Critique : Le Trône de fer : Game of Thrones – Saison 1

S’il n’en devait rester qu’un

Fiche

D’après la saga littéraire Le Trône de fer de George R. R. Martin
Créateur David Benioff, D.B. Weiss
Acteurs Sean Bean (le Boromir de la saga Le Seigneur des Anneaux, Eddard Stark dans la série), Lena Headey (Sarah Connor dans la série Terminator, Cersei Lannister dans la série), Jason Momoa (le futur Conan, Khal Drogo dans la série), Mark Addy (Robert Baratheon), Nikolaj Coster-Waldau (Jaime Lannister), Peter Dinklage (Tyrion Lannister), Alfie Allen (Theon Greyjoy), Emilia Clarke (Daenerys Targaryen), Iain Glen (Ser Jorah Mormont), Kit Harington (Jon Snow), Sophie Turner (Sansa Stark), Maisie Williams (Arya Stark), Richard Madden (Robb Stark) et … je m’arrête là, y en a beaucoup trop pour tous les citer (toute la richesse de la série)
Titre original Game of Thrones
Pays États-Unis Format 60mn
Genre Drame, Fantasy Chaîne HBO
Nombre d’épisodes 10
Sur le continent de Westeros, le Roi Robert Baratheon règne sur le Royaume des Sept Couronnes depuis qu’il a mené à la victoire la rébellion contre le Roi Fou Aerys II Targaryen, dix-sept ans plus tôt. Son guide et principal conseiller, Jon Arryn, venant de décéder, il part dans le nord du royaume demander à son vieil ami Eddard Stark, seigneur suzerain du Nord et de la Maison Stark, de remplacer leur regretté mentor au poste de « Main du Roi ». Eddard, peu désireux de quitter ses terres, accepte à contrecœur de partir à la Cour avec son jeune fils Bran et ses deux filles, alors que Jon Snow, son fils bâtard, se prépare à intégrer la fameuse Garde de Nuit : la confrérie protégeant le Royaume depuis des siècles à son septentrion, de toute créature pouvant provenir d’au-delà du Mur protecteur. Mais, juste avant le départ pour le Sud, Bran fait une découverte en escaladant une tour de Winterfell dont découleront des conséquences inattendues…

Dans le même temps, sur le continent Est, Viserys Targaryen, héritier « légitime » des Sept Couronnes et fils d’Aerys, projette de marier sa jeune sœur Daenerys à Drogo, le chef d’une puissante horde de cavaliers nomades afin de s’en faire des alliés, en vue de la reconquête du royaume. Mais Viserys est presque aussi instable mentalement que son père, la folie étant un trait génétique courant chez les Targaryen, qui a cependant épargné sa sœur Daenerys.

La meilleure série de cette année et de loin

Ils sont rares les séries qui, tels des chiens enragés, parviennent à vous saisir à la gorge pour ne plus vous lâcher jusqu’à la fin. Il y a bien eu 24 et Lost mais ils ont trépassé. La plupart des séries ont besoin de mettre en place les enjeux pendant parfois un temps désespérément long à tel point qu’ils ne deviennent intéressant qu’à partir de la deuxième saison, d’autres au contraire nous happent dès le début avant de s’effriter avec l’âge comme Prison Break, 24 et Lost (même si les dernières saisons ont réussi à faire repartir la machine).

La première saison de Le Trône de fer est un véritable modèle. Pas de perte de temps, ni d’ellipse, les évènements débutent, les enjeux se mettent progressivement en place mais l’ingéniosité de la série est de renouveler ses enjeux à chaque épisode. Je veux dire par là que les twists sont légions, la bataille pour le trône de fer connaît des rebondissements redistribuant toutes les cartes. La tension dramatique est palpable aidée par un casting de toute beauté dirigé par un Sean Bean impeccable dans le rôle d’Eddard Stark. Plus les épisodes défilent, plus la série se bonifie pour atteindre l’excellence dans ses derniers épisodes.

Le trône de fer pousse le vice à finir chaque épisode avec un cliffhanger de salaud (imaginez un peu la fin de la saison 2 d’Hero Corp pour chaque épisode, l’attente entre chaque semaine est longue, longue).

De plus, gardez bien en tête qu’étant adapté (et plutôt fidèlement d’après les lecteurs), la série n’est pas soumise à des contraintes marketing ainsi les personnages les plus populaires peuvent mourir (contrairement à 99,9% des séries ne faisant jamais mourir leurs stars sauf à la fin de la série, vous imaginez 24 heures chrono sans Jack Bauer ?).

33 millions d’euros de budget

Soit environ 3,3 millions d’euros par épisode (si on divise le budget de part égale entre chaque épisode, ce qui n’est pas le cas, je pense). C’est moins que Deadwood (5 millions par épisode), Rome (9 millions) mais le même que Les Tudors avec qui il partage aussi le même lieu de tournage : l’Irlande.

Pour le fun, il faut savoir qu’un film fantastique ou d’horreur français bénéficie généralement de 2 à 3 millions d’euros de budget soit moins que le prix d’un épisode de Le Trône de Fer.

Concrètement, qu’en est-il ? On prend une belle claque. Les paysages de l’Irlande sont à tomber, de plus la série prend le soin de les diversifier ainsi on traversera un désert ensoleillé et enneigé, le château du roi, la patrie du seigneur Stark : Winterfell et le plus impressionnant de tous : le Mur qui marque la délimitation du royaume des territoires du nord où un danger rôde. Ce mur haut de plusieurs kilomètres en mettra plein la vue.

Ah oui, j’ai aussi oublié de parler du Val, gigantesque terre arborée. Avec Le Trône de Fer, vous allez en voir du pays. Aussi, la série comme ses comparses précédemment cités prend le soin d’éviter les effets spéciaux ridicules. On aura juste des paysages ajoutés par ordinateur pour enrichir le visuel mais ils sont tellement bien incrustés qu’ils en deviennent presque invisible.

Les costumes sont de toutes beautés entre les robes des femmes et les armures des hommes.

Tout est fait techniquement pour qu’on y croit.

Une série sur des personnages et quels personnages !

Le Trône de Fer n’oublie jamais ses personnages. Il n’oublie pas de les étoffer, de les doter d’un passé, d’un enjeu. C’est le gros avantage d’adapter d’une série de livres très riches (quatre sont sortis et au final, on devrait en avoir 7) dont une saison représente un livre. L’écriture de chaque épisode est l’objet d’un soin particulier, l’auteur des romans a réservé la possibilité d’écrire un épisode par saison (il était scénariste avant de devenir écrivain), le reste étant écrit par l’équipe de scénaristes habituelle.

La série recèle des richesses digne d’un Tolkien, chacune des maisons du Royaume (neuf au total) possède sa propre histoire et sa propre devise comme « Les Lannister payent toujours leurs dettes ». Le monde en lui-même est unique, bénéficiant comme la Terre du Milieu, de sa propre cartographie originale (très bien détaillée dans un des meilleurs génériques existant). La particularité de ce monde est la durée de ses saisons, il est murmuré avec crainte la durée du dernier hiver : 10 ans !

Chaque personnage a sa place dans ce monde où les maisons luttent pour prendre la main du royaume. On s’attachera très rapidement aux différents protagonistes, ce qui est très rare dans les séries où généralement seul deux ou trois personnages sont étoffés, le reste étant relégué à la figuration.

La série a conservé l’idée de lecture des romans où un chapitre est consacré à un personnage. Ainsi dans chaque épisode, environ cinq minutes sont consacrés à un personnage avant de passer au suivant.

De plus, il faut savoir que si le genre de la série est l’heroic-fantasy, il n’a finalement que peu de fantasy. On est plus proche d’un drame historique au moyen-âge que du Seigneur des Anneaux malgré certains éléments (les dragons avaient existé, magie noire brièvement abordée et autres que je ne citerais pas pour ne pas spoiler). Le véritable sujet de cette saison étant le jeu pour le trône (d’où le titre original : Game of Thrones). Je ne sais pas si ce sera toujours le cas pour les saisons suivantes surtout vu la fin.

Parlons aussi de l’impressionnant Jason Momoa, s’il arrive à garder le même jeu pour le futur Conan, on est en passe de bénéficier d’un très bon film.

La meilleure série de cette année sans aucune hésitation. S’il n’en devait rester qu’un, ce serait Le Trône de Fer.

Elle a toutes les qualités qu’on demande d’une série et aucun défaut : background étoffé, personnages riches, décors époustouflants, intrigue aux twists multiples mais jamais improbables (et ça, c’est magnifique).

Une seule chose pour finir : « Merci, HBO ».

Son épisode culte : Dur, dur de choisir. On va dire le pilote qui nous affirme déjà le caractère exceptionnel de la série.

Son final : Un petit cliffhanger pour nous emmerder. 10 mois d’attente, ça va être long et les autres séries paraitront fades.

Note : 10/10

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