Critique : Fast & Furious 7

Le Secret des voitures volantes

Fiche

Titre Fast & Furious 7
Réalisateur James Wan
Scénariste Chris Morgan
Acteurs Vin Diesel, Paul Walker, Jason Statham, Michelle Rodriguez, Jordana Brewster, Tyrese Gibson, Ludacris, Dwayne Johnson, Lucas Black, Kurt Russell, Tony Jaa, Ronda Rousey, Djimon Hounsou
Titre original Furious 7 Date de sortie 01 / 04 / 2015
Pays États-Unis Budget 250 000 000 $
Genre Action, Thriller Durée 2h 17

Dominic Toretto et sa « famille » doivent faire face à Deckard Shaw, bien décidé à se venger pour son frère.

Photo du film Fast & Furious 7 réalisé par James Wan, d’après un scénario de Chris Morgan, avec Vin Diesel, Paul Walker
L’envol des voitures.

Critique

Fast & Furious 7 est l’épisode de la saga qui cristallise le plus d’attentes. En balançant une telle punchline, je ne pense pas me tromper, car rarement un film n’aura été autant suivi et attendu (si on excepte les Marvel ou autres Star Wars).

Une simple suite devenue l’un des événements de 2015

Déjà, au niveau de la storyline, il s’agit d’enfin la suite de Fast & Furious: Tokyo Drift, troisième épisode de la saga, mais se déroulant après le 1, 2, 4, 5 et 6 (incroyable, mais vrai, pour paraphraser une certaine émission). De plus, Fast & Furious 7 marque le début d’une grosse histoire de vengeance. D’où l’intérêt de recruter un cador du genre. Qui de mieux donc que celui qui avait signé une perle du genre : James Wan avec Death Sentence où Kevin Bacon se la joue Punisher. Mince, tout de même, choisir James Wan, le réalisateur de Saw, Insidious et Conjuring pour un Fast & Furious, c’est sacrément burné. Mais bon, d’un autre côté, je suis déçu que Justin Lin, le réalisateur qui a ressuscité la saga avec Tokyo Drift et qui a réalisé tous les épisodes depuis ne fasse plus partie de l’aventure. Don’t worry, on le retrouvera en tant que réalisateur des deux premiers épisodes de la deuxième saison de True Detective.

En plus de ça, le casting est vraiment pas mal. Jason Statham est embauché comme grand méchant et est accompagné par Kurt Russell (le modèle de Kojima pour son Solid Snake), Tony Jaa (le héros des Ong Bak) et Ronda Rousey, une femme qui réussit à être sexy malgré ses muscles. Tandis que Vin Diesel retrouve un vieux pote à lui des Gardiens de la Galaxie : Djimon Hounsou (la fameuse blague « – There’s one other name you might know me by… Star Lord. – … Who ? », c’est avec lui). Mais évidemment, le point qui a changé l’aura de ce Fast & Furious, c’est la mort de sa star : Paul Walker. Cet événement aussi inattendu que brutal a transformé cet épisode en hommage et les premiers chiffres du box-office confirment que le public tient à le faire aussi.

Naturellement, la mort de l’acteur américain a bouleversé la production. Même si le tournage principal était terminé, il restait pas mal de boulot. Il faut savoir que sur un blockbuster, la plupart des gros plans qu’on voit durant les scènes sont tournés après le tournage principal, souvent pour répondre au besoin du montage (les fameux raccords). Or Paul Walker mort, comment faire ? Finalement, ses deux frères, Caleb et Cody, furent embauchés et on a remplacé leurs visages par celui-ci du défunt grâce à la magie des images de synthèse, ce qui explique notamment pourquoi le budget a été augmenté de 50 millions de dollars. Naturellement, j’ai envie de dire que l’effet est réussi et est parfait pour rendre hommage, seulement, je l’ai trouvé trop visible et… moche. Du coup, à chaque fois, je me déconnectais du film, or comme ça arrive souvent, c’est autant de ruptures désagréables. En toute franchise, je ne pensais pas qu’il y allait en avoir autant.

La narration souffre de la disparation de Paul Walker

Conséquence immédiate, la narration en pâtit. Certaines séquences dramatiques perdent en puissance, je pense principalement à la maison qui explose. Je soupçonne aussi que le scénario a été réécrit pour être moins dark. En juillet 2013, James Wan déclarait : « Je compte faire de Fast & Furious 7 un revenge thriller sombre et 70’s, qui s’insérerait parfaitement dans la saga. ». Or, après visionnage, je me demande bien où est passé le côté sombre de l’affaire. Seule la géniale et hilarante séquence d’ouverture avec un Jason Statham en mode over the sun témoigne de cette volonté. Le reste du film ne ressemblant qu’à un énième épisode de la saga tentant de conserver le style de Justin Lin, sans y parvenir complètement. Par contre, je trouve que l’utilisation du personnage de Jason Statham est intelligente. Au lieu d’en faire l’ennemi contre lequel se battre, il reprend le rôle du Némésis dans Resident Evil 3 (le jeu, pas la daube cinématographique). Il survient toujours au pire moment de chaque scène d’action du film, alors qu’il n’est pas concerné.

Photo du film Fast & Furious 7 réalisé par James Wan, d’après un scénario de Chris Morgan, avec Vin Diesel, Paul Walker
Tu vas nous manquer, grand fou !

Évidemment, il n’est pas étonnant de découvrir que ce côté revenge movie a disparu. L’état d’esprit de l’équipe, suite à la mort de Paul Walker, ne collant sans doute pas. Au lieu de livrer un film pessimiste, ils ont préféré rendre hommage à leur collègue. Un effort louable. Le tout se termine alors sur une note joyeuse et triste, mais beaucoup trop mièvre à mon goût. Voir Ludacris réagir aux propos de Vin Diesel en mode « je vois de quoi tu parles, même si mon visage trahit le contraire », ça casse tout. Heureusement, la dernière séquence de la scène permet de contrebalancer ce raté.

Quand James Wan joue à The Raid 2

Du côté des scènes d’action. La transition Justin Lin vers James Wan se fait sans heurts, même si je regrette que ça parte beaucoup trop en WTF ! Le final, c’est un peu un gros n’importe quoi à la Die Hard 4 avec un drone super moche. Heureusement, The Rock sauve tout sur cette fin (ça devient une habitude pour le grand gaillard). Par contre, on perd pas mal au niveau des scènes de combat. Les fights Jason contre The Rock et Jason contre Vin n’arrivent jamais au niveau de celui hallucinant The Rock contre Vin du 5ème. En plus, réutiliser la technique de Gareth Evans (le fameux « la caméra reste fixé sur l’acteur même si ce dernier bascule » utilisé dans The Raid 2), je trouve ça moyen surtout que c’est employé trop souvent et sans le même rendu cool. Mais surtout, il n’y aucune tension durant ces bagarres, car l’issue est trop prévisible. Le pire, ce sont les issues des combats Jason contre Vin et Paul contre Tony Jaa. Une punchline bien moisie balancée à la suite d’un gros coup de bol qui permet aux héros de gagner le combat. Le ridicule « à la fin, la rue gagne toujours » symbolise toute la faiblesse de cet épisode. On tente de changer la formule de Fast & Furious vers un registre plus sombre, mais on n’y va jamais vraiment, du coup, ça donne un œuvre imparfaite.

Ce que je dis peut sembler rude, mais c’est vraiment ce que j’ai ressenti. La déception. Alors que je misais de gros espoirs sur l’épisode et en retour, je n’ai eu qu’un Fast & Furious moins bon que les deux précédents. Fort heureusement, la formule marche toujours et on s’accroche facilement au volant pour en prendre plein les mirettes. Parce que 2h 20 de Fast & Furious, ça vaut toujours le coup de se déplacer au cinéma. Je voulais souligner aussi le côté légèrement émouvant de l’intrigue entre Vin Diesel et Michelle Rodriguez. Par contre, la fin de l’intrigue… Non, juste non. Au final, on a l’impression que la fameuse promesse de James Wan concernant ce fameux revenge movie à la sauce 70’s a été remisé au prochain épisode, la faute à la disparation de Paul Walker.

Par Christophe Menat, le .

Photo du film Fast & Furious 7 réalisé par James Wan, d’après un scénario de Chris Morgan, avec Vin Diesel, Paul Walker
It’s Showtime !

Conclusion

Fast & Furious 7 n’est certainement pas le meilleur de la saga, même si tout semblait être réuni. La triste disparition de Paul Walker se ressent sur le long-métrage qui fait alors un énorme dérapage pour se contenter de pondre un Fast & Furious classique tout en rendant hommage au défunt au lieu de prendre des risques en livrant le fameux Revenge Movie promis par James Wan. Au final, un sentiment de gâchis.

+

  • Hommage à Paul Walker
  • Toujours aussi fun
  • The Rock, Jason Statham et Kurt Russell au sommet
  • Transition Justin Lin/James Wan à peine perceptible

  • Technologie pour palier à l’absence de Paul Walker
  • Revenge movie… Vraiment ?
  • Fin des deux combats du climax
  • Difficile de se sentir concerné par l’histoire
6/10
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