Critique : Assassin’s Creed

Sans surprise, c’est encore une fois raté

Fiche

Titre Assassin’s Creed Titre VO
Réalisateur Justin Kurzel Scénaristes Michael Lesslie, Adam Cooper, Bill Collage
Acteurs Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jeremy Irons, Brendan Gleeson, Charlotte Rampling, Michael Kenneth Williams
Date de sortie 21 / 12 / 2016 Durée 1h 48
Genre Action, Aventure, Fantastique, Science Fiction Budget 130 000 000 $

Grâce à une technologie révolutionnaire qui libère la mémoire génétique, Callum Lynch revit les aventures de son ancêtre Aguilar, dans l’Espagne du XVe siècle. Alors que Callum découvre qu’il est issu d’une mystérieuse société secrète, les Assassins, il va assimiler les compétences dont il aura besoin pour affronter, dans le temps présent, une autre redoutable organisation : l’Ordre des Templiers.

Photo d'Assassin’s Creed avec Ariane Labed et Michael Fassbender
Le gang des Capuches arrive au cinéma.

Critique

J’annonce. La licence vidéoludique Assassin’s Creed n’est pas ce que je préfère, néanmoins, elle offre suffisamment pour me donner envie de m’en faire un à chaque fois. Oui, le pigeon d’Ubisoft, c’est moi. Dès lors, l’annonce d’un film ne me passionnait pas des masses. Mais après que Michael ‘Magnéto’ Fassbender soit annoncé, ça prenait une tournure pas dégueulasse. Surtout avec Justin Kurzel, réalisateur d’un MacBeth (d’ailleurs avec Fassbender et Cotillard – le monde est sacrément petit) magnifique visuellement mais aussi très, très chiant, à la barre.

Commençons par un truc qui m’a bien gonflé pour s’en débarrasser dans la suite de la critique. Lorsque j’avais visionné les bandes-annonces, j’avais tiqué sur la version cinématographique de l’Animus, la machine permettant d’accéder aux souvenirs de nos ancêtres. Eh bien, au vu du résultat final, ce ticage n’était finalement pas anodin.

Le ridicule de l’Animus

L’Animus est un gros n’importe quoi dans le film. Tout d’abord, elle s’avère totalement aberrante d’un point de vue logique. Je m’explique. L’Animus fonctionne avec un gigantesque bras métallique qui enserre la taille de l’utilisateur. Ainsi, tous les mouvements de l’ancêtre sont reproduits en live. J’imagine que les mecs du film ont dû se dire que c’est cool de montrer Michael Fassbender (torse nu évidemment, en mode 300 pour citer un autre de ses films) reproduire dans le présent les mouvements de son ancêtre. Pourquoi pas ? Sauf que deux choses :

– Ça nique toutes les scènes d’action dans le passé (qui ne sert d’ailleurs qu’à ça, n’espérez donc pas des phases d’exploration) à force de switcher entre le passé et le présent en un nombre de plans restreints.

– De plus, il n’y a aucune logique physique. J’approfondis. L’Animus est installé dans une salle circulaire de quinze mètres carrés à vue de nez. Or, dans le passé, l’ancêtre du héros court plusieurs fois sur des longues distances afin d’échapper à ses poursuivants. Ainsi, au niveau du montage, on coupe un morceau de la course du passé pour revenir dans le présent où on voit le héros traverser entièrement la salle. Sauf qu’après ? Il se prend le mur ? Je ne prends qu’un exemple, mais ça marche aussi avec l’escalade et les sauts de la foi (lol, d’ailleurs la séquence du saut…).

Le présent au détriment du passé

Je ne comprends pas pourquoi ne pas avoir simplifié les choses en faisant comme dans le jeu ou Matrix où les souvenirs sont vécus par l’esprit. D’une part, ça rend les choses logiques et ça aurait permis de mieux développer les phases dans le passé (et dieu sait qu’elles en ont sacrément besoin). D’autre part, ça rendrait les scènes d’action beaucoup moins confuses et moins abruptes. On aurait alors pu savourer les nombreuses cascades live.

Photo d'Assassin’s Creed avec Marion Cotillard et Michael Fassbender
« Mais puisque je vous le dis ! Je ne suis pas Luke Cage. M’enfin, je ne suis même pas noir ! »

En fait, la raison n’est pas si compliquée à trouver. Dans cette monture d’Assassin’s Creed, contrairement aux jeux, il y a une vraie volonté d’instaurer l’intrigue dans le présent. Les scènes dans le passé, comme je l’ai dit précédemment, ne sont que des prétextes pour foutre de l’action. Ça aurait pu être cool et apporter de la profondeur, si l’intrigue n’était pas réduite à sa plus simple expression en faisant d’une Pomme, le centre du récit. Le développement des personnages est pétri de clichés et, lame sur le gâteau, bâclé. La mise en place de la Confrérie des Assassins est pratiquement résumée à une simple scène d’ouverture où on nous prévient que les Assassins sont gentils même s’ils tuent et les Templiers sont très méchants. Hop, un truc de bouclé sur le cahier de charges. Après tout, pourquoi s’emmerder à instaurer une intrigue ambiguë sur la nature des Assassins et des Templiers ? Bref, question mythologie, c’est la grosse déception. Résultat, je n’ai jamais réussi à rentrer dans l’histoire sauf sur la fin qui balance quelques scènes fortes.

C’est beau, mais c’est moche aussi

Pour approfondir le sujet, je vais faire un petit zapping sur la réalisation. Je peux déjà dire une chose. Il y a beaucoup de prises de risque. Certains sont payants, d’autres non. Au final, ça donne un mélange bancal. Je ne reviendrais pas sur les scènes d’action impliquant l’Animus (je m’en suis débarrassé au début de la critique). Parlons plutôt des scènes dans le passé. Elles sont l’occasion d’avoir droit à des passages où nous suivons un faucon afin de survoler la ville. Ces derniers donnent naissance à des plans de toute beauté. Si seulement, le réalisateur avait réduit la frénésie sur la fumée. C’est simple, on a l’impression d’être dans une ville ultra polluée. Ça donne un certain cachet, mais ça nuit à la lisibilité. Plusieurs fois, j’ai eu inconsciemment envie d’engueuler les mecs devant moi pour leur dire d’arrêter de fumer devant l’écran. Ben quoi, ça devient relou, on ne voit plus rien.

Parmi les choix payants, on peut compter sur des plans donnant l’impression d’être au Louvre en train d’admirer des tableaux de maître. Ceux qui sont un peu glauques avec des prêtres et des bûchers un peu partout. Tandis que dans le présent, l’utilisation de l’Animus provoque des hallucinations à ce pauvre Fassbender. Des séquences assez cools, même s’il y a un peu trop.

Le tout se termine sur une fin ouverte (durant la promo, les mecs ont parlé d’une trilogie). J’ai envie de dire : « Non, merci. », même s’il y a du progrès par rapport à Hitman.

Par Christophe Menat qui vient de se rendre compte qu’il va falloir attendre un mois avant de voir La La Land, le 22 décembre 2016.

Photo d'Assassin’s Creed avec Michael Fassbender
« Par le pouvoir du super pet !!! « 
Wow, impressionant. Vous avez vu les deux mecs derrière qui se font éjecter par la puissance du pet de Fassbender ?

Conclusion

Encore une fois, le passage d’un art vers un autre donne lieu à un résultat mitigé. Si on est du genre à voir le verre à moitié plein, on peut se dire qu’au moins, ce n’est pas catastrophique. Conclusion, le film Assassin’s Creed n’est pas terrible. Un blockbuster qui se permet (et c’est rare) de prendre des risques au niveau de la réalisation et de la mise en scène, sauf que beaucoup des choix donnent naissance à des scènes ratées ou jamais entièrement satisfaisantes. Alors quand, en plus, on a droit à un mauvais scénario se contentant de balancer une intrigue minimaliste…

+

  • Certains plans semblent sortir d’un tableau de maître
  • Des scènes efficaces dans la deuxième moitié du film

  • Vachement pollué
  • Animus
  • Intrigue
  • Scènes d’action faisant l’aller-retour entre le passé et le présent
4/10

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