Critique : Intouchables

Ces Intouchables toucheront votre cœur
Inspiré d’une histoire vraie
Réalisateurs Eric Toledano, Olivier Nakache
Scénaristes Eric Toledano, Olivier Nakache
Acteurs François Cluzet, Omar Sy, Anne Le Ny, Audrey Fleurot
Pays France Date de sortie 2 novembre 2011
Genre Comédie, Drame Durée 1h52
A la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job. Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement… Deux univers vont se télescoper, s’apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu’inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra… Intouchables.

Difficile de ne pas accrocher à une histoire comme celle d’Intouchables, difficile de ne pas accrocher à ces deux acteurs français : François et Omar. Le long-métrage des réalisateurs de Nos jours heureux est de ces rares films français qui arrivent habilement à éviter le pathos auquel le sujet le prédestinait. Souvent dans ce genre de film, seule la première partie arrive à tirer son épingle, la deuxième se noyant dans les clichés du genre au point qu’on fasse la grimace comme face à une soupe périmée.

Non, je ne dis pas qu’il n’y a pas de cliché dans Intouchables mais c’est tellement bon et sans relent de putréfaction (par rapport à la soupe de tout à l’heure). L’histoire en elle-même n’a rien d’extraordinaire : un mec de la cité s’occupe d’un richard parisien tétra. Pire même, on pouvait s’attendre à une comédie dramatique accumulant tous les clichés possibles tout en faisant l’apologie des handicapés en appuyant sur notre pitié (« Regarde le pauvre, il n’arrive même plus à boire tout seul. »).

Si le film est aussi réussi, il ne le doit pas non plus à la réalisation qui est plutôt classique même si elle demeure efficace. Pour une fois qu’un film français ne fait pas vulgaire téléfilm américain. Une belle performance du duo de réalisateurs qui arrive à jouer avec les acteurs et amener quelques bons plans. En témoigne cette course poursuite dynamique à l’ouverture du film, au point qu’on se demande si on ne s’est pas gouré de salle pour être dans celle de Drive. Le générique qui suit n’est pas non plus en reste et demeure un bel exemple de découpage dynamique. Oui, le cinéma français est aussi capable d’innover un peu (il n’y a pas que les espagnols).

Mais si Intouchables arrivera autant à vous toucher, c’est grâce à son scénario et surtout à la performance extraordinaire des deux acteurs stars : François et Omar. Encore le scénario, je ne suis pas sûr si c’est lui qu’il faille récompenser. Pourquoi ? Tout simplement parce que les meilleures blagues du film semblent être improvisées par le duo d’acteur. En témoigne leurs rires francs et spontanés, difficile même si on est un acteur extrêmement talentueux de les simuler. Et vu leur grand nombre, ça devient quasiment mission impossible.

Le duo François et Omar fait des étincelles, on a rarement vu aussi beau duo dans le cinéma français depuis De Funès/Bourvil. C’est simple, ils portent à eux deux le film. Non, ils font même plus que ça, ils le transcendent et le mettent sur une fusée pour le transformer en feu d’artifice. Omar s’accapare du rôle de comique de service et débite des blagues à la vitesse de la lumière, François de son côté apporte une dimension dramatique au film. Chacun des deux acteurs apprend de l’autre et innove dans leur jeu. Au final, ils en ressortent tous les deux grandis.

Intouchables m’a fait rire de bon cœur et même plus. Ce qui m’a le plus surpris, c’est qu’il réussisse à tenir la cadence aussi longtemps, en fait quasiment pendant tout le film, vous rirez. Il m’a aussi ému, des petites larmichettes se sont pointés sur le bord de mes cils, n’attendant qu’un signal pour couler le long de ma joue. Toutefois, elles ne le feront jamais parce que le film vous fera rire à ce moment-là. Vous oublierez vos larmes mais elles ne seront jamais loin, Un peu comme un grand huit du rire et des larmes. J’en suis ressorti les yeux mouillés et avec un mal aux joues à force de rire.

Sans aucun doute la comédie dramatique française de l’année. Omar et François sont un des plus beaux duos offerts par le cinéma de notre pays. Des rires comme s’il en pleuvait et quelques petites larmes.

Sa scène culte : le plan final, lourd d’émotion. Difficile de quitter ces personnages.

Note : 9/10

PS : Merci au cinéma l’Arlequin (Paris) pour nous avoir proposé une séance du film VFSTFR pour sourds & malentendants ainsi j’ai pu profiter de cet excellent film.

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