Critique : Colossal

Le Kaijū s’habille en Prada

Fiche

Titre Colossal Titre VO
Réalisateur Nacho Vigalondo Scénariste Nacho Vigalondo
Acteurs Anne Hathaway, Jason Sudeikis, Dan Stevens
Date de sortie 27 / 07 / 2017 (e-Cinéma) Durée 1h 49
Genre Action, Comédie, Drame, Science fiction, Thriller Budget 15 000 000 $

Gloria est une jeune new-yorkaise sans histoire. Mais lorsqu’elle perd son travail et que son fiancé la quitte, elle est forcée de retourner dans sa ville natale où elle retrouve Oscar, un ami d’enfance. Au même moment, à Séoul, une créature gigantesque détruit la ville, Gloria découvre que ses actes sont étrangement connectés à cette créature. Tout devient hors de contrôle, et Gloria va devoir comprendre comment sa petite existence peut avoir un effet si colossal à l’autre bout du monde…

Critique

J’avais quitté le réalisateur Nacho Vigalondo sur un très bon Timecrimes et ses délires de voyage dans le temps. Je le retrouve aujourd’hui avec Colossal. Pour son nouveau long-métrage, Nacho Vigalondo signe un scénario reposant sur une idée farfelue méritant le détour : « Une femme un peu paumée se rend compte qu’elle est connectée à un Kaijū. ». Visiblement, le scénario valait le coup, car Anne Hathaway a consenti à baisser son cachet pour jouer Gloria, la femme en question. Dès lors, j’étais drôlement excité de voir où aller m’emmener Nacho Vigalondo.

Avant de commencer, il faut savoir qu’en France, Colossal ne sort pas en salles, mais en e-Cinéma chez TF1. Franchement, je trouve ça assez cool, car ça permet de ne pas rater quelques petites bombes injustement boudées par les cinémas. Mais est-ce le cas pour le film du jour ?

Un concept fort… mais c’est presque tout

Le plus gros problème des films reposant sur un concept fort, c’est qu’il doive justifier une bonne histoire pour pouvoir le mettre à contribution. Ils sont nombreux à réussir à le faire comme Un jour sans fin, Maman, j’ai raté l’avion et j’en passe, mais toutefois encore plus nombreux dans le cas de figure inverse. Colossal est, malheureusement, à ranger dans la deuxième catégorie.

Si les phases Kaijū sont d’une indéniable réussite, elles sont malheureusement plombées par une intrigue de type comédie romantique. Attention, je ne dis pas qu’on est devant une romcom classique et gnangnan. Au contraire, Nacho Vigalondo s’amuse à sortir son film des pistes classiques, mais malheureusement, il se retrouve à faire du hors-piste. Si c’est parfois fun, souvent, on est ennuyé. Il manque de la neige… Il y a des cailloux partout… Bordel, il y a un loup, je vais me faire bouffer, casse-toi de mon chemin… Mais je m’égare.

Un film du dimanche après-midi friqué

Je sais que la métaphore ski ne colle pas vraiment avec le temps actuel, mais bon… C’est ce qui m’est venu sur le coup. Ne m’emmerde pas ! Bref, tout ça pour dire que les twists offerts par le réalisateur sont très sympas mais finissent par faire aboutir l’ensemble sur une sorte de thriller digne d’un téléfilm du dimanche après-midi. Tu sais ceux où tu daignes parfois de t’y intéresser parce que tu as vu un bout de dentelle ou de sang avant de finir par se marrer tellement c’est mauvais.

En plus de ça, on peut ajouter un détail qui m’a fait tiquer à la fin (SPOILER Pourquoi est-ce les gens de Séoul restent toujours au même endroit alors que ça fait un sacré paquet de fois que le Kaijū y est apparu… Ce n’est pas comme s’il en changeait. FIN SPOILER). Sans oublier des personnages secondaires jetés aux oubliettes une fois qu’ils ont accompli leur tâche (mention spéciale au beau gosse benêt de service). Pour terminer, le personnage d’Anne Hathaway m’a paru tellement arrogant style « faites ce que je dis, pas ce que je fais » et insupportable que je m’étais rangé du côté d’Oscar (Jason Sudeikis – en plus, je l’aime bien de base so…). Pas de bol… En même temps, moi, je suis un mec qui se retrouve toujours dans la file la plus lente au supermarché.

Par Christophe Menat qui regrette que l’excellente idée de départ ne soit pas davantage exploitée, le19 juillet 2017.


Conclusion

L’idée de départ de Colossal est excellente, une femme un peu paumée dans sa vie (en mode Young Adult pour citer en référence un autre film) se rend compte qu’elle est connectée à un Kaijū, mais son application, malgré un bon départ, débouche sur un thriller digne de ceux du dimanche après-midi (tu sais, le genre de trucs où t’as, par exemple, une folle, bien foutue évidemment, qui décide de se venger de la nouvelle copine de son ex). Bref, dommage.

+

  • Côté Kaijū plutôt sympa
  • Idée de départ

  • Application de l’idée
  • Héroïne vite énervante
5/10
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