Critique : Le Monde fantastique d’Oz

Oz au Pays des Merveilles

Fiche

D’après le roman The Wonderful Wizard of Oz de L. Frank Baum
Titre Le Monde fantastique d’Oz
Réalisateur Sam Raimi
Scénaristes Mitchell Kapner, David Lindsay-Abaire
Acteurs James Franco, Mila Kunis, Rachel Weisz, Michelle Williams, Zach Braff, Joey King, Tony Cox, Bruce Campbell, Abigail Spencer, Bill Cobbs, Martin Klebba
Titre original Oz: The Great and Powerful Date de sortie 13 mars 2013
Pays États-Unis Budget 200 000 000 $
Genre Action, Aventure, Fantastique Durée 2h07

Lorsque Oscar Diggs, un petit magicien de cirque sans envergure à la moralité douteuse, est emporté à bord de sa montgolfière depuis le Kansas poussiéreux jusqu’à l’extravagant Pays d’Oz, il y voit la chance de sa vie. Tout semble tellement possible dans cet endroit stupéfiant composé de paysages luxuriants, de peuples étonnants et de créatures singulières ! Même la fortune et la gloire ! Celles-ci semblent d’autant plus simples à acquérir qu’il peut facilement se faire passer pour le grand magicien dont tout le monde espère la venue. Seules trois sorcières, Théodora, Evanora et Glinda semblent réellement douter de ses compétences…

Grâce à ses talents d’illusionniste, à son ingéniosité et à une touche de sorcellerie, Oscar va très vite se retrouver impliqué malgré lui dans les problèmes qu’affrontent Oz et ses habitants. Qui sait désormais si un destin hors du commun ne l’attend pas au bout de la route ?

Critique

Tim Burton avait vendu son âme en tournant la suite d’Alice au Pays des Merveilles. Mauvais film ponctué par un final aberrant où une Alice en armure combattait un dragon… mais il a rapporté un sacré paquet de billets verts. Flairant la bonne affaire chez Disney, ils ont décidé de remettre ça (sans Danette, les cons) avec un autre chef d’œuvre, Le Magicien d’Oz et un autre bonhomme taxé de génie grâce à ses premiers films géniaux, Sam Raimi.

« Tim Burton avait vendu son âme en tournant la suite d’Alice au Pays des Merveilles. »

Heureusement, ils nous ont évité le pire : le retour de Dorothy, l’héroïne, devenue grande avec son petit chien devenu plus vieux (peut-être même avec un pied dans la tombe). Au lieu de ça, ils ont décidé d’approfondir un des personnages les plus populaires de la saga, le magicien d’Oz himself. Le nouveau film de Sam Raimi décide de revenir sur l’arrivée d’Oscar plus couramment surnommé Oz au pays d’Oz (oui, c’est le même nom, c’est un peu comme le prénom France).

Bien évidemment, le scénario est la plus grosse faiblesse du film. On a l’impression grosso modo d’assister à une sorte de remake du film original (avec un singe volant et une fille en porcelaine au lieu du lion, de l’épouvantail et du robot) mixé au scénario d’Alice au Pays des Merveilles. Alice/Oz se balade dans ce pays merveilleux, s’enthousiasme sur les décors et la population locale et doit affronter un grand ennemi, le dragon/reine pour Alice et les sorcières pour Oz.

« Le scénario est la plus grosse faiblesse de Le Monde fantastique d’Oz. »

Heureusement, Sam Raimi a beaucoup plus de talents que Tim Burton (le nouveau en tout cas parce que l’ancien Tim s’est barré, on ne sait pas où) et offre un film très solide ne donnant jamais envie de simuler une télécommande magique pour faire « avance rapide » ou nous faisant soupirer devant tant de naïveté ou de détails agaçants. Déjà, le réalisateur découvert grâce à Evil Dead s’amuse beaucoup avec la réalisation. La première demi-heure multiplie les tentatives d’innovations toutes payantes comme ce cadrage en mode « The Artist » avec du son en 2.0 ou ce très beau plan où Oz et Mila Kunis (désolé, impossible de me rappeler du nom de son personnage, je l’appelais Miss Hulk dans ma tête) tentent d’échapper à un singe volant. La caméra y fait un drôle de mouvement hypnotisant. Malheureusement, Sam s’assagit par la suite, se contentant de délivrer des plans efficaces à la fois drôle (avec Finley incarné par Zach « Scrubs » Braff) et émouvant (la petite fille en porcelaine). Toutefois, il se réveille à la fin avec un beau final où Oz fait preuve d’ingéniosité pour combattre le méchant.

[spoiler title= »La fin »]J’ai beaucoup aimé le visage de James Franco dans la fumée, ça donne vraiment une impression de toute puissance au personnage en plus d’être marquant visuellement. Quand au combat final « Neo VS Smith » entre les deux sorcières, c’est aussi efficace et ça donne une petite idée de ce à quoi aurait pu ressembler le film Warcraft s’il avait été réalisé par Sam Raimi. Dommage toutefois que ce soit aussi court.[/spoiler]

Au rayon des effets spéciaux, pas de surprise. Ça se voit vachement mais ça reste très beau. Bien plus en tout cas que l’Alice de Tim Burton. Les décors sont bien barrés notamment lors de l’arrivée au pays d’Oz et pour le village de porcelaine. Par contre, j’ai été déçu par la Cité d’Émeraude, je m’attendais à un truc plus impressionnant visuellement. Les acolytes de synthèse d’Oz sont suffisamment humains pour qu’on s’attache.

Au rayon des acteurs, j’ai beaucoup aimé l’Oz de James Franco. Espiègle, égoïste, profiteur et charmeur, il est bien loin d’être un personnage lisse ce qui le rend encore plus attrayant. Ça change un peu des héros cleans. De plus, il emploie des gestes de magicien rendant son personnage encore plus crédible et avec un vrai sens du spectacle (son exubérance rend les mimiques de James Franco réellement drôles). Une retrouvaille gagnante pour le couple Franco/Raimi ayant déjà officié ensemble sur la saga Spider-Man. Pour les sorcières, Mila Kunis sort du lot. Difficile de ne pas succomber à son charme. Les deux autres (Michelle Williams et Rachel Weisz, deux actrices que j’adore) ont bien du mal à se mettre à son niveau.

« Espiègle, égoïste, profiteur et charmeur, Oz est bien loin d’être un personnage lisse ce qui le rend encore plus attrayant. »

Le film fait aussi son affaire avec la 3D offrant beaucoup de jaillissements réussis dont certains sont parfois inattendus rendant le procédé encore plus spectaculaire.

Une suite est déjà prévue par les mêmes scénaristes mais sans Sam Raimi.

Conclusion

Débutant sur les mêmes sentiers que le catastrophique Alice de Tim Burton, l’Oz de Sam Raimi se révèle heureusement plus réussi. A défaut d’être transcendant, il est un film familial (avec tous les défauts que cela comporte) efficace.

En tout cas, il m’a donné envie de voir l’original Le Magicien d’Oz. Rien que pour ça, merci.

+ – James Franco
– Mila Kunis
– les décors
– les acolytes de synthèse d’Oz
– la première demi-heure et le final
– histoire convenue et déjà vue
– je préfère quand Sam Raimi fait un film plus adulte
7/10
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