Critique : Conan

Par Crom, je vais t’éclater la tête contre le sol

Date de sortie cinéma : 17 août 2011

Titre original : Conan the Barbarian

Réalisé par Marcus Nispel (Pathfinder et les remakes Massacre à la tronçonneuse et Vendredi 13)

Écrit par le duo Thomas Dean Donnelly/Joshua Oppenheimer (scénaristes de l’adaptation du jeu vidéo Uncharted: Drake’s Fortune et du Marvel : Doctor Strange) avec Sean Hood (Halloween: Résurrection, Cube²: Hypercube)

Avec Jason Momoa (Conan), Rachel Nichols (Tamara), Stephen Lang (Khalar Zym), Rose McGowan (Marique), Saïd Taghmaoui (Ela-Shan), Ron Perlman (Corin) et Leo Howard (Jeune Conan)

Interdit aux moins de 12 ans
Long-métrage américain
Genre : Action, Aventure, Fantastique
Durée : 1h52

Pour Conan, le légendaire guerrier cimmérien, ce qui avait commencé comme une vengeance personnelle va se muer en combat épique pour sauver Hyboria d’une puissance maléfique surnaturelle. Face à ses ennemis, aux terrifiantes créatures et aux épreuves d’exception qui l’attendent, Conan va peu à peu comprendre qu’il est l’ultime espoir d’un peuple…

Conan restera à jamais immortalisé par notre Miss Univers autrichien, du coup, c’est toujours avec un regard d’appréhension qu’on voit ce remake débarquer. Même si on est réconforté par le choix de Jason Momoa dans le rôle du Cimmérien, on flippe davantage quant au choix du réalisateur. Pourquoi avoir pris Marcus Nispel alors qu’il ne dispose que d’une expérience mitigé dans le domaine de la fantasy/aventure avec le moyen Pathfinder ? Cette question est répondu dès les premières minutes du film: pour garder la violence des romans d’origines. Il n’est pas rare de voir des mecs décapités, des membres découpés, des têtes éclatés contre le sol. On comprend dès la première séquence que Conan est ce qu’il promet, une série B ultra-défouloir que n’aurait pas renié les actionners des années 90.

Bien sûr, on peut pester contre un scénario basique (une banale histoire de vengeance), quelques longueurs mais ce serait faire l’impasse sur un film d’action porté par un Momoa qui prouve qu’il y a un après-Schwarzy. Malgré tout, son Conan est bien loin d’être aussi charismatique que son Khal Drogo de Game of Thrones. Toutefois, il est bien ce qu’il est censé être, un guerrier sans cervelle plus porté par la soif de sang que les débats philosophiques, un héros à l’ancienne bien loin de nos héros torturés modernes.

On vient de voir que le personnage de Conan est bien porté, la relève est là. Passons à présent au film. La réalisation de Marcus Nispel (un gros habitué de remake) est impeccable techniquement mais ça n’a jamais été un problème chez lui. Certains plans deviennent des véritables tableaux de mythologie. Malgré tout, il n’arrive pas à ajouter une touche d’épique à cette nouvelle aventure du barbare bodybuildé. Tout le monde n’est pas Peter Jackson. C’est un des gros regrets de ce remake. Malgré les combats correctement filmés et bien chorégraphies (on n’a pas l’impression que les épées sont à côté mais bien au travers du corps, j’ai eu cette désagréable sensation devant Sucker Punch), Conan n’arrivera jamais à s’affranchir de l’étiquette d’actionner basique. On comprend aussi le choix de Marcus Nispel, grand habitué de films d’horreur devant la violence graphique de Conan où tortures et squelettes sont légions (l’interdiction aux moins de 12 ans n’est pas volée).

Les méchants remplissent leurs rôles sans vraiment nous marquer. Stephen Lang, vous savez le colonel complètement taré d’Avatar, nous prouve qu’il est bien formé pour ce genre de rôle et Rose McGowan, l’ancienne sorcière de Charmed, revient ici pour jouer une sorcière à nouveau, j’ai beaucoup aimé son personnage très old-school à savoir une sale tête et des pulsions perverses.

On notera la présence d’une des plus grandes gueules, au sens propre, du cinéma, le magnifique Hellboy pour jouer Corin, le père de Conan. C’est probablement le meilleur passage du film car le Ron a la carrure qu’il faut pour nous impressionner et que dire de cette séquence où le jeune Conan se ramène avec des têtes décapités.

Conan n’oublie pas de disposer de créatures mythologiques comme une pieuvre géante ou des soldats de sables mais il est vraiment dommage qu’on n’en dispose pas plus comme dans Le Choc des Titans (pas de créature impressionnante comme le Kraken).

Quid de la 3D, autant qu’elle était bonne dans Hell Driver 3D, autre production Nu Image avec The Expendables, elle est ici transparente et ne sert qu’à assombrir le film. Je me prends déjà à rêver de revoir cette aventure dans des meilleures conditions.

Une série B à l’ancienne qui tient ses promesses : nous livrer un spectacle violent et bourré d’actions même s’il ne volera jamais plus loin. A réserver à un public friand de spectacles d’actions avec des mecs poseurs et des répliques minimalistes, ça tombe bien, j’en fais partie.

Le film fait partie des productions Nu Image, déjà derrière The Expendables, Hell Driver 3D. Donc autant vous dire que si vous n’avez pas aimé ces films, vous n’aimerez pas Conan.

Sa scène culte : les origines de Conan

Note : 6/10

3D : sert à rien

PS : Pour Conan 2, le studio planche sur une franchise (comprendre plusieurs épisodes) et l’acteur principal, Jason Momoa, a annoncé avoir proposé un script écrit par ses soins où il déclare avoir ajouté pleins de créatures mythologiques. Toutefois, la mise en chantier de la suite ne dépendra que du succès du premier.

Pour l’instant, pour sa première semaine, il n’a remporté que 10 millions de dollars alors qu’il a coûté 90 millions. Autant vous dire que c’est plutôt mal barré.

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