine cinématographiquement pauvre ont fini par me convaincre de lui laisser sa chance, et tant mieux.

À la différence du film danois R (non, il ne manque pas des lettres) sur le même sujet et proposant grosso modo la même trame (à quelques nuances près), Les Poings contre les murs propose une aventure plus viscérale et moins lente. R avait trop tendance à vouloir illustrer l’ennui dans les prisons, une idée louable, mais moyennement fun. La grande puissance du film du jour est à chercher du côté de son trio d’acteurs terriblement inspirés : Jack O’Connell (le chef de la bande d’Eden Lake et Calisto dans le nouveau 300), Rupert Friend (le Peter Quinn de la série Homeland et le prochain Hitman) et le terrifiant Ben Mendelsohn qui retrouve un rôle à la hauteur de celui qu’il détenait dans Animal Kingdom.

Mon dieu, ils n’ont pas castré Bronson…

Le film a l’intelligence de nous mettre directement dans le bain avec Eric (Jack O’Connell), un gars habitué au milieu carcéral (un peu comme nous maintenant, vu la profusion d’œuvres dans cet univers) et ça se voit. Le film commence avec la routine d’accueil d’un nouveau détenu dans la prison. Le chemin se fait très vite : tac, tac, tac et boum, dans la cellule. Pas de blablas, direct dans le vif du sujet.

D’ailleurs, pour illustrer son habitude, Eric nous file une astuce géniale pour construire une arme à l’aide d’un briquet, d’une brosse à dents et d’un rasoir sans oublier un excellent moyen pour le planquer. Le MacGyver de la prison. Sauf qu’ici, il n’est pas question de s’évader, mais de retrouver un père. L’introduction de ce dernier est vraiment excellente car inattendue (l’avantage d’aller voir un film sans mater la bande-annonce, c’est fou ça). Dès lors, j’ai été vite impliqué et me suis passionné pour le quotidien d’Eric, même si on peut regretter quelques rôles clichés comme le maton sadique.

Les meilleurs passages du film sont à attribuer aux scènes de groupe où chacun parle de ce dont il a envie tout en ayant pour objectif d’apprendre à gérer sa colère. Un truc qui rappelle pas mal la sitcom de Charlie Sheen, Anger Management et son hilarant groupe de sadiques. Non seulement les acteurs principaux sont excellents, mais les secondaires aussi. Ils arrivent rapidement à captiver grâce à leurs charismes. D’ailleurs, il y en a un, quand je l’ai vu de loin pour la première fois, j’ai hurlé avec des gros yeux (ceux que tu affiches quand tu crois voir dans la rue quelqu’un censé être mort depuis des années): « Adebisiiiiiiiiii ! ».

Photo du film Les Poings contre les murs avec Jack O’Connell et Ben Mendelsohn
Ben et Jack jouent à un nouveau jeu en vogue où il faut soutenir le regard de l’autre le plus longtemps possible. Et encore une fois, Ben s’en sort haut la main. Mais il y a tout de même des forts soupçons de dopage… Un tel regard vide pouvant difficilement signifier autre chose.

Conclusion

Malgré la prolifération des films de prison, Les Poings contre les murs réussit à tirer son épingle du jeu et offre une aventure dense aussi bien au niveau du cerveau que des tripes.
+ – Acteurs géniaux
– On a retrouvé le fils de Bronson
– La séquence géniale du premier combat d’Eric
– De l’adrénaline à gogo
– Il manque ce petit truc pour devenir grand
Trophée8/10
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