Critique : La Planète des Singes : Les Origines

Le Blockuster Roi 2011

Réalisateur Rupert Wyatt (Ultime Evasion)
Scénaristes Rick Jaffa et Amanda Silver (Relic)
Acteurs James Franco (127 heures, Spider-Man), Freida Pinto (Slumdog Millionaire), John Lithgow (ennemi de Dexter et papa de Barney), Tom Felton (Drago Malefoy de la saga Harry Potter), Tyler Labine (l’hallucinant Tucker & Dale VS Evil, Reaper), David Oyelowo, Brian Cox et Andy Serkis
Titre original Rise of the Planet of the Apes
Pays États-Unis Date de sortie 10 août 2011
Genre Action, Aventure, Drame, Science fiction Durée 2h05
Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets. César, est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Mais trahi par les humains qui l’entourent et en qui il avait confiance, il va mener le soulèvement de toute son espèce contre l’Homme dans un combat spectaculaire.

La saga de La Planète des Singes a toujours été un peu particulière étant donné que les suites remontaient le temps chronologiquement. Ainsi on commençait avec La Planète des Singes et sa suite Le Secret de la Planète des Singes avant de remonter le temps avec Les Evadés de la Planète des Singes. On reviendra ensuite aux origines avec le quatrième opus La Conquête de la Planète des Singes et sa suite, La Bataille de la Planète des Singes.

Après un remake du premier opus par Tim Burton unanimement considéré comme raté, on décide de refaire un reboot de la saga mais là réside l’idée de génie, au lieu de vouloir « remaker » le chef d’œuvre La Planète des Singes qui était surtout un traumatisme grâce à son twist final or c’est casse cou étant donné que tout le monde la connaît (Tim Burton a essayé d’innover et on a vu le résultat). N’était-il pas mieux de revenir aux origines de la saga (pour faire comme les X-Men) ?

En remakant le quatrième opus, on s’offre aussi une liberté parce qu’il faut l’avouer après vision, il n’y a pas grand chose à voir entre l’original et le nouveau hormis quelques trames/scènes. Mais surtout l’original n’était pas considéré comme bon (intéressant au plus). Comment l’équipe allait réussir à nous pondre un bon film surtout qu’il s’agit du premier blockbuster de Rupert Wyatt et on pouvait s’inquiéter en voyant les précédents travaux du duo de scénaristes : Relic (un film de monstre plutôt bien foutu mais relativement basique).

En revenant sur les origines de César, le premier simiesque intelligent et en s’associant avec Weta Digital (déjà responsable de l’impressionnant King Kong de Peter Jackson et derrière les effets spéciaux des plus gros blockbusters), Ruper Wyatt nous a pondu un excellent film.

Tragique, la destinée de César n’aura aucun mal à émouvoir. Le film se parant en plus d’un sous-texte d’avertissement aux expérimentations scientifiques et à la maltraitance des animaux mais il ne disperse jamais, l’histoire de César étant son objectif premier. On suit avec ravissement les nombreuses péripéties qui aboutiront à un final grandiose.

James Franco apporte beaucoup d’épaisseur à un personnage intimement lié à César, il est son père humain voir même son père tout court. Freida Pinto ne sert que de postiche, son personnage est très en retrait. John Lithgow, lui sert de catalyseur et apporte beaucoup d’humanité à ce film qui n’en manquait pourtant pas. C’est un bref petit soupçon de nostalgie que je me remémore en écrivant ces lignes, la jeunesse de César. Si le film est très réussi, il le doit avant tout à Weta Digitial et à Andy Serkis.

Longtemps, on a considéré que les effets spéciaux n’arriveraient jamais à stimuler l’émotion humaine. Du coup, principalement depuis Le Seigneur des Anneaux, un nouveau procédé a été créé pour justement ne plus simuler un personnage mais récupérer la prestation d’un véritable acteur et ajouter une surcouche en images de synthèse, c’est ainsi que Gollum est né, surprenant des millions de spectateurs. L’effet est tout simplement saisissant, jamais on ne se sera autant attaché à un personnage fictif. C’est le même procédé et le même acteur (Andy Serkis) qui ont été repris pour faire King Kong mais là, je trouve que le film a beaucoup trop « zoomorphisé » le Roi des Singes, le transformant en un simple gorille alors que le remake des années 70 avait donné une humanité faisant non pas de King Kong un gros singe mais un singe anthropomorphe ce qui rendait sa mort infiniment plus touchante.

Pour La Planète des Singes : Les Origines, la question ne se pose pas car César est un singe anthropomorphe. La prestation d’Andy Serkis est tout simplement ébouriffante donnant à César ses lettres de noblesse et le faisant entrer dans le panthéon des meilleurs personnages de film. Ceux qui diront : « Ben c’est facile, Andy Serkis a déjà fait King Kong », au contraire César étant un chimpanzé donc au comportement bien différent de celui du gorille, Andy Serkis dû passer par une phase de désapprentissage pour pouvoir jouer César.

Toujours est-il que la question fatidique concernant César : allons-nous nous attacher à un chimpanzé en images de synthèse ? La question est oui, grand oui. En plus de cela, La Planète des Singes : Les Origines propose des séquences d’actions très réussies : mention spéciale à la balade de César au travers de la maison.

La Planète des Singes : Les Origines est une grosse réussite que ce soit au niveau de la réalisation, du scénario et des effets spéciaux. Il se paye le luxe d’enfoncer tous ses concurrents de l’été et prend le titre du Blockbuster Roi de 2011 devant X-Men, Thor et Captain America (et c’est un fan de comics qui le dit).

Note : 9/10

PS : si j’ai mis 9 à Captain America, c’est surtout mon gros cœur de fan qui a parlé mais si on enlève toute subjectivité, le film aurait plutôt 8. La Planète des Singes : Les Origines est bien plus réussi que les aventures de Steve Rogers. Il se paye le luxe de ravir le titre de Blockbuster de l’été à Captain America. Ne reste plus que deux concurrents à ce titre : Conan et Green Lantern (enfin celui-là, je n’y crois pas du tout).

PS2 : après la fin du film, ne partez pas tout de suite, restez encore quelques secondes pour une scène choc.

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