Critique : Hold-up

« Heat et tous ces films. C’est juste que des conneries. »

Fiche

Réalisateur Erik Skjoldbjaerg (Insomnia)
Scénariste Christopher Grøndahl
Acteurs Marit Synnøve Berg, Frode Winther Gunnes, Morten Larsen, Tov Sletta, Hege Kristin Kjærvoll Sunde
Titre original Nokas Date de sortie 15 août 2012
Pays Norvège Budget
Genre Action, Crime, Drame, Thriller Durée 1h27
Dans la matinée du 5 avril 2004, la ville de Stavanger est le théâtre du plus spectaculaire braquage de l’histoire de Norvège. 11 hommes avec un arsenal d’armes de guerre dérobent 57 millions. 51 millions n’ont jamais été retrouvés.

Critique

Hold-up est réalisé par le réalisateur d’Insomnia. Quoi ? Christopher Nolan a fait un nouveau film ? Mais personne ne m’a prévenu. Et comment a-t-il fait pour avoir eu le temps alors qu’il y avait The Dark Knight Rises? En jouant sur l’ambiguïté, le marketing a frappé un très grand coup car beaucoup ne savent pas que l’Insomnia de Nolan est un remake (oui, même Nolan l’a fait).

Avec Hold-up, le cinéaste norvégien Erik Skjoldbjaerg met en scène une fait réel. Celui d’un braquage spectaculaire ayant eu lieu dans la ville de Stavanger, le 5 avril 2004 entre 7h58 et 8h17. Onze braqueurs ont braqué la banque Nokas (titre original du film) pour voler plus de 8 millions d’euros. C’est le braquage le plus important de la Norvège. Pour parler chiffres, il faut savoir qu’entre 1994 et 2004, la police norvégienne n’a tiré que 79 balles… mais 48 d’entre elles l’ont été pendant cet évènement !

Arrivé tôt sur le projet, le réalisateur Erik Skjoldbjaerg et son équipe ont effectué des recherches pour reproduire les évènements de la façon la plus réaliste possible. Ils ont été interrogés toutes les personnes impliquées dans le braquage. Pour pousser le vice encore plus et atteindre la reconstitution parfaite, Hold-up a été tourné sur les vrais lieux : la banque Nokas, le poste de police, la place de l’église et même l’appartement des cambrioleurs.

Afin de coller la réalisation au réalisme, une caméra portée à l’épaule a été employée comme pour la majorité des documentaires. Le résultat rend très bien à l’écran surtout grâce à une écriture ingénieuse permettant de surmonter le laps de temps très court du braquage, faire un film d’1h27 sur un évènement de 19 minutes, faut le faire. De plus, point de héros ici, ni même de vrais personnages principaux, au contraire, on aborde le plus de points de vue possible. Que ce soit les policiers, les braqueurs, les employés de la banque ou même le chauffeur de bus allant débuter sa tournée.

Les évènements sont abordés avec un réalisme glaçant, se débarrassant de toute forfaiture héroïque. Hold-up se paye même le luxe d’afficher une séquence particulièrement poignante dont est tirée l’affiche du film grâce à un ralenti du plus bel effet sur une musique sublime. Sans oublier le magnifique cassage en règle du chef d’œuvre des films de braquage Heat en pointant du doigt sur un détail. En effet, il est impossible pour les braqueurs de transporter des millions de dollars sur un sac car c’est beaucoup trop lourd. On le voit par la suite en voyant toute la peine des braqueurs pour transporter l’argent. Voilà qui casse un peu l’ambiance de la spectaculaire scène de fusillade dans la rue.

On suit avec grande curiosité ce braquage pas aussi spectaculaire que ceux des films hollywoodiens mais largement compensé par son réalisme impressionnant. J’ai d’ailleurs été marqué par la passivité des passants pris entre deux feux. En effet les braqueurs sont déguisés en membres du SWAT norvégien. Du coup, les mamans avec leurs poussettes, la bande de jeunes, les membres du troisième âge déambulent avec une insouciance inconsciente. Sans compter, le certain culot des passants ne bougeant même pas sous les ordres de la police. Il est intéressant aussi de voir le point de vue des employés de la banque bien loin de la passivité habituelle et sans héros tentant de subtiliser l’arme des braqueurs. Même chez la police, il n’y a pas de héros, un policier pris en otage préfère s’enfuir plutôt que d’essayer de désarmer un braqueur seul.

On ne manquera pas de souligner l’intelligence du plan des braqueurs capable de neutraliser la police sans goutte de sang pour effectuer le vol en toute tranquillité, bon tout ne se déroule pas comme prévu (les petits détails qui changent tout) mais l’essentiel est là. Hold-up ne fait pas non plus l’impasse sur la mauvaise gestion de la police en sous-effectif au moment du braquage.

Conclusion

Hold-up a mérité ses deux Amanda (les César norvégiens), meilleur réalisateur et meilleur scénario tant il revient à merveille sur le braquage le plus spectaculaire de Norvège avec un réalisme cru en remontrant à la plupart des films de braquages hollywoodiens, Heat en tête.
+ – Réalisme
– Multiples points de vues sur un évènement
– Réalisation
– Loin d’être spectaculaire (quand on est habitué au breuvage hollywoodien, ça change)
7/10
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