Critique : Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur

Arthur of War

Fiche

Titre Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur Titre VO King Arthur: Legend of the Sword
Réalisateur Guy Ritchie Scénaristes Joby Harold, Guy Ritchie, Lionel Wigram
Acteurs Charlie Hunnam, Aidan Gillen, Djimon Hounsou, Astrid Bergès-Frisbey, Jude Law, Eric Bana
  17 / 05 / 2017 Durée 2h 06
Genre Action, Aventure, Drame, Fantasy, Fantastique Budget 175 000 000 $

Jeune homme futé, Arthur mène sa bande et fait régner l’ordre sur les faubourgs de Londonium. Il ne se doute pas encore du destin auquel il est promis… Pourtant, le jour où il s’empare de l’épée Excalibur, il empoigne du même coup son avenir. Dès lors mis au défi par le pouvoir du glaive, Arthur est contraint de faire des choix sans retour en arrière possible. Il rejoint la Résistance et rencontre une mystérieuse jeune femme, Guenièvre. Tout en apprenant peu à peu à manier l’épée, il doit surmonter ses démons intérieurs et parvenir à unir un peuple pour vaincre le tyran, Vortigern. Parviendra-t-il à venger ses parents assassinés par ce monstre et à recouvrer sa couronne et son rang ?

Photo du film Le Roi Arthur: La Légende d’Excalibur avec Charlie Hunnam
« Euh, j’ai fait ça tout seul ? Ben dis donc, je ne sais pas ce qu’il y avait dans le shot que je viens de boire, mais c’était de la bonne ! Comment ? C’est offert par un gaulois blond qui était accompagné d’un roux enrobé et un petit chien blanc ? Ils venaient du Marais ? »

Critique

Après Sherlock Holmes, le british Guy Ritchie s’attaque à une autre figure emblématique du pays de Sa Majesté. Le Roi Arthur. Voilà ce qui promet un cocktail détonnant à Camelot.

La scène d’introduction résume toute la folie de ce film. Que ce soit ses qualités ou ses défauts. En toute franchise, ses faiblesses sont si flagrantes qu’il est très facile de démonter Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur. Seulement, tous ses atouts font que j’ai envie de le défendre. Et ardemment.

Au nom de la (vraie) fantasy

La dernière fois que j’avais vu Arthur au cinéma. Clive Owen endossait le rôle et croisait P’tit Excalibur (le surnom qu’il donne à son je vous laisse deviner quoi) avec Keira Knightley. Dix ans après, je me rappelle encore que la déception avait été grande, car zéro trace de fantasy. Tout avait été fait pour que ce soit un truc ultra-réaliste. Or ce n’est pas ça qui me plaît dans la mythologie arthurienne. Même si Kaamelott ne le faisait pas non plus.

Pour le film du jour, c’est avec une grande surprise que j’ai débuté la séance. Il faut dire que la scène d’ouverture balance une bataille dantesque et épique n’ayant rien à envier aux Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Si j’annonce « avec surprise », c’est que les bandes-annonces que j’avais vues ne le laissaient pas présager. Je m’attendais à quelques scènes de style fantastique à l’arrache (genre vision sous champ’), mais certainement pas à une grosse partie du film.

Quand l’ambition dépasse les moyens

Hélas, l’ambition de Guy Ritchie ne colle pas avec le budget. Le gars tente des scènes si folles, si culottées et si denses que les gars des images de synthèse n’arrivent pas à suivre avec le pognon alloué. Dès lors, le sublime côtoie la laideur. Notamment avec les personnages numériques ayant une décennie de retard. Parmi les plans remarquables, je retiens notamment la Dame du Lac, les trois monstrueuses femmes et le grand méchant (I fall in love of sa cape 😛 ). Des images de fantasy pure. Le genre qui fait vibrer l’échine.

En plus de ça, Guy Ritchie continue avec son montage si atypique même si je regrette que sa reprise de la scène culte de Snatch ne soit pas aussi aboutie. Toutefois, elle intervient au parfait moment. Pour boucler le tout, le mec pète complètement un plomb sur le climax et tente des choses de taré. Pour faire simple, c’est le jeu vidéo God of War qui prend vie au cinéma. Oui, oui, God of War avec Kratos qui combat des titans. C’est tellement ouf qu’on se croirait devant une cinématique de jeu vidéo. Rien que pour ça, merci Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur. Il pourrait ouvrir une nouvelle voie. C’est bien pour ça que j’ai facilement oublié la laideur de certains passages alors qu’elle m’avait rebuté dans Warcraft: Le Commencement.

Le Roi Lion, euh, non pardon, Arthur

L’histoire, en dehors de la touche reconnaissable entre milles de son réalisateur et du côté fantasy très prononcé, demeure classique. En bref, Le Roi Lion avec une volonté de vouloir asseoir un univers cinématographique partagé. Par contre, j’ai beaucoup aimé Charlie Hunnam dans le rôle principal. Le mec incarne un Arthur semblant sortir d’un film de Guy Ritchie de la bonne vieille époque. Dans une certaine mesure, il fait penser au gitan incarné par Brad Pitt dans Snatch. Comme dans Pacific Rim, le mec arrive à être parfait dans l’action et le drame. Les flash-back avec son père sont chargés émotionnellement. De l’autre côté, Jude Law est étonnamment bon. Si j’en suis étonné, c’est qu’il m’avait paru ridicule dans les bandes-annonces. La Loi se paye même le luxe de m’avoir impressionné sur certains passages, là où beaucoup de ses confrères du mal sombrent dans le ridicule. Le reste du casting est davantage anecdotique. Ça ne m’a pas empêché d’apprécier le Mage et Bleu avec son papa.

« Tou vas mourir, Arthour ! »

Impossible de finir la critique sans un mot sur le flop magistral que Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur a connu au box-office américain. Environ, 15 millions pour ses trois premiers jours. Je le rappelle, il en a coûté 175. C’est désastreux. Les raisons ? Pour ma part, elles sont au nombre de deux. D’un, le marketing du film a été très mal géré. Je pense que s’ils avaient davantage mis l’accent sur le côté fantasy du film, ce dernier aurait pu acquérir plus de notoriété. Or, en me fiant aux BA ou aux posters que j’ai vus, cet aspect n’était que très peu mis en avant. C’est pour ça qu’avant la séance, je craignais d’avoir un bis repetita du Roi Arthur de 2004. De deux, Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2… Ça se passe naturellement de commentaire.

En tout cas, on peut déjà se poser la question de savoir si Charlie Hunnam n’est pas un acteur maudit. Après tout, la dernière fois qu’il avait posé pour un blockbuster, c’était Pacific Rim. Par contre, là, je vois mal comment la Chine peut sauver un film consacré au détenteur d’Excalibur. À moins qu’on ne renomme le film en God of War. Ce qui serait une publicité à peine mensongère.

Par Christophe Menat content d’avoir fait un tour dans la mythologie arthurienne, même si ce n’est que pour une fois, le17 mai 2017.

Photo du fllm Le Roi Arthur: La Légende d’Excalibur avec Jude Law
Ce mec-là, faut l’inviter quand tu veux faire un barbecue.

Conclusion

Son énorme flop au box-office marquera malheureusement la fin d’une volonté d’installer un nouvel univers partagé autour de la légende arthurienne. C’est dommage, car malgré ses défauts, Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur a beaucoup de qualités plaisantes. Un abondant côté fantasy très réussi, notamment avec un méchant vraiment badass. Des scènes d’action complètement folles (ce climax de jeu vidéo !). Une histoire narrée à la façon Guy Ritchie de chez Snatch. Un Charlie Hunnam (maudit ?) impeccable et investi. Personnellement, je trouve ça bien suffisant pour oublier que les effets spéciaux ne sont pas à la hauteur des ambitions du réalisateur.

+

  • Guy Ritchie se lâche totalement dans les scènes d’action
  • Je ne crois pas avoir vu un film avec un côté fantasy aussi cool
  • Moments émouvants
  • Je vous l’ai dit que le côté fantasy était vraiment cool ?

  • Les effets spéciaux n’arrivent pas à suivre les ambitions
  • Histoire tout de même très classique dans le fond
Trophée8/10
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