Critique : Le Hobbit : La Désolation de Smaug

« Come now ! Don’t be shy. Step into the light ! »

Fiche

D’après le roman de J.R.R. Tolkien
Titre Le Hobbit : La Désolation de Smaug
Réalisateur Peter Jackson
Scénaristes Fran Walsh, Philippa Boyens, Peter Jackson, Guillermo del Toro
Acteurs Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage, Ken Stott, Graham McTavish, William Kircher, James Nesbitt, Stephen Hunter, Dean O’Gorman, Aidan Turner, John Callen, Peter Hambleton, Jed Brophy, Mark Hadlow, Adam Brown, Orlando Bloom, Evangeline Lilly, Lee Pace, Luke Evans, Benedict Cumberbatch, Mark Hadlow
Titre original The Hobbit: The Desolation of Smaug Date de sortie 11 décembre 2013
Pays États-Unis, Nouvelle-Zélande Budget
Genre Aventure, Drame, Fantastique Durée 2h 41

Les aventures de Bilbon Sacquet, paisible hobbit, qui sera entraîné, lui et une compagnie de Nains, par le magicien Gandalf pour récupérer le trésor détenu par le dragon Smaug. Au cours de ce périple, il mettra la main sur l’anneau de pouvoir que possédait Gollum…

Critique

Un an. Soit le temps qu’il a fallu pour avoir le droit de retourner en Terre du Milieu et de continuer la Quête des nains. Mais aussi le temps à patienter avant l’ultime épisode qui s’annonce déjà grand (le cliffhanger de La Désolation de Smaug est probablement le plus épique et frustrant tout genre confondu, seul celui de L’Empire contre-attaque peut rivaliser). Avant d’embrayer sur le trois, il faudrait peut-être parler de celui qui vient de sortir. Non mais, je dis ça comme ça.

Sans badiner, La Désolation de Smaug est supérieur en tout point à Un Voyage Inattendu. Attention, je parle en termes de plaisir pris, car ça n’a pas de sens de comparer les deux vu qu’ils font partie d’une même trame. Dans cette suite, l’atmosphère enfantine recule pour laisser place à celle qui donnera Le Seigneur des Anneaux. Le temps de l’innocence est terminé, le Mal est de retour ! En gros, le film conserve cet humour léger, parfois franchement drôle (mention spéciale à la séquence de bravoure de Bombur coincé dans un tonneau) mais verse dans l’horreur pur et dur avec un bestiaire épatant (les Araignées en tête) et des mises à mort stylées (pas mal de décapitations d’orques). Un mélange si typique du style Jacksonien (il ne faut pas oublier qu’il a commencé sa carrière avec Bad Taste, Les Feebles et Braindead).

La Désolation de Smaug est supérieur en tout point à Un Voyage Inattendu.

Si vous avez été épaté par les scènes d’actions d’Un Voyage Inattendu, préparez-vous à recevoir une grosse fessée avec La Désolation de Smaug. Tellement de scènes mémorables, avec sur le trône, la séquence de rafting des tonneaux. La meilleure scène film, de loin ! Le réalisateur Néo-Zélandais s’est littéralement lâché. Je vais vous avouer que j’avais du mal à voir comment des nains foutus dans un tonneau et en train de descendre une rivière pouvaient donner un truc trépidant. Et j’ai vu le résultat. Et j’ai fermé ma gueule !

Tout de suite après, LE passage du film concerne le grand Smaug. J’avais été vachement déçu par son design dans la bande-annonce qui me faisait trop penser à la dragonne de Shrek (pas franchement un modèle pour une créature aussi légendaire et terrifiante). Mais là, pfiou. Du lourd. De la voix (merci Benedict) jusqu’à son envergure, on y croit à fond ! L’image la plus marquante est probablement celle où Smaug se dévoile entièrement face à un Bilbon tout riquiqui. Ca calme ! Quand il crache du feu, ce ne sont pas des flammèches, ni un lance-flamme lambda, mais la bombe atomique des lance-flammes.

Tiens en parlant de Bilbon, je voulais dire quelques mots sur Martin Freeman. Il m’a épaté par sa performance comique (bien plus abouti dans cette suite). Un style si unique, si Anglais diront certains. Parmi ses meilleures blagues, j’hésite entre le début de la scène des tonneaux et lorsqu’il réveille Smaug. En tout cas, il prouve qu’il est un acteur à suivre et le choix parfait pour incarner Bilbon.

Smaug est l’attraction du film !

Je ne reviendrais pas sur le casting déjà présent sur le premier, préférant m’attarder sur les nouveaux venus. Commençons avec la plus mémorable, oui « la » car il s’agit d’une femme (un bon moyen de faire taire les détracteurs du premier qui ont tellement souligné l’aspect « macho ») en l’occurrence Evangeline Lilly, la Kate de Lost. Venue apporter un peu de féminités dans ce monde d’hommes (de brutes ?), elle est aussi derrière une love story aussi touchante qu’inattendue (non, pas le voyage mais la love story, suis un peu, bordel). J’ai été surpris car j’ai du mal à blairer l’actrice (sa Kate était insupportable). Fort heureusement, Peter Jackson a l’intelligence de ne pas trop s’y attarder (juste le nécessaire). Pour information, il faut savoir que le personnage n’existe pas dans le bouquin (un exemple parfait des rajouts pour densifier le film par rapport au roman d’origine).

Un autre signe son grand retour : Legolas. Flanqué d’immondes lentilles et d’un buste bizarre donnant l’impression qu’il a pris des stéroïdes, Orlando Bloom m’a un peu déstabilisé. J’ai eu du mal à retrouver celui si élégant du Seigneur des Anneaux. Peut-être est-ce voulu pour montrer l’évolution du personnage comme pour Thor : passage de la brute avide de batailles et de violence vers un style plus héroïque et élégant. À voir. En tout cas, le pauvre, c’est celui qui bénéficie des effets spéciaux les plus foirés (mention spéciale à sa dernière scène où il chevauche une monture pour pourchasser un orque).

Il en reste encore deux. Luke Evans, le méchant de Fast & Furious 6 et Zeus dans le mésestimé Les Immortels, dans un rôle assez mineur pour cet épisode. Il devrait toutefois trouver son moment de gloire dans la suite.

Lee Pace, lui, il m’a bien éclaté. Le timide Ned de la série Pushing Daisies dévoile sons sens du spectacle shakespearien pour jouer un roi bien pervers comme il faut. Une telle réussite que j’ai été déçu de voir son passage si bref. On le retrouvera prochainement en tant que Ronan l’Accusateur dans le Marvel, Les Gardiens de la Galaxie. Par contre, il y a un truc que je n’ai pas aimé, c’est le couple composé par le maître de Lacville et Alfrid qui fait un peu Théoden de Rohan/Grima Langue-de-Serpent du pauvre. Surtout, l’intrigue secondaire qui en découle n’est pas franchement intéressante même si elle implique Barde (Luke Evans).

2h 41 ? Ah bon ?

Autre point où La Désolation de Smaug dépasse son prédécesseur concerne les décors. Dans Un Voyage Inattendu, on retrouvait surtout des endroits déjà traversés auparavant comme la Comté ou Fondcombe limitant ainsi la découverte des nouveaux lieux même si Gobelinville et la maison de Radagast le Brun, ce n’est pas de la merde. Toutefois, cette suite frappe fort avec des endroits mémorables comme la forêt noire (composée d’araignées qui ont fait péter un câble ma copine arachnophobe – même moi, je n’étais pas complètement rassuré – une grosse réussite), Lacville (semblant être la demi-sœur de la ville qui longe l’école de sorciers d’Harry Potter, les deux n’ont pas la même mère, celle de Lacville étant Venise) sans oublier Erebor avec sa salle de trésors à faire pâlir celle d’Aladdin. Un régal pour les yeux, ces nouveaux endroits.

Mince, il y avait tellement de choses à dire que j’ai failli oublier Beorn. Le métamorphe claque ! Malheureusement, il est si peu exploité. Dans la version longue ? Je croise les doigts. Pour terminer, je voulais rendre hommage à ce jump-scare qui aura fait sursauter tout le monde dans la salle ! Peter Jackson a bien dû se marrer lors de l’avant-première, car ceux qui ont regardé les bonus de la saga savent que le bonhomme est un sadique ! Et le pire ? Il le sait.

Conclusion

Au départ, j’étais inquiet du fait que cet épisode aurait dû être la première moitié d’un seul film. Comment Peter Jackson allait-il pouvoir justifier le fait qu’il prenait pour Le Hobbit la même durée que pour sa trilogie Le Seigneur des Anneaux alors que sur papier, l’écart en nombre de pages est abyssal ? Tout simplement en faisant l’inverse. Au lieu de se débarrasser d’intrigues et de personnages jugés superflus, son équipe a dû en rajouter. Le résultat est 2h 41 de pur bonheur, sur un rythme élevé (dès le démarrage) et parsemés de scènes d’actions mémorables. Le tout se terminant sur un cliffhanger de malade ne donnant qu’une seule envie : voir la suite ! Quoi ? Il faut attendre un an. Et si je boude, ça peut marcher ? Non ? Bon ben, je vais faire gaffe à éviter les bras de la Mort pendant un an.

+ – La Terre du Milieu
– Rythme élevé
– Smaug
– Martin Freeman
– L’humour
– Les Araignées
– La scène des tonneaux
– Les nouveaux venus
– Les nouveaux endroits
– Le cliffhanger
– Le remake du duo Théoden de Rohan/Grima Langue-de-Serpent
– Le cliffanger (bordel, comment peut-on être aussi jouissif et frustrant à la fois ?)
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