Critique : Iron Fist – Saison 1

Le dernier des Defenders

Fiche

Intégré au Marvel Cinematic Universe
Titre Iron Fist Titre VO Marvel’s Iron Fist
Créateur Scott Buck
Acteurs Finn Jones, Jessica Henwick, Jessica Stroup, Tom Pelphrey, David Wenham, Rosario Dawson
Saison 1 Nombre d’épisodes 13
Date de sortie 17 / 03 / 2017 Format 55 mn
Genre Action, Drame, Fantastique, Thriller Chaîne Netflix

Quinze ans après le crash d’avion qui l’a laissé pour mort, Danny Rand réapparaît mystérieusement à New York, bien déterminé à renouer avec son passé et à reprendre les rênes de l’entreprise familiale. Mais lorsqu’un ennemi de longue date refait surface, Danny doit choisir entre son héritage et les devoirs qui lui incombent en tant qu’Iron Fist.

Photo de la saison 1 d'Iron Fist avec Joy et Ward Meachum et Danny Rand
« Bonjour, je suis… Iron Man… Non, non ! Je suis Iron Fist, en fait. Nom de Shou-Lao, j’ai complètement foiré mon entrée. À un mot près, en plus. Rotten Tomatoes, et maintenant, ça. Je ne suis décidément pas verni. »

Critique

Après Matt Murdock alias Daredevil, Jessica Jones et Luke Cage, c’est désormais au tour du dernier Defender de sortir de sa tour d’ivoire (ici, K’un-Lun). Here comes a new challenger… Dannyyyyy « Iron Fist » Raaaaand !

Avant de commencer, on s’échauffe (pour éviter le claquage)

Attention, cette critique ne concerne pas seulement les six premiers épisodes, mais la saison entière. Cette entrée en matière doit surprendre certains d’entre vous, lecteurs, et elle s’apparente à du troll. Je n’aime pas trop en faire. Je préfère laisser ça à des gens plus talentueux, mais là, désolé, mais je ne pouvais pas y couper. Si tu ne le sais pas, il faut savoir que Netflix a dévoilé à la presse les six premiers épisodes d’Iron Fist et qu’est-ce qu’on a eu après ? Un florilège de mauvaises critiques. Parfois aberrantes comme du « whitewashing », mais passons.

Ce que je trouve le plus choquant, c’est que ces critiques parlent dans leur titre de la saison complète, c’est seulement en lisant leurs critiques qu’on peut remarquer au détour d’une phrase anodine (et encore, certains ne daignent même pas de le faire) qu’elle ne concerne que les six premiers épisodes. S’il s’agissait d’une série régulière avec son épisode de la semaine, bon, à la limite. Mais quand on sait qu’il s’agit d’une mini-série dont l’histoire a un début et une fin et qu’elle s’étend sur toute la saison ? Pour faire une comparaison, c’est comme si je décidais d’aller voir un film de deux heures. Je regarde les 45 premières minutes puis je me barre de la salle pour aller pondre la critique du film. Où est l’intégrité ? Concernant Rotten Tomatoes, je suis encore plus outré. Le site prend en compte ces critiques pour calculer le score d’Iron Fist… À la course de la rapidité, on en oublie parfois les règles les plus basiques.

Changement de ton et de rythme

Bref, désolé de ce pavé, mais il fallait que ça sorte. C’est d’autant plus drôle qu’ici, on est dans le cas inverse de Jessica Jones, voir même la saison 2 de Daredevil. Pour Iron Fist, c’est la deuxième partie de saison qui est bien plus intéressante que la première. La série créée par Scott Buck prend son temps pour démarrer, mais monte crescendo sans réel temps mort. En toute franchise, son départ m’a pris au dépourvu. Alors que je m’attendais à une série qui démarre à fond la caisse comme ses collègues, c’est avec surprise que j’ai découvert un Danny Rand qui n’est pas en mode « je lutte contre mes démons intérieurs ». Au contraire, on a un joyeux gai luron semblant sortir d’un festival à Woodstock dans les années 70. Sa naïveté et son optimisme sans faille m’ont fait demander si on était bien dans le même univers que les autres dépressifs ?

Tiens, l’univers. Tant que j’en parle. Daredevil traîne du côté d’Hell’s Kitchen et des quartiers un peu craignos, la nuit. Jessica Jones baigne dans un univers très film noir, ambiance détective privé, avec une rupture via un passage dans la banlieue new-yorkaise style « american way of life ». Luke Cage, c’était le hip-hop et le Bronx. Le New-York des afro-américains. Trois univers différents, trois univers très marqués. Et voilà que débarque Iron Fist qui, tel son personnage, fait le grand écart entre deux mondes que je n’aurais jamais cru voir ensemble. Le monde Wall Street, celui des riches et des hommes d’affaires, et Chinatown. Un mélange qui passe miraculeusement sans problème. En jouant sur ces deux tableaux, Iron Fist apporte une certaine fraîcheur et un côté assez cool. Au final, comme j’aime bien le dire. Avec les Defenders, on a New-York dans sa globalité. Avec toute sa diversité.

Photo de la saison d'Iron Fist avec Colleen Wing (Jessica Henwick)
Mon personnage coup de cœur d’Iron Fist.

Beaucoup de personnages forts et de belles surprises

Iron Fist, c’est la première série Marvel/Netflix avec Daredevil où je n’ai pas ressenti de longueurs sur toute la saison. Même le démarrage, je ne l’ai pas trouvé lourd, car il était surprenant et plutôt drôle. Profitez-en d’ailleurs parce qu’après (il y a même des passages « wow, c’est gore »)… À propos de l’histoire, elle se déroule sans sentiment de faire traîner les choses, car on ne sait plus quoi dire et qu’on s’approche de la fin trop vite. Sauf peut-être l’épisode 11, mais c’est un peu comme une pause avant la déferlante finale. Cette narration rapide offre aussi beaucoup de twists plutôt sympas dont un qui m’a bien eu comme sur Luke Cage. Je n’en dirais pas plus. En passant, si vous n’avez pas vu Daredevil, je vous conseille de regarder cette série avant, car Iron Fist reprend le flambeau en allant encore plus loin avec la Main. Assurément, un des points forts.

Autre point positif, la galerie des personnages. Finn Jones est absolument impeccable en Danny Rand et en Iron Fist. Il apporte un charisme totalement différent des autres Defenders. Il est léger et drôle. Il a un côté innocent que je n’aurais jamais cru voir dans l’univers Marvel de Netflix. Malheureusement, on va vite lui rappeler où il est. Ce qui amène une mutation du personnage que l’acteur accompagne plutôt bien. Si Finn Jones est bon, contrairement à ses collègues de Jessica Jones et Luke Cage, il ne porte pas la série pratiquement tout seul. Certes, Jessica et Luke ont des méchants fascinants leur permettant d’alléger le fardeau, mais difficile d’en dire de même pour les autres personnages. Attachants, mais manquant d’un petit quelque chose. Iron Fist, lui, offre beaucoup de personnages forts.

Je ne vais pas en faire la liste, parce que ce serait des mini spoilers. Juste préciser mon petit coup de cœur pour Jessica Henwick (Colleen Wing) et Tom Pelphrey (Ward Meachum). La première m’a bluffé et vole presque pour moi la vedette à l’Iron Fist. Tandis que le second est hallucinant. Il est au cœur d’une intrigue délicieuse rappelant le passage du showrunner sur la série Dexter. D’ailleurs, Tom Pelphrey n’est pas le seul acteur de Banshee à venir taper la parlotte avec Danny Rand 😀 . Encore une fois dans l’univers, l’écriture des personnages évite tout manichéisme. Ils ne sont jamais totalement gentils, ni totalement méchants. À force de les voir nager en eaux troubles, j’ai eu l’esprit un peu embourbé par les doutes. Dès lors, en investissant dans une galerie aussi fournie et complexe, la série s’évite justement ces longueurs, car elle multiplie les intrigues permettant à la narration d’avancer rapidement et de zapper les passages remplissages.

Après l’Arme Fatale, voici l’Arme Vivante

Si la partie « Wall Street » consacrée aux intrigues machiavéliques du monde des affaires n’ayant rien à envier à la série Suits est prenante, ce sera sûrement la partie dédiée aux arts martiaux qui marquera les esprits. Après quelques épisodes sans vrai combats, Iron Fist connaît un pic avec l’épisode 6 réalisé par RZA, Immortal Emerges from Cave. On se croirait réellement dans un film d’arts martiaux tant la structure classique est respectée jusqu’à la galerie très fun des opposants. Quoi de plus normal de la part du réalisateur de L’homme aux poings de fer (The Man with the Iron Fists – si ce n’est pas un signe, ça). Par la suite, Iron Fist continuera souvent à offrir des combats dont un mémorable avec la technique de l’homme ivre et un autre mettant en scène un duel sous la pluie. En fait, dans sa deuxième partie, la série du jour se rapproche beaucoup de la série Daredevil tout en conservant ses spécificités. Après évidemment, on n’arrivera jamais aux sommets des chorégraphies du cinéma asiatique. En général, les Américains arrivent à le masquer sous une mise en scène nerveuse et rapprochée. Néanmoins, pour Iron Fist, ils ont pris le risque d’une mise en scène posée et éloignée renforçant la lisibilité au détriment de la nervosité.

Concernant les spécificités. Elles impliquent notamment une partie fantastique pratiquement totalement occultée chez ses collègues. La mythologie derrière le personnage est celle du comic. Jusqu’au dragon. Néanmoins, il est dommage que cette partie-là respire justement le cheap. Si le rendu de la concentration du Chi dans son poing est, à mes yeux, impeccable même si j’aurais aimé un peu plus spectaculaire, difficile d’en dire autant pour le reste. Notamment les flash-back assez risibles (et redondantes dans les premiers épisodes). C’est vraiment dommage de ne pas avoir alloué plus de moyens à la série. Notamment quand on voit certaines autres séries Netflix. Au final, on va s’estimer heureux que le showrunner ait gardé cette partie discrète en faisant davantage des mentions plutôt que de le montrer. Comme par exemple avec le dragon. Ça permet à la série d’éviter de tomber dans le ridicule. Je regrette aussi une réalisation et une ambiance nettement moins travaillées que sur ses voisins de New-York.

Par Christophe Menat qui n’arrête pas de vouloir concentrer son Chi dans son poing mais sans succès, le 19 mars 2017.

Photo de la saison 1 d'Iron Fist avec Danny Rand (Finn Jones)
Finn Jones en plein combat contre les mauvaises critiques.

Conclusion

Iron Fist est une agréable surprise à mes yeux. La série réussit à prendre ses distances par rapport à ses collègues en nous invitant dans un pan de New-York encore inexploré. Le démarrage peut sembler longuet, mais personnellement, je n’ai pas trouvé tant j’avais été agréablement surpris par le ton. Toutefois, on peut dire qu’à partir de l’épisode 6, la série prend son envol. En fait, elle fait l’exact inverse de Luke Cage, Jessica Jones et la saison 2 de Daredevil en finissant bien mieux qu’elle n’avait commencé. Petite précision, c’est la série qui a le plus de combats avec Daredevil. Elle a même plus de combats mémorables que le Diable de Hell’s Kitchen. Cerise sur le gâteau, elle dispose de la galerie de personnages secondaires la plus solide parmi les Defenders ce qui permet pas mal d’intrigues parallèles. Ces dernières permettent justement d’éviter le sentiment d’étirement présent chez ses collègues (13 épisodes pour Iron Fist, j’ai rien à redire). Bref, je suis tombé sous le charme. Allez, j’ose : c’est ma série Marvel/Netflix préférée derrière l’indétrônable homme sans peur. Vivement Defenders.

+

  • Finn Jones, Defender vraiment différent
  • Galerie de personnages secondaires très solide
  • Pas de sentiment d’étirement inutile
  • Twists franchement sympathiques
  • Mythologie Iron Fist respectée
  • Mythologie de la Main développée
  • Pas mal de combats sympathiques
  • Côté fantastique

  • Trop cheap durant ses flash-backs
  • Si les combats sont sympas, on est loin de ce que le cinéma asiatique est capable de fournir
  • Réalisation et ambiance moins peaufinées que sur les autres séries Marvel/Netflix
Trophée8/10

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