Critique : 42

Un nombre pour un symbole

Fiche

Titre 42
Réalisateur Brian Helgeland
Scénariste Brian Helgeland
Acteurs Chadwick Boseman, Harrison Ford, Nicole Beharie, Christopher Meloni, Ryan Merriman, Lucas Black, Andre Holland, Alan Tudyk
Titre original Date de sortie
Pays États-Unis Budget 40 000 000 $
Genre Biographie, Drame, Sport Durée 2h08

Un biopic sur Jackie Robinson, premier joueur de baseball afro-américain à avoir évolué en Ligue Majeure, et sur son contrat avec les Brooklyn Dodgers qui marqua l’histoire.

42 Photo
Découvrez l’extraordinaire histoire de Jackie Robinson.

Critique

42 raconte l’histoire vraie de Jackie Robinson, le premier joueur de baseball américain professionnel afro-américain. Bref, le genre de truc qui fait vibrer car le sport est probablement une des plus belles choses de la vie.

42 est une de ces histoires typiquement américaines dont on ne se lasse jamais de voir mais qui ne franchiront jamais l’Atlantique, la faute à un sport dont les mecs qui ont François Hollande comme président sont allergiques : le baseball. Même un chef d’œuvre comme Le Stratège avec Brad Pitt n’aura connu qu’une sortie en catimini dans les salles. On pense aussi à l’excellent The Blind Side (sortie en DTV en France) qui aura valu à Sandra Bullock trois prix et pas n’importe lesquels, un Screen Actors Guild Award, un Golden Globe et un Oscar! Par ailleurs, The Blind Side et 42 partagent beaucoup de choses. D’un, ils sont tous les deux des histoires vraies et de deux, il parle chacun d’une destinée incroyable.

« 42 est une de ces histoires typiquement américaines dont on ne se lasse jamais de voir. »

Nous sommes ici avec la quatrième réalisation de Brian Helgeland, déjà derrière l’excellent Payback avec Mel Gibson, le sympathique Chevalier et le pas terrible Le purificateur avec le regretté Heath Ledger. Déjà 10 ans depuis sa dernière réalisation (Le purificateur) mais ce n’est pas pour autant que le bonhomme n’a rien foutu entre temps, il a signé le scénario de Mystic River, Man on Fire, Green Zone et Robin des Bois. Pas de la merde, quoi. Avec 42, dont il signe seul le scénario, il fait son retour et plutôt de bonne manière même si on peut lui reprocher quelques répliques répétitives et certaines incrustations d’effets spéciaux franchement pas terribles.

Toutefois, son plus haut fait, c’est d’avoir engagé Harrison Ford pour jouer le manager Branch Rickey. Méconnaissable (à cause de sourcils touffus), l’acteur signe probablement ici sa meilleure performance depuis un bon bout de temps. A la fois émouvant et charismatique, Indiana Jones fait claquer son cigare pour incarner cet homme qui aura eu le courage d’engager un jeune noir dans une ligue professionnelle entièrement composée de joueurs blancs. D’ailleurs en parlant de ça, ça me fait penser à l’excellent générique d’introduction qui résume à merveille la situation du baseball au lendemain de la seconde guerre mondiale. Le genre de truc qui vous donne envie d’applaudir à deux mains et de vous remuer sur votre fauteuil alors que le film n’a pas vraiment commencé.

Si Harrison Ford est excellent, difficile d’en dire de même pour le reste du casting. Jackie Robinson est incarné par Chadwick Boseman, acteur secondaire dans des séries télévisées, et malheureusement malgré toute la sympathie pour le personnage, difficile de dire qu’il éblouit par sa performance. Fort heureusement, il demeure suffisamment solide pour nous accrocher. Sa femme incarnée par Nicole Beharie, qu’on a pu voir flirter (et plus) avec Michael Fassbender dans Shame, est absolument éblouissante. Pour le reste, pas grand-chose à signaler sinon Alan Tudyk, délicieux en détestable entraîneur adverse.

« Vas-y, Jackie, sors-nous un home run! »

Malgré un casting ayant du mal à se démarquer hormis Harrison Ford, il n’en demeure pas moins que 42 reste un film vibrant. Car si séparés les acteurs ne sont pas exceptionnels, ensemble ils arrivent à faire mouche (très beau passage entre Lucas Black et Chadwick Boseman pour faire un gros doigt d’honneur au racisme). Le traitement du racisme est particulièrement appréciable en ne tentant pas de faire des racistes des monstres, tout simplement des humains prisonniers de leur époque (bien sûr, il y a deux ou trois connards). Le réalisateur en profite aussi pour mettre en place des séquences de racismes révoltantes donnant envie de crier : « Vas-y, Jackie, sors-nous un home run! ».

La mise en scène des matchs est impeccable en se focalisant sur le jeu atypique de Jackie Robinson, sa lutte contre le lanceur et la façon dont il a dû faire face au racisme dans les stades. Un mal malheureusement encore présent en Europe – comme quoi, même après 60 ans. Le pire, ce sont les mecs qui disent à la fin des matchs, non mais c’est juste un jeu, un moyen de déstabiliser l’adversaire. Pitoyable. Même pas une once de courage pour assumer.

Photo du film 42 avec Branch Rickey (Harrison Ford)
Un Harrison Ford de retour au sommet.

Conclusion

42 est un film de sport et une histoire vraie prenante. Typiquement le genre de films dont le visionnage donne la banane et qui nous fait dire : « Ben merde, il y a quand même de l’humanité en ce bas monde ».

Un moyen aussi de faire connaissance avec Jackie Robinson, un authentique héros américain.

PS: A défaut d’être sorti au cinéma ou en DVD/Blu-ray, vous pouvez au moins le télécharger sur iTunes (avec sous titres français!)..

+ – Harrison Ford
– Histoire vraie poignante
– Un juste équilibre entre les scènes de sport et la vie privée de Robinson
– Des acteurs pas tous au même niveau
Trophée8/10
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