Critique : Ghost Rider : L’Esprit de Vengeance

Vous irez bien faire un tour avec le Rider ?

Fiche

Adaptation du comic Marvel éponyme
Réalisateur Mark Neveldine, Brian Taylor
Scénaristes Scott M. Gimple, Seth Hoffman, David S. Goyer
Acteurs Nicolas Cage, Idris Elba, Ciarán Hinds, Violante Placido, Christophe Lambert, Violante Placido, Johnny Whitworth, James Remar
Titre original Ghost Rider: Spirit of Vengeance
Pays USA, Émirats Arabes Unis Date de sortie 15 février 2012
Genre Action, Fantastique, Thriller Durée 1h45
Budget 75 000 000 $
Plusieurs années après le premier film, Johnny Blaze s’est lui-même exilé du reste du monde. Blaze est devenu une âme tourmentée, convaincu que ses pouvoirs sont une malédiction. L’ancien cascadeur Blaze est approché par Moreau, un membre d’un ordre monastique en lien avec Michel, l’Ange guerrier. Moreau cherche un protecteur pour une mère et son fils, qui sont traqués par un certain Roarke, un homme qui a une connaissance détaillée du Ghost Rider et de ses différentes identités à travers les siècles…

Critique

Après un premier épisode catastrophique dont je ne me rappelle que d’une seule scène hallucinante, ce passage où la moto de Ghost Rider faisait fondre les parcmètres avant de faire un saut de folie pour remonter un building (sans prendre l’ascenseur, direct sur la paroi, ça va plus vite tiens, Spidey vous le confirmera).

Ce deuxième opus était craint, très craint malgré tout l’optimisme de Nicolas Cage à propos de ce projet mais faut-il le rappeler qu’il en avait fait aussi des tonnes pour le premier. Et puis, filer le projet au duo Mark Neveldine/Brian Taylor n’était pas ce qu’on pouvait faire de mieux pour nous réconforter (un peu comme si on mettait la poupée de Chucky sur la table de chevet d’un enfant qui a du mal à s’endormir). Malgré tout, vu leurs deux longs-métrages (Ultimate Game et Hyper Tension), on se dit qu’au moins on pourra s’éclater dans un déluge de grand spectacle.

La bande annonce nous mettait en émoi grâce à la présence de l’acteur qui joue l’inimitable Luther (et Heimdall, le gardien black et cool d’Asgard) et surtout grâce à un plan superbe où le Ghost Rider pissait, debout, des gerbes de flammes. Allons donc nous retrouver avec un délire proche de l’idée du comic où le motard à tête de feu est un esprit obsédé par la vengeance ? Je me rappelais d’une planche hallucinante où le Ghost Rider pétait un plomb en voyant un camionneur jeter une canette par la fenêtre sur l’autoroute. Ni plus, ni moins, Johnny Blaze (l’hôte humain du démon) laissait sa place à l’esprit de la vengeance qui accélérait comme un malade pour bifurquer juste devant le camion et se jeter sur le pare-brise avant d’engueuler le camionneur puis, pour finir, le jeter hors du véhicule à plus de cent kilomètres à l’heure avant de reprendre son chemin comme si rien n’était. C’est ça le Ghost Rider qu’on aime : fou et violent (un personnage qui n’est pas sans rappeler le Punisher, d’ailleurs ce n’est pas un hasard si les deux sont publiés sous l’égide Marvel Knights).

En visionnant le film, on retrouve bien cet esprit du Rider déjanté bien aidé par un Nicolas Cage au top de sa forme, nous éblouissant autant en jouant Johnny Blaze ou le Ghost Rider. Il faut savoir que dans le premier, le Rider n’était pas joué par Nicolas Cage et quand on voit sa prestation dans ce deuxième opus, on se dit que c’était une erreur monumentale ! J’avais lu dans Mad Movies que les réalisateurs avaient demandé à Nico de jouer toutes les facettes possibles de la folie et que ce dernier est sorti à la fin du tournage en déclarant qu’il avait tout donné et qu’il ne lui restait plus rien dans son répertoire. J’étais donc curieux de voir le résultat sur l’écran et je n’ai pas été déçu. Cage cabotine comme jamais, capable d’inquiéter comme de faire rire mais on retiendra sa prestation sur le Rider qui réussit à faire de lui une créature empreinte de folie (expliqué par ses origines). Une de ses meilleures prestations assurément, en égalité avec celle de Volte/Face.

D’ailleurs ses origines apparaissent sous la forme de courtes cinématiques en images de synthèses de toute beauté, le ton des couleurs et le style gothique collent à merveille avec l’esprit du personnage et font de ces passages, des moments jouissifs. Et une fois n’est pas coutume, au lieu de ne mettre que ce genre de séquences au début du film pour expliquer les origines, elles reviennent par moments (quatre fois si je ne me trompe pas). Ne ratez pas ces moments (en allant aux toilettes par exemple) !

L’autre gros point fort concerne la réalisation. Alors que Mark Neveldine et Brian Taylor avaient pour style une caméra nerveuse, tremblotante comme porté par un caméraman atteint du Parkinson, ils se sont nettement assagis sur ce Marvel Knights surement atteint du même syndrome que Michael Bay : la 3D ! En effet, la 3D demande à plus de lenteur sous peine de foutre une crise d’épilepsie à toute la salle. J’avoue que je me suis inquiété au début lors du débarquement des soldats mais ça s’arrange après.

Cela a pour don de rendre les séquences d’action lisibles (une première de leur part) et jouissive, la séquence d’action de générique d’introduction est tout simplement sublime et démarre à fond la caisse.

Sans compter que les deux mecs m’ont impressionné par leur manière de présenter le Ghost Rider. Je ne pense pas exagérer quand je dis que chaque scène où le Rider est présent pourrait être imprimé et collé à la suite dans un livre pour donner un comic-book. Il faut dire que Nico multiplie les poses bad ass, que les réalisateurs trouvent toujours le cadrage juste. La première apparition du Rider est tout simplement jouissive grâce aussi à des effets spéciaux de toute beauté. Le Rider est magnifique, terrifiant, une créature culte ! Le taux de fumée qui s’en dégage est impressionnante (une véritable attaque à la couche d’ozone).

Bien sûr, le film n’est pas exempt de défauts. Déjà l’histoire est pourrie (une énième histoire d’antéchrist), ça on l’assume étant donné que c’est déjà le cas dans le comic, les aventures ne sont que des prétextes pour un déluge de violence et pour voir le Rider s’éclater comme un petit fou. Au moins, le film ne perd pas de temps en route hormis pour des passages superbes avec Moreau, le prêtre joué par le magnifique Idris Elba. Un personnage très drôle, cynique, bref inoubliable. Le parfait pendant de l’agent du diable d’Hell Driver.

D’ailleurs en parlant de ce film, je le considérais comme la vraie adaptation du Ghost Rider au cinéma loin devant la bouse que représentait le premier. Et Hell Driver et Ghost Rider 2 se ressemble beaucoup. D’ailleurs la première partie de Ghost Rider : L’Esprit de Vengeance ressemble énormément à celle d’Hell Driver, sauf que vous l’imaginez, l’esprit de la vengeance règle le problème beaucoup plus vite que le Hell Driver (il lui faut la totalité du film pour boucler l’affaire alors que le Rider n’en a besoin que de 30 minutes). Je taquine, je taquine…

Les bad guys ne débordent pas non plus de charisme mais tiennent suffisamment la route pour qu’on ne s’en lasse pas rapidement. On pourrait reprocher au film, une trop grosse puissance donnée au Rider qui règle alors ses problèmes un peu trop facilement. Difficile alors de s’inquiéter alors que dans le genre, il est important d’associer un méchant à la hauteur du héros comme dans L’Incroyable Hulk, Thor, Iron Man et contrairement à Superman Returns (Luthor, l’égal du Superman?).

Le gamin « antéchrist » est moyen, parfois ridicule ou hors propos, des fois, j’avais du mal à pas rire quand il faisait son regard de la mort ! Malgré tout, on lui adjoindra un excellent passage, le genre à vous foutre des frissons.

Spoiler

Vers la fin, celui où il se jette sur Nicolas pour lui vomir du feu afin de resceller le pacte.

La maman a des beaux yeux et franchement, c’est à peu près tout. Ah oui, j’ai failli oublier de parler de Christophe Lambert. Tout simplement énorme dans le rôle d’un moine adepte d’arts martiaux.

La 3D? Visible surtout durant les séquences motorisées, le reste du temps on ne se pose pas la question. A noter quand même qu’elle ne gène aucunement et quand on sait qu’elle a permis aux réalisateurs d’éviter de sombrer dans leur délire épileptique, on lui rajoutera un bon point.

Conclusion

Une adaptation réussie pour le Rider, une ! Le genre de film qu’on pourrait revoir plein de fois bien aidé par son côté délire et sa courte durée de vie (pas le temps de s’emmerder, le film va à l’essentiel). On n’y croyait que moyennement mais finalement on l’a ! Merci Nicolas, Idris, Mark et Brian.
+ – Nicolas Cage au top
– la réalisation rend hommage au Ghost Rider
– Idris Elba (mais c’est normal)
– des séquences d’actions sympathiques
– le Ghost Rider bordel!
– histoire optionnelle
– des bad guys loin d’égaliser le Rider
– le gamin et sa maman, bof
Trophée7/10
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